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Immigration clandestine, quelles solutions face aux drames

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  • Immigration clandestine, quelles solutions face aux drames

    Avec la recrudescence des morts en Méditerranée, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) demande à ce que les passeurs soient traduits en justice et punis.

    William Lacy Swing, directeur général de l’OIM, a difficilement caché sa colère la semaine dernière. Après la découverte de 30 corps par la Marine italienne dans un chalutier transportant près de 600 migrants entre la côte libyenne et la Sicile, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a appelé les pays européens à fournir des ressources supplémentaires pour les opérations de secours dans la Méditerranée. Le directeur général de cette organisation a justement trouvé qu’il est inacceptable que des migrants meurent alors qu’ils tentent d’échapper à leur malheur dans l’espoir de trouver une vie meilleure. Il a ajouté que : «Nous ne savons pas pourquoi ces migrants sont morts, mais nous devons désormais nous concentrer sur les gangs de passeurs qui les condamnent à mort à bord de bateaux dangereux».
    Aussi, il s’est désolé de découvrir que c’est seulement lors de la dernière tragédie que les agents de l’OIM ont pu constater que les criminels maltraitent les migrants, en les entassant dans des bateaux hors d’état de naviguer. Pire encore, des passeurs libyens ont enchaîné 45 malheureux au fond des cales pour lester le bateau. A l’arrivée en Sicile, les pauvres ont été retrouvés morts asphyxiés par les gaz d’échappement du moteur.
    Une opération à la peine

    Pour ce drame de plus, c’est le navire de la Marine italienne «Grecale» qui a localisé le chalutier surchargé après avoir répondu à un message de détresse envoyé par les migrants qui ont appelé une station de radio érythréenne en Suède. Il a ensuite relayé l’information à la Marine italienne. Le Grecale patrouillait dans la Méditerranée entre l’Afrique du Nord et la Sicile dans le cadre de l’opération Mare Nostrum de la police italienne visant à sauver la vie des migrants qui tentent de traverser la mer depuis l’Afrique du Nord à bord de bateaux hors d’état de naviguer. Les opérations de recherches et de secours ont permis de sauver des dizaines de milliers de migrants au cours des 10 derniers mois. Après avoir abordé le navire dimanche, la Marine a découvert les corps de 30 migrants dans les conteneurs, qui ont apparemment été asphyxiés par la fumée des moteurs. D’après certaines informations, entre 300 et 600 migrants étaient à bord du bateau, dont plusieurs femmes enceintes en détresse. Le Grecale a débarqué sa cargaison de migrants clandestins à Pozzallo, au sud de la Sicile, le mardi 1er juillet.

    Poursuivre les réseaux de criminels
    Les trafiquants embarquent de plus en plus de migrants à bord de bateaux peu sûrs qui n’ont pas assez de carburant pour effectuer la traversée. Les bateaux sont rarement équipés de gilets de sauvetage, car les passeurs préfèrent entasser plus de personnes à bord pour accroître leurs profits lors de chaque traversée.
    «Cette nouvelle tragédie montre que les trafiquants entassent les migrants dans des bateaux d’une instabilité scandaleuse», a déclaré l’ambassadeur Swing. «Il doit être possible de traquer et de poursuivre ces groupes criminels qui condamnent les migrants à mort avec cynisme», a déclaré M. Swing.
    Grâce à Mare Nostrum, le nombre de décès dans la Méditerranée a diminué cette année. En revanche, en 2013, quelque 700 migrants auraient péri en mer. L’Italie a retrouvé 50 corps cette année, dont les 30 derniers, mais de nombreux autres migrants ont probablement disparu sans laisser de trace dans la Méditerranée.

    De tragédie en tragédie
    Depuis le début de l’année, plus de 60 000 migrants et demandeurs d’asile sont arrivés en Italie par la mer, par rapport à 42 000 en 2013.
    «Il s’agit d’une crise humanitaire qui concerne toute l’Europe», a déclaré l’ambassadeur Swing.
    Bon nombre de migrants secourus cette année fuyaient la guerre et les régimes totalitaires au Moyen-Orient et en Afrique. Depuis le début de l’année, la plupart des arrivants fuient les difficultés et l’oppression en Érythrée et en Syrie. Beaucoup passent par la Libye où ils sont souvent victimes de torture et de maltraitance aux mains de gangs et de milices, en route vers l’Europe, où ils recherchent une protection internationale. Les migrants qui sont arrivés précédemment en Sicile ont confié à l’OIM qu’ils avaient décidé de risquer leur vie à bord de bateaux instables vers l’Italie, car la vie en Syrie, en Érythrée et en Libye était devenue insupportable et parce qu’ils n’entrevoyaient aucune autre solution que de risquer leur vie aux mains de passeurs.
    L’opération italienne Mare Nostrum a débuté, le 16 octobre 2013, après la plus grosse tragédie qui a eu lieu dans la Méditerranée depuis de nombreuses années. Le 5 octobre 2013, 368 hommes, femmes et enfants se sont noyés lorsque leur bateau a pris feu. Mare Nostrum vise à sauver le plus grand nombre de personnes possible grâce à des bateaux qui patrouillent dans la Méditerranée 24h sur 24, sept jours sur sept. En ce moment, l’opération est menée à bien par le gouvernement italien seul, qui affirme que l’opération coûte plus de 10 millions d’euros par mois et qu’elle ne peut pas continuer sans aide supplémentaire de la part des autres États membres de l’UE.

    Les Afriques‎
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