Voilà longtemps que la philosophie, puis la psychologie, enfin les sciences cognitives sont à la recherche d’une théorie générale de la pensée.
Alors que certains croient cette quête vaine ou répétitive, de nouveaux modèles surgissent et réinventent le genre…
Que se passe-t-il dans la tête quand on pense ? Voilà la question qui taraude les philosophes depuis 2 500 ans. Dès l’Antiquité, Platon et les siens ont soutenu que les idées qui nous trottent dans la tête ne sont qu’un pâle reflet du « monde des idées », extérieur aux humains, idées éternelles, universelles et incorruptibles comme le sont les idées mathématiques (c’est pourquoi il reste encore quelques platoniciens chez les mathématiciens). Pour Aristote, les idées correspondant aux formes de la nature et que l’esprit à inscrites en nous (les théories écologiques de l’esprit ne sont pas loin d’exprimer cela).
D’autres nous disent que toutes les idées, même les plus abstraites, nous viennent directement des sens et de l’expérience. Tel est la théorie empiriste de la connaissance : on commence par voir et éprouver les choses – un objet, une personne, un arbre, une couleur – puis se forment des idées générales – les humains, les animaux, les outils – puis des idées plus abstraites encore – les êtres, le temps, la causalité.
D’autres philosophes professent que les sensations et expériences ne suffisent pas à tout expliquer, car il faut bien des schémas mentaux déjà présents dans la tête pour unir entre elles toutes les expériences, constituer des catégories et leur donner sens. Sans quoi l’on ne verrait jamais des chiens ou des chats, mais ce chien-là et cet autre, sans aucun lien les unissant. Pour Emmanuel Kant, ce sont des « schèmes » a priori qui permettent ainsi d’unifier et de classer les choses du monde…
Au fil du temps, chacune de ces philosophies de la connaissance s’est raffinée, subdivisée, hybridée. Elles ont donné lieu à des ramifications tortueuses sans que soit advenue une réponse unique ou convergente. Comme le débat s’enlisait, il fallait trouver une autre façon d’explorer le problème.
La psychologie entre en scène
Il y a deux siècles, la psychologie est entrée en scène. Les psychologues ont voulu reprendre le problème armés d’une autre méthode : explorer l’esprit humain avec le regard de la science. On allait quitter les spéculations à vide et la seule introspection pour étudier l’esprit humain avec méthode. Pour cela, il fallait se débarrasser de la notion « d’esprit » pour décomposer le problème en sous-parties : la perception, la mémoire, l’intelligence, la conscience… ; puis on s’est mis à observer, mesurer, monter des expériences, forger de nouveaux modèles et théories.
Après moult expériences et vérifications, certains en sont arrivés à la conclusion que tout est apprentissage (à vrai dire, les expériences ne faisaient que confirmer ce qu’ils croyaient déjà). Pour les behavioristes (qui ont dominé la psychologie anglo-saxonne pendant la première partie du XXe siècle), la vie de l’esprit se ramène au fond à des conditionnements plus ou moins sophistiqués. La perception, la mémoire, le langage, l’intelligence, la culture…, tout est apprentissage. Mais d’autres expériences et d’autres observations menaient certains (les tenants de la Gestalt) à une autre conclusion : celle de l’existence de schémas mentaux préalables – des « formes », des schèmes – qui mettent le monde en formes (ils étaient les descendants d’Aristote et de Kant).
D’autres psychologues se sont alors interposés. Regardez un enfant grandir : on voit bien qu’il est animé par une force interne – le goût de savoir qui le pousse à explorer le monde – et sans doute par quelques grands schèmes généraux qui lui permettent d’assimiler les choses. Mais il lui faut aussi multiplier les expériences et observations qui vont adapter et transformer en retour les cadres de pensée et d’action au fur et à mesure de son développement. Au fond, l’évolution de l’esprit ressemble à l’évolution des organismes. C’est donc dans les interactions entre les expériences et les cerveaux qui les éprouvent que se construit peu à peu la pensée. Voilà comment Jean Piaget concevait l’essor de l’intelligence.
