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L’OTAN sème le vent pour récolter la tempête ukrainienne
© Collage : La Voix de la Russie
L’OTAN cherche toujours noise à la Russie et quoi qu’elle fasse on lui fera porter le chapeau en cancre de la classe. Tel est son rôle parce que Washington a jeté son dévolu sur ce territoire slave tant convoité. C’est que les troupes à l’étoile sur fond bleu continuent de ramper à l’Est fidèles à l’héritage spirituel d’un Mac Kinder qui croyait que le maître du monde devait avoir maîtrise de la plaine slave jusqu’à l’Oural.
A partir de son ermitage en Limousin, le Général de l’Armée de l’Air Jean du Verdier a voulu nous confier son analyse géopolitique et historique sur le conflit entre les nazis de Kiev soutenus peu ou prou et à hue et à dia par l’OTAN et les milices pro-Russes des Républiques autoproclamées dans le Sud-Est où se battent même les militaires français partis en volontaires.
Voix de la Russie. Que pensez-vous du conflit ukrainien actuel et de l’attitude de Vladimir Poutine face à l’OTAN qui vient tout juste de tenir son sommet pour élaborer une nouvelle politique à l’encontre de la Russie ?
Général Jean Du Verdier. Je n’interviens pas en tant que militaire (je ne faisais pas partie de l’armée de terre) mais en tant qu’analyste et historien. Quand j’étais chez les jésuites, nos professeurs d’histoire nous incitaient toujours à distinguer dans un conflit les causes et les prétextes. La cause du conflit actuel en Ukraine – je pense que c’est la volonté des Etats-Unis de garder la mainmise sur l’Europe et de tenir à l’écart la Russie. Et cela justement par l’entremise de l’OTAN interposée.
La Russie et l’Europe de l’Ouest sont des pays complémentaires du fait de leur économie. Alors qu’au contraire, les Etats-Unis et l’UE sont en concurrence. Donc je pense qu’aujourd’hui les Etats-Unis, par l’intermédiaire de l’OTAN, mènent une politique agressive vis-à-vis de la Russie. A l’époque de Gorbatchev, les Russes ont donné des preuves de leur volonté pacifique en dissolvant le Pacte de Varsovie et l’URSS. A cette époque-là, l’OTAN n’avait plus de raisons d’être et aurait dû se dissoudre.
A l’inverse l’OTAN s’est montrée en permanence agressive vis-à-vis de la Russie en s’étendant toujours plus loin vers l’Est. En 2005, il y a eu un traité entre l’OTAN et la Russie, mais cela a été un peu du vent, car cela n’a pas abordé les problèmes de fond et je pense – c’est une opinion personnelle – que les dirigeants américains à l’heure actuelle n’ont pas une vraie vision géostratégique.
Aujourd’hui le bloc que constituent les pays d’origine indo-européenne et chrétienne va de San-Francisco à Vladivostok. Ces pays constituent un bloc qui pourrait se défendre contre les menaces externes. Les Américains sont bloqués dans une attitude peut-être héritée de la guerre froide… d’hostilité à l’égard de la Russie. « Hostilité » parce qu’ils ont peur que l’influence russe sur l’Europe amoindrisse le pouvoir qu’ils détiennent, une espèce de vassalité qu’ils exercent sur l’Europe. Et je pense que c’est la cause profonde de conflit actuel en Ukraine.
Il n’est qu’une manifestation de cette volonté hégémonique sur l’Europe et la volonté d’écarter une Russie qui risque de contrecarrer cette influence. Je pense que la cause profonde est là !
Le prétexte de la démocratie en Ukraine ou le peuple ukrainien qui se révolte contre des dirigeants – tout ça c’est de la superficie ! C’est le prétexte et point la cause !
Si on s’en tient justement à considérer ce problème à ce niveau-là, on peut dire que les Pro-Russes ont gagné sur le terrain, mais que dans le conflit général les USA sont en train de gagner ! Parce qu’ils ont réussi à l’occasion de ce conflit à dresser l’Europe, l’UE, contre la Russie. C’était cela qu’il fallait absolument éviter… Et je pense que le Président russe est assez intelligent pour comprendre que ce qu’il doit rechercher à l’heure actuelle c’est amadouer les Européens et faire comprendre à l’UE la position russe.
