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Maroc : La folie frappe fort

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  • Maroc : La folie frappe fort

    La santé mentale au Maroc victime du manque d'infrastructures hospitalières

    Les statistiques révélées par la première enquête nationale sur la santé mentale au Maroc montrent à la fois l'urgence de se pencher sur la psychiatrie au Maroc, la nécessité de la prise en charge par l'Etat et par le ministère de la Santé publique, et surtout l'octroi d'un budget conséquent pour les soins. 8,9% des Marocains présentent un trouble mental, et les diagnostics ont répertorié pas moins de vingt-cinq types de maladies.

    Kamal a basculé de l'autre côté. A presque 21 ans, cela fait deux ans qu'il vacille entre cures de désintoxication et traitement psychiatrique. Kamal se drogue à l'héroïne et n'a pas vu qu'il perdait pied jusqu'au jour où il a littéralement “grillé les fusibles”, selon l'expression de sa mère. Plusieurs séjours en Suisse et aux USA, dans des centres spécialisés pour d'abord traiter son addiction et ensuite réguler ses neurones, complètement bousillées par la drogue et la maladie mentale. Le diagnostic est clair: Kamal présente une schizophrénie avancée. Il se prend pour un autre, ne se lave plus, refuse de manger, court dans les rues, pieds nus et, souvent, il agresse les passants.

    Brillant étudiant à Londres, il s'est mué aujourd'hui en une épave à 21 piges. Selon sa mère: «Kamal a capoté le jour où son père nous a quittés. C'était un garçon fragile et hyper sensible. Il a trouvé refuge dans la drogue. Et il n'a pas le coffre pour supporter. Mon fils n'a jamais été un dur, vous savez». Kamal n'est peut-être pas un dur, mais il est issu d'une famille très riche. Il a les moyens de se payer les meilleurs soins à Genève et à New York. L'argent de papa est là pour colmater les brèches de la vie de son môme.

    Reste à savoir si l'argent suffit. D'autres cas sont symptomatiques de l'état actuel des dangers qui guettent une certaine jeunesse marocaine: entre drogues dures, alcoolisme prématurée, manque de repères, très vite, on bascule dans la démesure. Et la raison est souvent un fil ténu qui peut lâcher à n'importe quelle pression. Et les corollaires de la folie des jeunes sont très connus des spécialistes: face aux problèmes de famille, on trouve refuge dans la drogue, on peut même voler pour se procurer ses doses, quand d'autres se prostituent pour éviter le manque. L'engrenage est enclenché et le rouleau compresseur broie la vie sur son passage. Le lourd tribut de la perdition entre famille friable, drogues et folie.

    Mais des comme Kamal au Maroc, il y en a des milliers. Et qui n'ont pas les moyens de se payer une aspirine. Pourtant, au Maroc, le dahir de 1959 stipule que les malades mentaux doivent avoir accès gratuitement aux soins et aux médicaments. Cela n'a jamais été le cas. Et les chiffres du ministère de la Santé sont là pour lever le voile sur l'état réel de la santé mentale dans le pays.

    Phobies

    2% des Marocains présentent des symptômes de trouble panique; 1 million souffrent de phobie sociale; 2,7 millions souffrent d'anxiété généralisée; 1,8 million ont des troubles obsessionnels compulsifs; 3,4% souffrent de troubles post-traumatiques. Selon cette enquête, on constate que 1% des Marocains rencontrent les critères diagnostics de la schizophrénie, soit 300.000 personnes. Selon Professeur Moussaoui, président du Centre psychiatrique universitaire Ibn Rochd à Casablanca: «Il y a un nombre croissant de jeunes touchés par des troubles mentaux graves.

    Mais il ne faut pas chercher les causes uniquement dans les drogues consommées. La démence peut être héréditaire, due aussi à des traumatismes liés à l'enfance et la drogue peut constituer un facteur amplificateur. Vous savez le cannabis ne peut engendrer la schizophrénie que lorsque le terrain est fertile chez le patient. Sinon, cette drogue peut causer d'autres lésions mais pas la folie, ni des troubles bi-polaires ou autres.»