Vous oubliez un point, disent les tenants d’un quatrième courant : chez les humains, la plupart des expériences et informations ne viennent pas du contact avec les choses, elles sont transmises par le langage, les parents, les amis, l’école, la société qui forgent et implantent ces idées dans le cerveau. Les pensées ne sont pas seulement dans la tête, mais dans les livres, support de mémoire, et les institutions qui les portent. La mémoire est collective, comme le sont le langage, l’intelligence.
Plus on avançait (et piétinait), plus on s’est aperçu qu’au fond ces théories psychologiques, qui avaient prétendu s’émanciper de la philosophie, ne faisaient que reprendre et réactiver les anciens paradigmes (empiristes et rationalistes, universalistes et relativistes), et rejouer le même débat…
Et les sciences cognitives furent…
Puis il y a un peu plus d’un demi-siècle sont arrivées les sciences cognitives. Ce fut une nouvelle révolution dans la façon de concevoir l’esprit humain. Le projet était grandiose : on allait enfin ouvrir la boîte noire de l’esprit pour étudier les états mentaux et les représentations et non plus se contenter de mesurer l’intelligence à partir de ses performances. Pour cela, on disposait de nouvelles disciplines : la psychologie cognitive, qui voulait modéliser les stratégies mentales, l’intelligence artificielle, qui faisait simuler des actes intelligents par des ordinateurs, et les neurosciences, capables de photographier le cerveau en action. Bref, on allait entrer dans le cœur de la machine.
Tout d’abord, les sciences cognitives naissantes ont forgé un modèle de l’esprit simple et prometteur : la pensée est comme un programme informatique. Penser, c’est calculer et déduire. Ce modèle « symbolique » , dit aussi « cognitiviste », a régné pendant plus de trente ans et généré de nombreuses applications : dans le domaine de la mémoire, l’intelligence conçue comme « résolution de problème » et « traitement de l’information ». Puis il s’est heurté à des obstacles. Hors des opérations mentales ressemblant à du calcul, il s’avérait inopérant pour réaliser ce que font les humains tous les jours : apprendre, imaginer, concevoir.
Le connexionnisme
Un modèle concurrent est alors apparu : le connexionnisme. Regardez le cerveau, ont dit ses zélateurs, il est fait de milliards de neurones interconnectés. Rien à voir avec une grosse machine à calculer, il ressemble plutôt à une fourmilière : les neurones y sont comme les fourmis, de petits organismes qui s’agitent dans tous les sens. Chacun sait faire de petites choses mais est ignorant de ce qu’il fait. De plus, il n’a ni plan ni représentation d’ensemble. Pourtant, les fourmis réussissent à résoudre des problèmes complexes : elles explorent l’environnement, trouvent de la nourriture et finissent par la ramener par le plus court chemin à la fourmilière ; elles élèvent des larves, elles cultivent des champignons, mettent des pucerons en esclavage, creusent des galeries, les réparent, bâtissent des abris avec garde-manger, des couveuses, des remparts, des issues de secours et des systèmes d’aération dignes d’un travail d’architecte. N’est-ce pas là un bon modèle pour penser la pensée ? Inutile de postuler l’existence de plans complexes et de calculs. Tout est connexions et interconnexions entre petites unités élémentaires.
