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Mokrane Aït Larbi : «L’armée a intérêt à œuvrer en faveur d’un changement démocratique»

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    Mokrane Aït Larbi : «L’armée a intérêt à œuvrer en faveur d’un changement démocratique»

    El Watan le 08.09.14 | 10h00

    Mokrane Aït Larbi : «L’armée a intérêt à œuvrer en faveur d’un changement démocratique»
    | © D. R.

    Figure emblématique de l’opposition démocratique en Algérie, l’avocat Mokrane Aït Larbi revient, dans cet entretien, sur son appel lancé à l’armée pour contribuer à un changement démocratique en Algérie. Il explique le fond de sa proposition en l’appuyant avec des arguments tirés de l’histoire récente de l’Algérie. Pour lui, l’institution militaire est bien outillée et organisée pour accompagner le processus de sortie de crise que demande aujourd’hui la majorité des forces politiques du pays…


    -Vous appelez l’armée à intervenir pour convaincre le Président d’accepter la nécessité de parvenir à un accord entre le pouvoir et l’opposition dans la perspective d’un changement démocratique. Pensez-vous que l’armée, elle-même, est convaincue par le projet démocratique ?

    Je dois dire que chaque officier doit avoir son opinion en tant que citoyen. Mais la construction d’un Etat avec des institutions démocratiques reviendrait à mettre l’armée à l’abri d’une confrontation avec le peuple à chaque crise politique. Il est dans l’intérêt de l’armée de travailler en faveur d’un changement démocratique pacifique afin d’éviter que le pouvoir politique l’implique, à nouveau, dans de probables crises et événements comme ce fut le cas en octobre 1988. Nous observons que les partis de l’Alliance présidentielle n’ont pas de projet pour édifier un Etat de droit et l’opposition est fragile, au point qu’elle ne peut même pas obtenir une salle pour tenir une conférence.

    Par conséquent, l’armée doit jouer, aujourd’hui, un rôle en mettant fin à la crise politique et œuvrer pour un changement démocratique à travers le retour à la légitimité populaire. Il ne s’agit pas d’une coquetterie intellectuelle, mais d’une impérieuse nécessité. Pour cela, il faut convaincre le Président de l’urgence de parvenir à un accord entre le pouvoir et l’opposition en donnant toutes les garanties au Président. L’armée, qui a bâti ce système, doit aujourd’hui travailler par tous les moyens pacifiques pour permettre l’avènement d’une nouvelle ère en Algérie. Quand l’armée veut quelque chose, elle dispose de compétences, de capacités et d’une discipline qui l’exemptent des conseils des civils. Elle a démontré cela quand elle avait «convaincu» le président Chadli de dissoudre le Parlement et puis de démissionner. Elle avait aussi convaincu le Conseil constitutionnel de prononcer le vide institutionnel qui a rendu caduque l’application des disposions de la Constitution.

    -Le chef de l’Etat est absent en raison de maladie. Ses apparitions sporadiques remettent au-devant de la scène la question de la vacance du pouvoir. Qui est, selon vous, le vrai patron au palais d’El Mouradia?

    Je ne sais pas qui dirige le pays réellement en cette période marquée par la maladie du Président, dont nous n’avons pas entendu la voix depuis la prestation de serment. Le système constitutionnel actuel concentre tous les pouvoirs entre les mains du président de la République en exigeant de lui d’être présent au quotidien pour conduire les affaires de la République, comme c’était la cas durant ses deux premiers mandats et non pas à coups de lettres et de communiqués ou en chargeant le Premier ministre, les présidents des deux Chambres du Parlement de le représenter lors des sommets internationaux. Même le roi d’Espagne a abdiqué quand il s’est senti affaibli par la maladie.

    -Le chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, rappelle, à chaque reprise, que l’armée ne «s’immisce» pas dans les affaires politiques. Vous ne voyez pas une réponse nette à ceux qui interpellent l’armée aujourd’hui ?

