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Mittal, la face cachée de l'empire

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  • Mittal, la face cachée de l'empire

    À voir le 16/09/2014 à 20h50 sur Arte

    Numéro un de l'acier, il emploie aujourd'hui 250 000 personnes dans soixante pays. Arte s'est penché sur l'ascension et le déclin d'un groupe parmi les plus puissants de la planète.

    Le journaliste Jérôme Fritel avait déjà fait grand bruit avec son documentaire: Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde. Il récidive avec Mittal, la face cachée de l'empire.

    En multipliant les points de vue et les témoignages, il tire un portrait précis d'un homme richissime (40 millions d'euros dépensés en cinq jours, pour le mariage de sa fille aux châteaux de Versailles et de Vaux-le-Vicomte), qui a fait fortune dans la sidérurgie. Son modèle économique? Privilégier systématiquement la rentabilité à court terme et l'exploitation des richesses au seul profit des actionnaires (sachant que la famille Mittal empoche 40 % des dividendes).

    Peu importe pour lui que cela aille à l'encontre de l'intérêt collectif. En France, on lui doit la fermeture des aciéries de Gandrange et de Florange, avec les licenciements massifs qui en découlent. Édouard Martin, ancien syndicaliste CFDT Florange, rappelle: «Ils ont fermé des sites, pas parce qu'ils n'étaient pas rentables, mais parce qu'ils n'étaient pas "suffisamment" rentables».

    Pour mieux comprendre le système Mittal, Jérôme Fritel remonte à l'enfance du roi de l'acier. Lakshmi Mittal naît en 1950, dans un village pauvre du Rajasthan que sa famille fuit six ans plus tard pour s'installer à Calcutta. Son père, négociant en métal, lui explique le métier. En 1975, il monte en Indonésie sa première aciérie qu'il va gérer pendant douze ans. Jusqu'à la chute du mur de Berlin, où il décide d'investir dans de vielles usines de l'ex-URSS qu'il fait tourner à plein régime tout en y réduisant les coûts, coûte que coûte. Sa stratégie d'expansion à l'Est, puis à l'Ouest, le propulse premier producteur mondial d'acier en 2005. Un an plus tard, il lance son OPA sur Arcelor. Le Financial Times le nomme «homme de l'année». Tout un symbole pour celui qui est déjà le premier milliardaire issu des pays émergents.

    Mais, dès 2008, la crise fait chuter les commandes d'acier. La multinationale est criblée de dettes et Mittal se débarrasse sans ménagement des usines qui ne lui rapportent pas assez. Il est aujourd'hui considéré comme le fossoyeur de la sidérurgie européenne.

    À savoir

    Lakshmi Mittal a touché 300 millions d'euros de dividendes en 2012, l'année où il a annoncé la fermeture du site de Florange. Entre 2006 et 2014, ce sont 19 milliards d'euros de dividendes qu'ArcelorMittal a versés à ses actionnaires, sachant que la famille du numéro un de l'acier perçoit 40 % de la somme.

    Stéphanie Raïo
    Le Figaro
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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