Voilà plus de trente ans que ce modèle connexionniste est apparu . Et il s’est mis à piétiner à son tour. Il a fallu le complexifier, les modèles de « neurones formels » sont devenus des « agents intelligents », on a admis qu’il pouvait y avoir des régulateurs et même des pilotes dotés de buts et sous-buts…
Au moment où s’affrontaient les théories symbolique et connexionniste de l’esprit (certains tentant de les conjuguer (1)), un troisième modèle est apparu. En 1989, un jeune chercheur chilien émigré aux États-Unis lance un pavé dans la mare. « Vous avez tort les uns et les autres, disait-il. L’esprit humain n’est ni un ordinateur qui calcule et manipule des symboles abstraits, ni une multitude de petits robots stupides interconnectés. » Pour lui, le cerveau est un organisme vivant plongé dans la nature environnante. Le cerveau, c’est de la viande, du sang, des liquides ; ça vit, ça respire, ça réagit, ça touche, ça vibre… Le cerveau est comme tout organisme, il est sensible à son environnement, l’explore, assimile ses éléments, les digère, et se construit lui-même avec ses ingrédients. C’est un organisme qui se construit lui-même (il appelait cela « autopoïèse »). La pensée est incorporée dans le vivant. La pensée, c’est la vie.
Ce chercheur s’appelait Francisco Varela. Il a écrit un ouvrage (Invitation aux sciences cognitives, 1988) puis a clamé sa théorie presque seul dans le désert. Puis il est mort, encore jeune, en 2001. Dix ans plus tard, son modèle était devenu le modèle dominant des sciences cognitives (la cognition incarnée).
Mais son modèle n’expliquait pas tout. Entre-temps, un autre modèle encore avait fait son chemin parmi les modèles de la pensée. Celui-là était venu… du ciel. Regardez un avion. Qui le fait voler ? Le pilote bien sûr. Mais que pourrait-il faire sans tous les appareils de pilotage qui l’informent et même prennent les commandes (pilotage automatique). Il est aussi assisté d’un copilote, et tous deux sont en lien avec les tours de contrôle qui donnent aussi des instructions. Le pilotage d’un avion, acte intelligent s’il en est, se trouve donc formé d’un système représenté par le pilote, son copilote et les ordinateurs de bord. L’esprit n’est pas seulement dans la tête du pilote, il est distribué dans ce système. Voilà l’idée de la « cognition distribuée ». On l’appelle aussi « cognition située », car le pilotage est par nature une adaptation permanente à un contexte : un vol et un environnement donné
Que se passe-t-il dans la tête quand on pense ? Voilà la question qui taraude les philosophes depuis 2 500 ans. Dès l’Antiquité, Platon et les siens ont soutenu que les idées qui nous trottent dans la tête ne sont qu’un pâle reflet du « monde des idées », extérieur aux humains, idées éternelles, universelles et incorruptibles comme le sont les idées mathématiques (c’est pourquoi il reste encore quelques platoniciens chez les mathématiciens). Pour Aristote, les idées correspondant aux formes de la nature et que l’esprit à inscrites en nous (les théories écologiques de l’esprit ne sont pas loin d’exprimer cela).
D’autres nous disent que toutes les idées, même les plus abstraites, nous viennent directement des sens et de l’expérience. Tel est la théorie empiriste de la connaissance : on commence par voir et éprouver les choses – un objet, une personne, un arbre, une couleur – puis se forment des idées générales – les humains, les animaux, les outils – puis des idées plus abstraites encore – les êtres, le temps, la causalité.
D’autres philosophes professent que les sensations et expériences ne suffisent pas à tout expliquer, car il faut bien des schémas mentaux déjà présents dans la tête pour unir entre elles toutes les expériences, constituer des catégories et leur donner sens. Sans quoi l’on ne verrait jamais des chiens ou des chats, mais ce chien-là et cet autre, sans aucun lien les unissant. Pour Emmanuel Kant, ce sont des « schèmes » a priori qui permettent ainsi d’unifier et de classer les choses du monde…
Au fil du temps, chacune de ces philosophies de la connaissance s’est raffinée, subdivisée, hybridée. Elles ont donné lieu à des ramifications tortueuses sans que soit advenue une réponse unique ou convergente. Comme le débat s’enlisait, il fallait trouver une autre façon d’explorer le problème.