    Avez-vous déjà entendu une seule fois depuis l’indépendance un chef militaire dire que l’armée ne s’occupait pas des affaires politiques. Jamais ! C’est l’armée qui tranche les grandes questions sous le couvert d’un Président qu’elle avait, elle-même, désigné. D’un autre côté, il est du rôle du chef d’état-major de faire ce genre de déclarations, mais l’armée ne peut se réduire ni à un responsable ni à un chef d’état-major.
    C’est une institution qui dispose de différentes directions. Le fait de confier deux missions à une seule personne - une militaire qui est l’éta-major et l’autre est politique en le désignant vice-ministre de la Défense nationale - est une preuve formelle que l’armée est impliquée dans la sphère politique. Les déclarations du chef d’état-major sont destinées à la consommation extérieure. Avons-nous oublié les déclarations de l’ex-chef d’état-major lors de la présidentielle de 2004, où il affirmait que l’armée n’avait pas de candidat, alors que le président actuel était le candidat de l’armée du 1er au 4e mandats ! Sinon comment peut-on admettre qu’un candidat ne prononçant aucun mot durant la campagne électorale gagne une élection avec un score de 81% ? Pensez-vous que ce sont ses représentants qui ont pu convaincre les électeurs ?

    -Quand vous parlez de l’armée, vous faites allusion à qui exactement ? L’état-major, le commandement militaire, le DRS…?

    Je parle du commandement militaire, de l’état-major et de la Direction du renseignement et de sécurité, parce que les grandes décisions sont prises par le commandement militaire avec ses différentes composantes à travers un consensus en se basant sur les rapports du DRS.

    -Quelle est la marge de manœuvre de l’institution militaire et quels sont ses rapports avec la Présidence ?

    L’article 25 de la Constitution définit clairement la mission permanente de l’armée dans la préservation de l’indépendance nationale, la défense de la souveraineté et l’unité du pays et aucune personne ou autre institution civile ou militaire ne donne un ordre contraire à cette mission. En dehors de ces missions permanentes, l’autorité civile peut fixer à l’armée d’autres missions, et cette dernière doit exécuter les ordres du Président en sa qualité de chef suprême des forces armées. Mais il peut y avoir une confusion dans les prérogatives lorsque le Président est, lui-même, ministre de la Défense. Il peut y avoir des ambiguïtés dans les relations entre la Présidence et l’institution militaire quand il y a confusion entre les prérogatives du Président et celles du ministre de la Défense.

    En cas d’erreurs politiques commises par le ministre de la Défense, ce dernier peut être limogé comme n’importe quel autre ministre, mais il serait impossible de le faire quand les deux fonctions sont entre les mains d’un seul homme. En tout état de cause, le cumul de deux fonctions - chef d’état-major et vice-ministre de la Défense ou bien président de la République et ministre de la Défense - est un signe de fragilité du système, parce qu’il est autoritaire. Dans les systèmes démocratiques, le ministre de la Défense est un civil désigné et remercié comme tous les autres ministres.

    -Dans votre tribune, vous évoquiez également la proposition de Mouloud Hamrouche tout en observant une certaine similitude avec la vôtre. L’ancien chef de gouvernement peut-il jouer un rôle dans le processus de changement démocratique auquel vous appelez ?

    A part quelques réserves, Mouloud Hamrouche, en raison de sa grande expérience dans l’exercice du pouvoir et sa position par rapport aux événements majeurs, peut effectivement jouer un rôle important dans le changement démocratique et pacifique. Il a bien démontré cela lorsqu’il était chef de gouvernement. Cependant, je dois souligner que, pour l’instant, il n’a pas dévoilé sa vision globale pour résoudre la crise politique. Il existe des dizaines d’Algériennes et d’Algériens capables de contribuer efficacement dans ce sens. Un peuple qui confie son destin à une seule personne aussi compétente soit-elle perd le contrôle sur son destin. Aujourd’hui, nous avons besoin d’une volonté politique, une vision claire, un plan global et un consensus sur l’essentiel. Quand viendra le moment de choisir un homme ou des hommes, je dévoilerai mon choix.



    Hacen Ouali
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Aujourd’hui, nous avons besoin d’une volonté politique, une vision claire, un plan global et un consensus sur l’essentiel.
    pour l'essentiel, faut voir du coté de geneviève de fontenay...il parait qu'elle a froissée les algeriens...
    There's nothing wrong with being shallow as long as you're insightful about it.

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    • #3
      figure emblématique de l'opposition démocratique algérienne
      Quoi? Ce lâche, ce fuyard qui se cache à chaque élection pour laisser gagner le candidat du pouvoir

      On a vraiment pas besoin de son opinion, qu'il aille finir ses vacances à la plage

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      • #4
        Mokrane Aït Larbi : «L’armée a intérêt à œuvrer en faveur d’un changement démocratique»
        Hamrouche avait donc raison !.. les 3B détiennent la clé du problème

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