    Et, quand on sait que les causes sont souvent liées entre elles, ce sont plusieurs facteurs associés qui font franchir le gap entre normalité et folie. C'est le cas de Hamid, un jeune de 24 ans. Diplômé de la faculté de Ben M'Sik en sciences, il a fait deux ou trois boulots avant de devenir chômeur.

    Démesure

    Confrontations avec la famille, alcool, joints, psychotropes, mauvais coups, deux arrestations pour bagarres avant de sombrer dans la démesure: «Un soir, il a déchiré ses fringues en hurlant et il est sorti presque nu dans la rue. Il a fallu trois voisins pour le stopper et le ramener à la maison. On l'a emmené en urgence au “36” (le centre psychiatrique universitaire Ibn Rochd de Casablanca). On a réussi à le calmer. Depuis, il suit un traitement lourd.» Autrement dit, Hamid dort tout le temps, alterne les moments de grosse crise et d'apathie totale.

    Comme si après l'éclatement, il tombait en catalepsie. Inutile de dire que la famille de Hamid n'a pas les moyens de se payer les services d'un psychiatre et que, dans les cas d'urgence, il y a le 36 qui vient à la rescousse. D'ailleurs selon, professeur Moussaoui, «très peu ont conscience de leur maladie et une infime partie seulement (moins de 1% des patients) consulte un service de psychiatrie en raison de la perception de la maladie mentale et du manque d'information. Qui sait qu'une dépression moyenne se guérit au bout de quelques semaines de traitement?» Sauf que, souvent, une simple dépression qui dure se transforme en pathologie sévère et, là, c'est le cercle vicieux.

    Certains croient aux miracles comme toutes ces familles qui attendent la guérison spontanée. D'autres vont voir les médecins alternatifs, charlatans et autres escrocs de la santé. Pour Driss Moussaoui: «Les guérisons spontanées existent. Mais pourquoi souffrir en attendant? Pourquoi risquer de détruire sa vie, de commettre l'irréparable alors qu'un traitement existe?» L'irréparable arrive souvent quand on a basculé de l'autre côté.
    Suicide

    C'est le cas d'une patiente qui, après avoir fait le tour des Bouya Omar, Bouya Rahal et d'autres saints patrons de la folie, a tenté le suicide. Sauvée in extremis, la jeune femme de 28 ans, accumule les tentatives de suicide. Bourrée d'antidépresseurs et autres cocktails psychotropes, elle paraît 50 ans. C'est aussi le cas d'un homme de 42 ans qui nous a été rapporté par un infirmier du centre psychiatrique de Casablanca. «Il a effectué trois séjours chez nous. Au bout d'un moment, il allait bien. Sa famille ne voulait pas le soigner à l'hôpital. A chaque fois, elle réclamait sa sortie pour le soigner a domicile.

    Après son dernier passage au centre, il a tenté de tuer sa sœur en l'étranglant. Le drame a été évité de justesse». Mais d'autres drames n'ont pas la même heureuse issue.
    Les exemples de cas sont multiples et les infirmiers et infirmières des centres de psychiatrie à Casablanca ou à Tit Mellil les relatent avec beaucoup d'aisance. Qui a tué, qui a mis le feu à la demeure, qui a sauté par la fenêtre, etc.

    Reste que l'on ne peut pas soigner tous les malades. Manque de places, manque de moyens, manque de médecins spécialisés. L'équation de la santé mentale semble à plusieurs degrés peu soluble. «A Casablanca, où il y a 5 millions d'habitants, le nombre de personnes à soigner est de l'ordre de 2%, ce qui représente 100.000 patients. Mais, le nombre de lits psychiatriques opérationnels dont nous disposons ne dépasse pas 204 lits. 100 autres lits du centre psychiatrique de Tit Mellil ne sont pas opérationnels puisqu'ils sont constamment occupés par les personnes internées sur ordre des procureurs du Roi du fait qu'elles sont poursuivies en justice…». Voici le constat de Driss Moussaoui.