La psychologie entre en scène
Il y a deux siècles, la psychologie est entrée en scène. Les psychologues ont voulu reprendre le problème armés d’une autre méthode : explorer l’esprit humain avec le regard de la science. On allait quitter les spéculations à vide et la seule introspection pour étudier l’esprit humain avec méthode. Pour cela, il fallait se débarrasser de la notion « d’esprit » pour décomposer le problème en sous-parties : la perception, la mémoire, l’intelligence, la conscience… ; puis on s’est mis à observer, mesurer, monter des expériences, forger de nouveaux modèles et théories.
Après moult expériences et vérifications, certains en sont arrivés à la conclusion que tout est apprentissage (à vrai dire, les expériences ne faisaient que confirmer ce qu’ils croyaient déjà). Pour les behavioristes (qui ont dominé la psychologie anglo-saxonne pendant la première partie du XXe siècle), la vie de l’esprit se ramène au fond à des conditionnements plus ou moins sophistiqués. La perception, la mémoire, le langage, l’intelligence, la culture…, tout est apprentissage. Mais d’autres expériences et d’autres observations menaient certains (les tenants de la Gestalt) à une autre conclusion : celle de l’existence de schémas mentaux préalables – des « formes », des schèmes – qui mettent le monde en formes (ils étaient les descendants d’Aristote et de Kant).
D’autres psychologues se sont alors interposés. Regardez un enfant grandir : on voit bien qu’il est animé par une force interne – le goût de savoir qui le pousse à explorer le monde – et sans doute par quelques grands schèmes généraux qui lui permettent d’assimiler les choses. Mais il lui faut aussi multiplier les expériences et observations qui vont adapter et transformer en retour les cadres de pensée et d’action au fur et à mesure de son développement. Au fond, l’évolution de l’esprit ressemble à l’évolution des organismes. C’est donc dans les interactions entre les expériences et les cerveaux qui les éprouvent que se construit peu à peu la pensée. Voilà comment Jean Piaget concevait l’essor de l’intelligence.
Vous oubliez un point, disent les tenants d’un quatrième courant : chez les humains, la plupart des expériences et informations ne viennent pas du contact avec les choses, elles sont transmises par le langage, les parents, les amis, l’école, la société qui forgent et implantent ces idées dans le cerveau. Les pensées ne sont pas seulement dans la tête, mais dans les livres, support de mémoire, et les institutions qui les portent. La mémoire est collective, comme le sont le langage, l’intelligence.
Plus on avançait (et piétinait), plus on s’est aperçu qu’au fond ces théories psychologiques, qui avaient prétendu s’émanciper de la philosophie, ne faisaient que reprendre et réactiver les anciens paradigmes (empiristes et rationalistes, universalistes et relativistes), et rejouer le même débat…
Et les sciences cognitives furent…
Puis il y a un peu plus d’un demi-siècle sont arrivées les sciences cognitives. Ce fut une nouvelle révolution dans la façon de concevoir l’esprit humain. Le projet était grandiose : on allait enfin ouvrir la boîte noire de l’esprit pour étudier les états mentaux et les représentations et non plus se contenter de mesurer l’intelligence à partir de ses performances. Pour cela, on disposait de nouvelles disciplines : la psychologie cognitive, qui voulait modéliser les stratégies mentales, l’intelligence artificielle, qui faisait simuler des actes intelligents par des ordinateurs, et les neurosciences, capables de photographier le cerveau en action. Bref, on allait entrer dans le cœur de la machine.
Tout d’abord, les sciences cognitives naissantes ont forgé un modèle de l’esprit simple et prometteur : la pensée est comme un programme informatique. Penser, c’est calculer et déduire. Ce modèle « symbolique » , dit aussi « cognitiviste », a régné pendant plus de trente ans et généré de nombreuses applications : dans le domaine de la mémoire, l’intelligence conçue comme « résolution de problème » et « traitement de l’information ». Puis il s’est heurté à des obstacles. Hors des opérations mentales ressemblant à du calcul, il s’avérait inopérant pour réaliser ce que font les humains tous les jours : apprendre, imaginer, concevoir.
