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"Entre l’Algérie et l’Egypte, la coopération n’est plus une option, mais une nécessité"

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  • "Entre l’Algérie et l’Egypte, la coopération n’est plus une option, mais une nécessité"

    Ammar Ali Hassan. Chercheur en sciences politiques et écrivain égyptien

    "Entre l’Algérie et l’Egypte, la coopération n’est plus une option, mais une nécessité"

    le 19.09.14
    | © D. R.



    Cent jours sont passés depuis la présidence d’Al Sissi. En Egypte, l’heure n’est pas au bilan mais à l’action, puisque les menaces persistent : Daesh, Libye, Irak, Syrie... Décryptage de Ammar Ali Hassan.


    -La récente visite de John Kerry, secrétaire d’Etat des Etats-Unis, la semaine dernière au Caire, a réaffirmé le rôle que devra jouer l’Egypte dans la lutte antiterroriste dans le Sinaï, de surcroît avec le risque croissant de l’EI. Que pensez-vous de la démarche américaine ?
    Je crois sincèrement que les Etats-Unis ont créé Daesh et aujourd’hui ils l’instrumentalisent pour atteindre certains objectifs de défense et de contrôle dans la région. Notamment détruire Bachar Al Assad, la résistance au sud du Liban et pousser vers une guerre idéologique, voire religieuse, contre le Hezbollah libanais ; ceci stimulera les autres groupes installés au Liban. Ainsi, les Etats-Unis pourront enfin frapper, grâce à ces pions, l’Iran. Les alliés des Etats-Unis ne défendent pas leur pays contre le terrorisme, mais contribuent activement à l’émergence de Daesh, certains sans s’en rendre compte, puisqu’ils sont obnubilés par les Américains. L’intervention américaine en Irak en est l’exemple parfait : si les Etats-Unis voulaient vraiment résoudre le problème du terrorisme, ils ont les moyens techniques, militaires et humains de le faire. La politique d’éradication de Daesh qu’utilisent les Etats-Unis n’est qu’une couverture.
    -Ceci est également valable pour le ministre français de le Défense, Jean Yves Le Drian...
    La France reste fidèle à sa politique depuis la guerre du Golfe ; la démarche n’est sans doute pas la même que celle des Américains. Même si les gouvernements se succèdent, la vision de Chirac reste la plus palpable, c’est-à-dire ne pas intervenir militairement en Irak. Bien sûr, ceci déplaît fort aux Américains, c’est d’ailleurs une problématique débattue au Conseil de sécurité depuis des années. Ce sont deux pays rivaux qui viennent avec deux traditions militaires, donc deux visions différentes.
    -Si les Etats-Unis complotent comme vous le soutenez, comment expliquer le fait qu’ils aient récemment doté l’Egypte en hélicoptères Apaches ?
    Evidemment, ce matériel va inciter le gouvernement du Caire à abattre des positions de Daesh et nous entraîner dans une guerre. Cependant, le gouvernement égyptien actuel, qui vient tout juste de clore 100 jours de gouvernance, refuse catégoriquement l’idée d’intervenir dans d’autres territoires. La lutte antiterrorisme n’est pas une lutte américaine ni militaire, elle est surtout religieuse et culturelle.
    -Pensez-vous que le président Al Sissi va accéder aux volontés américaines après ses échanges avec John Kerry ?
    Le président Al Sissi a été clair lors de la visite du secrétaire d’Etat des Etats-Unis en lui affirmant qu’il est aujourd’hui nécessaire de créer une coalition internationale pour combattre les groupes terroristes sur l’ensemble du Moyen-Orient et que ce n’est pas un combat que mèneraient seuls l’Egypte et les Etats-Unis.
    -Aujourd’hui, l’Egypte est menacée de l’intérieur mais aussi à ses frontières. Quel est son meilleur moyen de repousser toute tentative de déstabilisation ?
    Le gouvernement d’Al Sissi est dans une réflexion de lutte régionale. Par exemple en ce qui concerne la Libye, ceci nécessite l’effort de pays, comme l’Algérie, la Tunisie, le Maroc et même les pays de l’Afrique de l’Ouest. Le chaos qui règne aujourd’hui en Libye a et aura des conséquences négatives sur nos pays, à moyen et long termes. On ne peut pas rejeter la Libye, faisant partie de notre continent, qui est un pays en crise sous prétexte qu’on est en sécurité dans son propre pays. Ce sentiment de sécurité ne durera pas, car tôt ou tard la question de la Libye resurgira plus violemment, surtout si nous laissons la situation pourrir.
    -Une coalition régionale serait une solution durable pour la Libye ?
    Evidemment ! Je suis convaincu que la stabilité de la Libye tient à une solution que proposeront les gouvernements égyptien et algérien pour une action définitive. Cette solution contribuera à la reconstruction d’un nouveau gouvernement qui sera en mesure de faire face à toutes les milices qui gangrènent ce pays depuis la chute d’El Gueddafi et à réunir les chefs de tribu, car ils sont de très bons alliés, forcément indispensables à la sortie de crise.
    -La solution dont vous parlez serait militaire ?
    Tout à fait. Conjointement, l’Egypte et l’Algérie, grâce à leurs efforts, pourront militairement contribuer à ne plus faire de la Libye un maillon faible qui ébranle à lui seul le monde arabe. Ceci est une occasion pour les deux pays de travailler sur un dossier qu’ils connaissent parfaitement et en profiter pour rebâtir des ponts sur le plan diplomatique et surtout économique où ils seraient gagnants. Imaginez l’Algérie et l’Egypte, deux leaders imposants sur le continent africain, devenir de véritables partenaires économiques, ajoutez la Libye et vous aurez une parfaite raison de déstabiliser l’équation régionale. L’Algérie, avec son expérience sur le plan sécuritaire, est en mesure d’aider fortement. La décennie noire a été un malheur, mais a aidé le gouvernement à identifier les racines du mal. A mon avis, cette coopération n’est plus une option, mais une nécessité pour l’Algérie et l’Egypte.
    -Quelle est la situation politique actuellement de l’Egypte ?
    Après la révolution, il y a eu beaucoup de problèmes économiques, de corruption, des procès, des injustices aussi. Je crois que la nouvelle administration tente de ramener une certaine stabilité et fournir au peuple égyptien le minimum. Ça ne veut pas dire que ceci est suffisant, mais après avoir connu tant de tumultes avec les Frères musulmans et la chute de Morsi, on n’est pas au point de non-retour. Le gouvernement d’Al Sissi a l’air de vouloir sortir l’Egypte de son ombre, de remettre sur les rails les institutions politiques et réhabiliter les mécanismes de l’Etat. Sur le plan sécuritaire, la vigilance est aussi une priorité ; l’action militaire dans le Sinaï est permanente.
    -Quel avenir a le courant islamique en Egypte, en particulier celui des Frères musulmans ?
    Les Frères musulmans devraient s’excuser auprès du peuple égyptien, ils ne l’ont jamais servi. Depuis sa création et jusqu’aux années 1940, ils n’ont jamais contribué à l’émergence du pays. La preuve remonte à leur dernière chute quand ils ont mis tout le pays en péril pour rester au pouvoir. C’est la première fois dans l’histoire du courant islamique qu’ils entrent dans un conflit non seulement avec l’Etat mais aussi avec toute une société qui s’est levée pour refuser la dictature. Le peuple égyptien a manifesté en masse pour refuser tout extrémisme et protéger ses acquis.
    -Pensez-vous qu’une réconciliation entre l’Etat et les Frères musulmans soit possible ?
    L’histoire nous confirme que les Frères musulmans ont bénéficié de réconciliations au fil du temps, quatre pour être plus précis. Ce mouvement a toujours adopté la même stratégie pour atteindre le pouvoir ; c’était le cas avec le roi Farouk, Gamal Abdel Nasser, Anouar El Sadate et Hosni Moubarak. Même le président Al Sissi a suggéré d’ouvrir le débat avec les Frères musulmans, chose que le peuple égyptien a refusée, tant qu’ils représentent un groupe politique. Aujourd’hui, les Frères musulmans sont traités comme des individus appartenant au même tissu social et non à un courant politique.