    Devant un nombre grandissant d'atteintes mentales, surtout chez la jeunesse, pour des causes diverses, la prise en charge laisse à désirer pour des raisons évidentes. Ce qui aggrave aussi la situation, c'est le manque de spécialistes au Maroc. Il y a 350 psychiatres pour soigner tous les malades atteints de troubles mentaux.
    S'y ajoute le fait que la santé mentale constitue le parent pauvre de la santé publique. Si le budget alloué à ce secteur ne dépasse guère 5% du budget général de l'Etat, la santé mentale ne bénéficie que d'un petit 1% de ce budget, souligne Driss Moussaoui. Ce taux est largement en deçà de ce que recommande l'OMS, soit 10% du budget général et la santé mentale doit bénéficier de 10% de ce budget.

    Structures

    Toujours selon Driss Moussaoui, pour tous les ministres qui se sont succédé à la tête du département de la Santé au Maroc, la santé mentale a constitué la dernière roue de la charrette. La situation semble changer puisque dans son plan d'action 2008-2012, l'actuelle ministre de la Santé accorde de l'importance à ce secteur en prévoyant tout un Plan national de la santé mentale.

    Il est prévu notamment dans ce programme de réorganiser l'offre de soins de psychiatrie par le développement “en urgence” de structures spécialisées. La priorité est donnée à l'amélioration de la qualité de la prise en charge des malades souffrant de troubles mentaux par l'extension des structures de soins. Voilà qui pourrait au moins rassurer face à la recrudescence de la folie en milieu urbain

    Maroc Hebdo
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Centre Universitaire psychiatrique Ibn Rochd : 600 000 Marocains souffrent d'une maladie mentale sévère

    Extrait

    ABDELHAK NAJIB Publié dans La Gazette du Maroc le 21 - 05 - 2007

    Les chiffres de la psychiatrie au Maroc sont éloquents : 48,9% des Marocains présentent un trouble mental, et les diagnostics ont répertorié pas moins de vingt-cinq types de maladies mentales, dont sont atteints nos concitoyens. 2% de Marocains, soit 600.000 individus, souffrent d'un trouble mental sévère, dont 1% est atteint de schizophrénie et 1% de trouble bipolaire ou maniaco-dépression. 26,6 % souffrent de dépression, pratiquement le 1/4 de la population.

    Une batterie de statistiques qui révèle à la fois l'urgence de se pencher sur la psychiatrie au Maroc, la nécessité de la prise en charge par l'Etat et donc le ministère de tutelle, celui de la Santé publique, et surtout l'octroi d'un budget conséquent pour les soins, parce qu'un peuple malade (48,9% des Marocains) est tout simplement non-productif. C'est dire les enjeux à la fois sociaux, économiques et humains dont il est question ici. (.........)
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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    • #3
      عندما يخرج المرء في الليل في المدن المغربية في كل من الدار البيضاء مكناس فاس مراكش طنجة اكادير صويرة وجدة ... يصدم المرء بما يراه من عدد الاشخاص المجانين
      بل حتى المدن الصغيرة لم تنجو من هدا المشهد

      فيهم من هم مرضي بامراض عقلية بسبب عدد من الاسباب الاجتماعية بل فيهم من فقدو عقولهم حتى بسبب السحر المتجذر في المجتمع

      ولتغطيى الدولة على عيون السواح الاجانب تقوم الدولة بجمعهم وترحيلهم الى المناطق البعيدة عن المدن السياحية

      مثلا في مدينة مراكش كل شهر تقوم الشرطة بجمعهم وترحيلهم الى كل من مدينة اسفي(
      سافي) ومناطق اخرى مجاورة لمدينة مراكش

      فيهم من يبقي لمدة طويلة هناك وفيهم من يرجعون من جديد الى مراكاش فتقوم الشرطة من جديد بترحيلهم
      .

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