Le connexionnisme
Un modèle concurrent est alors apparu : le connexionnisme. Regardez le cerveau, ont dit ses zélateurs, il est fait de milliards de neurones interconnectés. Rien à voir avec une grosse machine à calculer, il ressemble plutôt à une fourmilière : les neurones y sont comme les fourmis, de petits organismes qui s’agitent dans tous les sens. Chacun sait faire de petites choses mais est ignorant de ce qu’il fait. De plus, il n’a ni plan ni représentation d’ensemble. Pourtant, les fourmis réussissent à résoudre des problèmes complexes : elles explorent l’environnement, trouvent de la nourriture et finissent par la ramener par le plus court chemin à la fourmilière ; elles élèvent des larves, elles cultivent des champignons, mettent des pucerons en esclavage, creusent des galeries, les réparent, bâtissent des abris avec garde-manger, des couveuses, des remparts, des issues de secours et des systèmes d’aération dignes d’un travail d’architecte. N’est-ce pas là un bon modèle pour penser la pensée ? Inutile de postuler l’existence de plans complexes et de calculs. Tout est connexions et interconnexions entre petites unités élémentaires.
Voilà plus de trente ans que ce modèle connexionniste est apparu . Et il s’est mis à piétiner à son tour. Il a fallu le complexifier, les modèles de « neurones formels » sont devenus des « agents intelligents », on a admis qu’il pouvait y avoir des régulateurs et même des pilotes dotés de buts et sous-buts…
Au moment où s’affrontaient les théories symbolique et connexionniste de l’esprit (certains tentant de les conjuguer (1)), un troisième modèle est apparu. En 1989, un jeune chercheur chilien émigré aux États-Unis lance un pavé dans la mare. « Vous avez tort les uns et les autres, disait-il. L’esprit humain n’est ni un ordinateur qui calcule et manipule des symboles abstraits, ni une multitude de petits robots stupides interconnectés. » Pour lui, le cerveau est un organisme vivant plongé dans la nature environnante. Le cerveau, c’est de la viande, du sang, des liquides ; ça vit, ça respire, ça réagit, ça touche, ça vibre… Le cerveau est comme tout organisme, il est sensible à son environnement, l’explore, assimile ses éléments, les digère, et se construit lui-même avec ses ingrédients. C’est un organisme qui se construit lui-même (il appelait cela « autopoïèse »). La pensée est incorporée dans le vivant. La pensée, c’est la vie.
Ce chercheur s’appelait Francisco Varela. Il a écrit un ouvrage (Invitation aux sciences cognitives, 1988) puis a clamé sa théorie presque seul dans le désert. Puis il est mort, encore jeune, en 2001. Dix ans plus tard, son modèle était devenu le modèle dominant des sciences cognitives (la cognition incarnée).
Mais son modèle n’expliquait pas tout. Entre-temps, un autre modèle encore avait fait son chemin parmi les modèles de la pensée. Celui-là était venu… du ciel. Regardez un avion. Qui le fait voler ? Le pilote bien sûr. Mais que pourrait-il faire sans tous les appareils de pilotage qui l’informent et même prennent les commandes (pilotage automatique). Il est aussi assisté d’un copilote, et tous deux sont en lien avec les tours de contrôle qui donnent aussi des instructions. Le pilotage d’un avion, acte intelligent s’il en est, se trouve donc formé d’un système représenté par le pilote, son copilote et les ordinateurs de bord. L’esprit n’est pas seulement dans la tête du pilote, il est distribué dans ce système. Voilà l’idée de la « cognition distribuée ». On l’appelle aussi « cognition située », car le pilotage est par nature une adaptation permanente à un contexte : un vol et un environnement donné
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