    Bio express :

    Ammar Ali Hassan est diplômé de la faculté d’économie et de sciences politiques de l’université du Caire en 1989, et a obtenu un doctorat en 2001. Activiste, Ammar Ali Hassan est membre du Syndicat des journalistes et l’Union des écrivains en Egypte. Il a travaillé comme journaliste et chercheur au Centre des études stratégiques et de la recherche à Abu Dhabi, tout en collaborant avec plusieurs centres de recherche arabe. Ses ouvrages s’intéressent essentiellement aux groupes politiques islamiques en Egypte et dans le monde arabe.

    Faten Hayed

  • #2
    "Entre l’Algérie et l’Egypte, la coopération n’est plus une option, mais une nécessité"
    jusqu'au prochain match de foot ..
    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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    • #3
      coopération n’est plus une option, mais une nécessité
      C'est une coopération par obligation d'intérêt commun,mais non une coopération basée sur une entente cordiale,et peu importe les matchs de foot,l’enjeu est cruciale .

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      • #4
        L'Egypte ne nous apporté que des malheurs, à part nous vendre leur feuilletons poubelles, nous endoctriner notre jeunesse avec leur doctrines extrémistes, je ne vois pas quel genre de coopération on pourrait avoir avec ce pays.
        Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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        • #5
          L'Egypte ne nous apporté que des malheurs, à part nous vendre leur feuilletons poubelles, nous endoctriner notre jeunesse avec leur doctrines extrémistes, je ne vois pas quel genre de coopération on pourrait avoir avec ce pays.
          La Libye !!

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