Je pense que sur le terrain, les Pro-Russes sont en train de gagner. A la mi-août jusqu’au 20 août à peu près, les choses allaient mal pour les Pro-Russes. Ils étaient plus ou moins encerclés dans les régions de Lougansk et de Donetsk… Mais à partir du 25 août, l’intervention russe s’est fait sentir, de façon très intelligente d’ailleurs au plan militaire… On voit très bien l’action pour doubler par le Nord Lougansk et Donetsk… Parallèlement il y a une action frontale en direction de ces deux villes, pour essayer de dégager Donetsk qui était en mauvaise posture… Et troisième axe d’efforts le long de la Mer d’Azov vers Marioupol peut-être avec une idée d’améliorer la relation avec la Crimée… Et encore plus loin : aller jusqu’à la Transnistrie où les Russes ont quand même déjà un point d’appui. C’est ma première analyse de la situation.
En tant que Français, je déplore beaucoup la position du gouvernement français, qui est bien sûr, comme d’habitude à la botte des Américains… L’histoire des Mistrals est absolument déplorable ! Je pense qu’en France la très grande majorité de Français s’en rendent compte ! Il y a eu hier une manifestation à Saint-Nazaire qui met en évidence l’inconséquence de la politique française en l’occurrence. Parce que personne ne fera plus confiance aux fabricants d’armes français si pour un « oui » ou pour un « non » on décide de ne plus livrer ! Je pense que c’est une décision sur laquelle on sera obligée de revenir assez tôt ! Du moins je l’espère !
Mais je pense que votre Président Vladimir Poutine est un des rares chefs d’Etat aujourd’hui à avoir une pensée géopolitique, plus qu’économique d’ailleurs. Il n’est pas du tout marxiste et il voit loin. Il essaie d’imaginer le monde de demain. Il cherche surtout à protéger ses frontières.
Les Russes n’ont jamais été agressifs : ils n’ont cherché qu’à se protéger. Tout au long de leur histoire ils ont été victimes des Mongols, des Polonais, des Suédois, des Français, des Allemands… On comprend leur souci légitime de vouloir ménager autour du cœur de leur pays une zone-tampon qui leur permette de voir venir le péril d’un petit peu plus loin. Toute leur extension au cours des siècles n’a été toujours qu’une recherche de sécurité. Cela n’a jamais été une colonisation sauf pendant la période communiste. Je fais une parenthèse pour la période communiste où les Russes avaient délibérément une volonté de prosélytisme communiste qui les rendait agressifs !
Mais si on fait une parenthèse autour de cette période, eh bien ! – la politique russe n’a jamais été agressive. Et je pense que celle de M. Poutine ne l’est pas non plus ! M. Poutine cherche la sécurité de son pays et pour ça il a besoin d’avoir autour de son pays un glacis. Ainsi quand il réclame l’Ukraine, l’Ukraine a toujours été russe ! Si on plaisantait, on pourrait dire que c’est l’Ukraine qui pourrait revendiquer la Russie ! Parce que c’est de Kiev que la Russie était partie ! Cet Etat a été fondé par les Suédois les Russes étant le nom d’une peuplade suédoise autant que je me souvienne.
Commentaire. Il est bien vrai que l’Etat de la Russie d’antan se trouvait sur l’emplacement exact de l’Ukraine, autour de Kiev, mais sous la poussée des cavaliers de Gengis-Khan, les Russes ont reculé dans les forêts nordiques cédant leur place à un ramassis des peuples qui traversaient la plaine selon leur gré d’autant plus que le territoire de l’Ukraine se trouvait à mi-chemin entre la Crimée où l’on faisait activement commerce des esclaves… slaves (même la Sérénissime en fut preneuse pour ses galères) et les contrées septenrionales où l’on renouvelait justement le stock de la chair à vendre. Ceci est explicite, en tout cas en partie, de la valeur symbolique que les Russes rattachent à la Crimée, jadis le lieu de leur oppression !
