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La Tunisie présente les réformes du système éducatif

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  • La Tunisie présente les réformes du système éducatif

    En Tunisie, le moment choisi pour les nouvelles réformes du système éducatif soulève la controverse. Les critiques contestent la décision de procéder à des changements majeurs alors qu'une élection importante se profile et que le pays est confronté à des menaces terroristes.

    Les élèves de la sixième année de l'enseignement primaire devront désormais passer un examen, a déclaré le ministre de l'Education Fathi Jarray la semaine dernière à Tunis, à l'issue d'une réunion ministérielle.

    Cette décision concernant la nécessité de passer un examen sera mise en œuvre dès l'année scolaire 2014-2015, a indiqué le ministre lors d'une conférence de presse.

    Jarray a également annoncé l’introduction de la langue française dans les programmes à partir de la deuxième année et de l’anglais dès la troisième année, à compter de l'année scolaire 2015-2016.

    Ces réformes entreprises par le gouvernement Jomaa interviennent au moment où la Tunisie est confrontée à une situation sécuritaire précaire, compte-tenu des menaces terroristes qui visent à déstabiliser le climat politique et à faire reporter ou annuler les élections.

    Le ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou avait confirmé le 30 août l'existence de "menaces terroristes sérieuses, ce mois de septembre, sur les zones frontalières du sud et les montagnes, à l'écart des villes."

    "Des unités de la sécurité ont été redéployées en coordination avec les unités de l'armée, et des frappes préventives ont été effectuées", a-t-il ajouté.

    Sur sa page Facebook, Sami Tahri, secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), a signalé que cette décision intervenait à seulement 15 jours du début d'une nouvelle année scolaire, ajoutant que "la décision de rétablir l'examen de sixième à partir de l'année prochaine est un crime à l'encontre de centaines de milliers d'élèves qui, après avoir réussi leurs examens de cinquième année, ont passé leur été à se préparer à vivre une sixième normale, et qui ne pourront qu'être étonnés de la mise en place de cet examen obligatoire auquel, en cinq ans d'école, ils n'ont pas été préparés. Au-delà de toute autre chose, ils subiront un choc psychologique".

    "L'enseignement du français dès la deuxième année et de l'anglais en troisième année va à l'encontre de toutes les règles de la psychologie, de la psychopédagogie, de la pédagogie et de la sociologie", a affirmé le leader syndical. "Cette option a déjà été testée, et a été aussitôt abandonnée en raison de ses répercussions négatives sur l'équilibre psychologique, personnel et cognitif des élèves. Tous les pays du monde ne sèment pas la confusion dans l'esprit des enfants avec plus d'une langue à cet âge particulier. L'UNICEF a d'ailleurs son propre avis sur la question."

    L'Union a proposé que les réformes s'étalent sur trois ans avant le bac, afin que les élèves, les enseignants et les écoles soient en mesure de se préparer.

    Chiheb Dhouibi, un élève, partage cet avis : "Ces réformes demandent un dialogue national et donc beaucoup de temps et d'efforts. Mais ce gouvernement par intérim n'est pas qualifié pour cela, car il est investi d'autres priorités à remplir au cours de son court séjour au pouvoir, à savoir principalement tenter d'améliorer la situation sécuritaire du pays, qui est confronté à la menace terroriste."

    Mohab Gherairi, élève de niveau baccalauréat, explique à Magahrebia : "Je pense que les réformes du baccalauréat sont extrêmement importantes parce qu'avec elles, les étudiants devront compter davantage sur eux-mêmes pour réussir cet examen considéré comme la phase la plus importante de leur éducation."

    "Mais ce n'est pas le bon moment, car les élèves ne sont pas prêts à ça maintenant", ajoute Gherairi.


    Magharebia
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