Tarir les sources de financement de Daech ou EI est peut-être un objectif d'Obama irréalisable, estime l'éditorialiste Abdelbari Atwan dans un article consacré aux difficultés des américains à constituer une alliance régionale.
Il y a écrit-il, une "Turquie hésitante, une Jordanie inquiète, une Arabie Saoudite occupée par l'action des houtistes (au Yémen).
Sur l'objectif proclamé par les Etats-Unis de "tarir" les sources de financement de Daech, Atwan estime qu'il ne se réalisera pas durant les deux années qui restent du mandat de Barack Obama.
"L'Etat Islamique", affirme Atwan, disposerait de 7 milliards de dollars et engrange quotidiennement 2 millions de dollars dans ses caisses à travers les ventes d'hydrocarbures. De quoi lui permettre de "tenir" sur les cinq prochaines années.
Atwan indique avoir collecté ces informations de sources multiples "proche de l'EI" rencontrées récemment lors d'une visite à Amman pour essayer de comprendre ce "phénomène qui unit le monde entier par sa dangerosité, sa sauvagerie et son aspect sanguinaire".
L'éditorialiste dit avoir essayé de comprendre comment ce phénomène est devenu le souci de premier plan au niveau international et la capacité de Daech à s'étendre et à durer.
Obama, souligne Atwan, aura des difficultés à constituer la coalition qu'il souhaite au plan international comme au niveau régional car les "souhaits sont une chose, la mise en œuvre en est une autre".
Les dirigeants des Etats arabes que les envoyés américains vont rencontrer "tremblent" à la simple idée d'un envoi de troupes au sol, ils ont pris "l'habitude de voir les américains et les autres faire la guerre à leur place, comme c'est le cas des Etats du Golfe".
Une participation à une guerre fait craindre aussi un retour de bâton. "C'est le cas de la Turquie qui craint pour sa sécurité intérieure et ses revenus touristiques (30 milliards de dollars), pour son entente avec ses citoyens kurdes et pour son unité démographiques et géographiques... Sans compter son souci pour ses 46 diplomates présents au Consulat de Mossoul qui sont détenus par Daech".
L'Arabie Saoudite, ajoute l'éditorialiste, "qui connait des crises internes lourdes est hantée par l'extension du danger houtiste au Yémen et sait parfaitement que l'EI a des partisans et des sympathisants et même des activites au sein de sa jeunesse. Elle supporte aussi le poids économique de "l'Egypte de Sissi".
"L'Arabie Saoudite n'a jamais envoyé de troupes hors du pays depuis la guerre du Yémen", rappelle-t-il.
En Jordanie, l'opposition à l'envoi de troupes en Irak grandit aussi bien au niveau parlementaire que populaire et la tension, née avec la guerre contre Gaza, s'est accentuée à la suite de l'accord sur l'importation du gaz d’Israël, et l'élargissement du gap entre les pauvres et les riches.
"Ces tensions n'attendent qu'un détonateur", note l'éditorialiste. Atwan estime que les Etats-Unis ont la force de frappe pour causer des grandes pertes à l'EI, comme ils l'ont fait pour les talibans, l'occupation de l'Irak, le changement de régime en Libye. Mais "la question fondamentale reste la durée de l'intervention, son ampleur et les conséquences qui peuvent en découler"
HUFFPOST Maghreb
Il y a écrit-il, une "Turquie hésitante, une Jordanie inquiète, une Arabie Saoudite occupée par l'action des houtistes (au Yémen).
Sur l'objectif proclamé par les Etats-Unis de "tarir" les sources de financement de Daech, Atwan estime qu'il ne se réalisera pas durant les deux années qui restent du mandat de Barack Obama.
"L'Etat Islamique", affirme Atwan, disposerait de 7 milliards de dollars et engrange quotidiennement 2 millions de dollars dans ses caisses à travers les ventes d'hydrocarbures. De quoi lui permettre de "tenir" sur les cinq prochaines années.
Atwan indique avoir collecté ces informations de sources multiples "proche de l'EI" rencontrées récemment lors d'une visite à Amman pour essayer de comprendre ce "phénomène qui unit le monde entier par sa dangerosité, sa sauvagerie et son aspect sanguinaire".
L'éditorialiste dit avoir essayé de comprendre comment ce phénomène est devenu le souci de premier plan au niveau international et la capacité de Daech à s'étendre et à durer.
Obama, souligne Atwan, aura des difficultés à constituer la coalition qu'il souhaite au plan international comme au niveau régional car les "souhaits sont une chose, la mise en œuvre en est une autre".
Les dirigeants des Etats arabes que les envoyés américains vont rencontrer "tremblent" à la simple idée d'un envoi de troupes au sol, ils ont pris "l'habitude de voir les américains et les autres faire la guerre à leur place, comme c'est le cas des Etats du Golfe".
Une participation à une guerre fait craindre aussi un retour de bâton. "C'est le cas de la Turquie qui craint pour sa sécurité intérieure et ses revenus touristiques (30 milliards de dollars), pour son entente avec ses citoyens kurdes et pour son unité démographiques et géographiques... Sans compter son souci pour ses 46 diplomates présents au Consulat de Mossoul qui sont détenus par Daech".
L'Arabie Saoudite, ajoute l'éditorialiste, "qui connait des crises internes lourdes est hantée par l'extension du danger houtiste au Yémen et sait parfaitement que l'EI a des partisans et des sympathisants et même des activites au sein de sa jeunesse. Elle supporte aussi le poids économique de "l'Egypte de Sissi".
"L'Arabie Saoudite n'a jamais envoyé de troupes hors du pays depuis la guerre du Yémen", rappelle-t-il.
En Jordanie, l'opposition à l'envoi de troupes en Irak grandit aussi bien au niveau parlementaire que populaire et la tension, née avec la guerre contre Gaza, s'est accentuée à la suite de l'accord sur l'importation du gaz d’Israël, et l'élargissement du gap entre les pauvres et les riches.
"Ces tensions n'attendent qu'un détonateur", note l'éditorialiste. Atwan estime que les Etats-Unis ont la force de frappe pour causer des grandes pertes à l'EI, comme ils l'ont fait pour les talibans, l'occupation de l'Irak, le changement de régime en Libye. Mais "la question fondamentale reste la durée de l'intervention, son ampleur et les conséquences qui peuvent en découler"
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