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Si l’Ecosse accélérait l'extinction du pétrole en mer du Nord...

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  • Si l’Ecosse accélérait l'extinction du pétrole en mer du Nord...

    Par Ludovic Dupin -L'Usine Nouvelle
    ANALYSE Si la mer du Nord britannique continue à produire du pétrole, c'est entre autres grâce à de fortes incitations fiscales du Royaume-Uni. Rien ne dit qu'une Ecosse indépendante, détenant 90 % des réserves pétrolières, aura les moyens d'offrir les mêmes avantages aux pétroliers.
    Le pétrole de mer du Nord fête ses quarante ans d’exploration. Dans les années 90, à son pic d’activité, la zone assurait de confortables revenus aux heureux pays dont les eaux territoriales recelaient beaucoup d’or noir. La Norvège a créé le plus important fonds de pension en Europe et le Royaume-Uni et les Pays-Bas en tiraient une part significative de leur PIB. Mais dès les années 2000, la mer du Nord était promise à un inexorable déclin. La production au large des côtes britanniques chutait de 54 % en 10 ans. Côté scandinave, la chute s’est limitée à 5 %.
    BP ET SHELL CONTRE L’INDÉPENDANCE
    Et pourtant depuis quelques années, la mer du Nord connait une seconde jeunesse, alors que de nouvelles découvertes conséquentes voient le jour en Norvège et que les pétroliers optimisent leurs champs côté britannique. Sur cette dernière zone, les majors ont investi près de 15 milliards de dollars en 2013. Des sommes qui ont fait dire aux analystes de MacKenzie que la vie commence à 40 ans. Devant une mer du Nord britannique de nouveau pleine d’avenir, la question du pétrole est intimement liée à celle du référendum sur l’indépendance de l’Ecosse. 90 % des réserves pétrolières du Royaume-Uni se trouvent dans les eaux écossaises et, en théorie, une Ecosse souveraine tirerait au moins 12 % de son PIB grâce à cette ressource pendant les 50 ans à venir.
    Mais le calcul apparait un peu simpliste pour les patrons des deux plus grandes compagnies pétrolières européennes, Shell et BP, qui appellent à conserver un Royaume-Uni dans ses frontières actuelles. Les PDG craignent qu'une Ecosse souveraine ait pour conséquence collatérale une accélération de la fin du pétrole en mer du Nord britannique où les coûts d’exploitation sont déjà élevés en raison des conditions météorologiques difficiles (vents violents, mer déchainée...) et un sous-sol soumis à de hautes pressions et de fortes températures.
    INCITATIONS FISCALES
    Trois raisons expliquent que les pétroliers réinvestissent massivement dans la zone ces dernières années : un prix du baril élevé, des technologies nouvelles… mais surtout une politique fiscale britannique très incitative. Et c’est ce dernier point qui est critique pour les deux grands patrons. Si l'Ecosse obtient son indépendance lors du scrutin à venir, rien ne dit que le pays pourra offrir aux pétroliers les mêmes avantages. "Une séparation pourrait conduire à des recettes fiscales réduites, à une augmentation des coûts de production des champs pétroliers et à des obstacles importants pour développer de nouveaux champs de pétrole et de gaz en milieux difficiles ", prédit le PDG de Shell, Ben van Beurden. De son côté, le patron de BP, Bob Dudley, sonne l’alerte : "les investissements futurs à long terme ont besoin de stabilité fiscale et de sécurité".
    Bien sûr, le pétrole ne va pas s’arrêter de couler du jour au lendemain en Ecosse si le "Yes" l’emporte. Mais les difficultés auxquelles devra faire face une Ecosse indépendante pourraient mettre fin à la renaissance de la mer du Nord britannique faute d’avantages fiscaux. L’or noir n’est pas un cas isolé. Les mêmes difficultés pourraient toucher les énergies marines (éoliennes offshores et hydroliennes) pour lesquelles l’Ecosse dispose d’un grand potentiel mais qui ne peuvent émerger sans un niveau suffisant de subventions.
    Ludovic Dupin
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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