En tout cas Vladimir Poutine ne cesse d’étonner son petit-monde des politichiens européens.Alexandre Artamonov
french.ruvr.ru
© Collage : La Voix de la RussieL’OTAN cherche toujours noise à la Russie et quoi qu’elle fasse on lui fera porter le chapeau en cancre de la classe. Tel est son rôle parce que Washington a jeté son dévolu sur ce territoire slave tant convoité. C’est que les troupes à l’étoile sur fond bleu continuent de ramper à l’Est fidèles à l’héritage spirituel d’un Mac Kinder qui croyait que le maître du monde devait avoir maîtrise de la plaine slave jusqu’à l’Oural.
A partir de son ermitage en Limousin, le Général de l’Armée de l’Air Jean du Verdier a voulu nous confier son analyse géopolitique et historique sur le conflit entre les nazis de Kiev soutenus peu ou prou et à hue et à dia par l’OTAN et les milices pro-Russes des Républiques autoproclamées dans le Sud-Est où se battent même les militaires français partis en volontaires.
Voix de la Russie. Que pensez-vous du conflit ukrainien actuel et de l’attitude de Vladimir Poutine face à l’OTAN qui vient tout juste de tenir son sommet pour élaborer une nouvelle politique à l’encontre de la Russie ?
Général Jean Du Verdier. Je n’interviens pas en tant que militaire (je ne faisais pas partie de l’armée de terre) mais en tant qu’analyste et historien. Quand j’étais chez les jésuites, nos professeurs d’histoire nous incitaient toujours à distinguer dans un conflit les causes et les prétextes. La cause du conflit actuel en Ukraine – je pense que c’est la volonté des Etats-Unis de garder la mainmise sur l’Europe et de tenir à l’écart la Russie. Et cela justement par l’entremise de l’OTAN interposée.
La Russie et l’Europe de l’Ouest sont des pays complémentaires du fait de leur économie. Alors qu’au contraire, les Etats-Unis et l’UE sont en concurrence. Donc je pense qu’aujourd’hui les Etats-Unis, par l’intermédiaire de l’OTAN, mènent une politique agressive vis-à-vis de la Russie. A l’époque de Gorbatchev, les Russes ont donné des preuves de leur volonté pacifique en dissolvant le Pacte de Varsovie et l’URSS. A cette époque-là, l’OTAN n’avait plus de raisons d’être et aurait dû se dissoudre.
A l’inverse l’OTAN s’est montrée en permanence agressive vis-à-vis de la Russie en s’étendant toujours plus loin vers l’Est. En 2005, il y a eu un traité entre l’OTAN et la Russie, mais cela a été un peu du vent, car cela n’a pas abordé les problèmes de fond et je pense – c’est une opinion personnelle – que les dirigeants américains à l’heure actuelle n’ont pas une vraie vision géostratégique.
Aujourd’hui le bloc que constituent les pays d’origine indo-européenne et chrétienne va de San-Francisco à Vladivostok. Ces pays constituent un bloc qui pourrait se défendre contre les menaces externes. Les Américains sont bloqués dans une attitude peut-être héritée de la guerre froide… d’hostilité à l’égard de la Russie. « Hostilité » parce qu’ils ont peur que l’influence russe sur l’Europe amoindrisse le pouvoir qu’ils détiennent, une espèce de vassalité qu’ils exercent sur l’Europe. Et je pense que c’est la cause profonde de conflit actuel en Ukraine.
Il n’est qu’une manifestation de cette volonté hégémonique sur l’Europe et la volonté d’écarter une Russie qui risque de contrecarrer cette influence. Je pense que la cause profonde est là !
Le prétexte de la démocratie en Ukraine ou le peuple ukrainien qui se révolte contre des dirigeants – tout ça c’est de la superficie ! C’est le prétexte et point la cause !
Si on s’en tient justement à considérer ce problème à ce niveau-là, on peut dire que les Pro-Russes ont gagné sur le terrain, mais que dans le conflit général les USA sont en train de gagner ! Parce qu’ils ont réussi à l’occasion de ce conflit à dresser l’Europe, l’UE, contre la Russie. C’était cela qu’il fallait absolument éviter… Et je pense que le Président russe est assez intelligent pour comprendre que ce qu’il doit rechercher à l’heure actuelle c’est amadouer les Européens et faire comprendre à l’UE la position russe.
Je pense que sur le terrain, les Pro-Russes sont en train de gagner. A la mi-août jusqu’au 20 août à peu près, les choses allaient mal pour les Pro-Russes. Ils étaient plus ou moins encerclés dans les régions de Lougansk et de Donetsk… Mais à partir du 25 août, l’intervention russe s’est fait sentir, de façon très intelligente d’ailleurs au plan militaire… On voit très bien l’action pour doubler par le Nord Lougansk et Donetsk… Parallèlement il y a une action frontale en direction de ces deux villes, pour essayer de dégager Donetsk qui était en mauvaise posture… Et troisième axe d’efforts le long de la Mer d’Azov vers Marioupol peut-être avec une idée d’améliorer la relation avec la Crimée… Et encore plus loin : aller jusqu’à la Transnistrie où les Russes ont quand même déjà un point d’appui. C’est ma première analyse de la situation.
En tant que Français, je déplore beaucoup la position du gouvernement français, qui est bien sûr, comme d’habitude à la botte des Américains… L’histoire des Mistrals est absolument déplorable ! Je pense qu’en France la très grande majorité de Français s’en rendent compte ! Il y a eu hier une manifestation à Saint-Nazaire qui met en évidence l’inconséquence de la politique française en l’occurrence. Parce que personne ne fera plus confiance aux fabricants d’armes français si pour un « oui » ou pour un « non » on décide de ne plus livrer ! Je pense que c’est une décision sur laquelle on sera obligée de revenir assez tôt ! Du moins je l’espère !
Mais je pense que votre Président Vladimir Poutine est un des rares chefs d’Etat aujourd’hui à avoir une pensée géopolitique, plus qu’économique d’ailleurs. Il n’est pas du tout marxiste et il voit loin. Il essaie d’imaginer le monde de demain. Il cherche surtout à protéger ses frontières.
Les Russes n’ont jamais été agressifs : ils n’ont cherché qu’à se protéger. Tout au long de leur histoire ils ont été victimes des Mongols, des Polonais, des Suédois, des Français, des Allemands… On comprend leur souci légitime de vouloir ménager autour du cœur de leur pays une zone-tampon qui leur permette de voir venir le péril d’un petit peu plus loin. Toute leur extension au cours des siècles n’a été toujours qu’une recherche de sécurité. Cela n’a jamais été une colonisation sauf pendant la période communiste. Je fais une parenthèse pour la période communiste où les Russes avaient délibérément une volonté de prosélytisme communiste qui les rendait agressifs !
Mais si on fait une parenthèse autour de cette période, eh bien ! – la politique russe n’a jamais été agressive. Et je pense que celle de M. Poutine ne l’est pas non plus ! M. Poutine cherche la sécurité de son pays et pour ça il a besoin d’avoir autour de son pays un glacis. Ainsi quand il réclame l’Ukraine, l’Ukraine a toujours été russe ! Si on plaisantait, on pourrait dire que c’est l’Ukraine qui pourrait revendiquer la Russie ! Parce que c’est de Kiev que la Russie était partie ! Cet Etat a été fondé par les Suédois les Russes étant le nom d’une peuplade suédoise autant que je me souvienne.
Commentaire. Il est bien vrai que l’Etat de la Russie d’antan se trouvait sur l’emplacement exact de l’Ukraine, autour de Kiev, mais sous la poussée des cavaliers de Gengis-Khan, les Russes ont reculé dans les forêts nordiques cédant leur place à un ramassis des peuples qui traversaient la plaine selon leur gré d’autant plus que le territoire de l’Ukraine se trouvait à mi-chemin entre la Crimée où l’on faisait activement commerce des esclaves… slaves (même la Sérénissime en fut preneuse pour ses galères) et les contrées septenrionales où l’on renouvelait justement le stock de la chair à vendre. Ceci est explicite, en tout cas en partie, de la valeur symbolique que les Russes rattachent à la Crimée, jadis le lieu de leur oppression !
En tout cas Vladimir Poutine ne cesse d’étonner son petit-monde des politichiens européens.Alexandre Artamonov
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