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Une coalition militaire contre l'Etat islamique a été formée et s'apprête à intervenir en Irak. Mais pour le chroniqueur Mümtazer Türköne, les alliés occidentaux sont condamnés à répéter les mêmes erreurs qui sont commises au Moyen-Orient depuis 150 ans. Erreurs qui pourraient coûter cher à la sécurité de la Turquie, voisine géographique du groupe radical.
La rapide émergence de l'Etat islamique (EI) en tant qu'acteur influent a conduit la communauté internationale à étudier les moyens de lutter contre ce groupe. Une coalition anti-EI menée par les Etats-Unis est en train de prendre les premières mesures d'une politique à long terme. Vu que l'EI compte rester dans la région, ses opposants doivent aussi rendre leur coopération permanente. Les acteurs régionaux sont conscients de l'opportunité qu'ils saisissent aujourd'hui.
Le PKK est en train de résoudre son problème de légitimité internationale grâce à l'EI. Il est intéressant de noter que la monarchie saoudienne, qui a contribué à l'émergence de l'EI et de ses alliés dans la région du Golfe, a fait de cette crise un moyen de renouveler le protectorat occidental. L'Iran peut maintenant surmonter son isolement de longue date. Le régime de Bachar al-Assad en Syrie n'est plus si indésirable pour les alliés occidentaux. Même ses ennemis profitent du casse-tête EI. Seul un acteur est perdant dans cette crise : la Turquie.
Cette dernière est accusée d'aider l'EI et les désaccords avec les Etats-Unis sont devenus visibles, comme l'a souligné le Wall Street Journal qui a clamé qu'Ankara n'était plus l'alliée de Washington. D'un autre côté, l'EI retient en otage 49 Turcs et le pays fait face à une sérieuse menace de la part de l'EI. Peut-être que rien de pire ne peut arriver. La Turquie est affectée par l'EI et est en même temps accusée par les alliés occidentaux de coopérer avec le groupe.
La foi comme outil d'opposition contre les alliés occidentaux
Les tendances radicales dans les sociétés musulmanes ne sont pas spontanées. Une forte opposition et une posture anti-occidentale ont émergé après 150 ans d'humiliation, de dénigrement et d'appauvrissement. Contrairement aux autres pays du tiers-monde, la transformation de cette opposition en mouvements radicaux au sein des sociétés musulmanes est liée à la foi islamique. Les musulmans considèrent leur religion comme la forme plus avancée et la plus parfaite des religions divines, dont le judaïsme et le christianisme. C'est pour cela qu'ils ont recours à l'islam, qu'ils considèrent comme l'unique source pouvant mettre un terme à l'oppression subie. De cette façon, l'islam se transforme en moyen et en outil d'opposition contre le monde occidental.
En Bosnie, les musulmans ont subi un génocide. Les alliés occidentaux n'ont rien fait pour l'empêcher. Ce drame seul a créé un sentiment anti-occidental fort. L'invasion de l'Irak qui s'est fondée sur de faux prétextes, comme celui selon lequel le pays détenait des armes de destruction massive, a été vue comme une volonté occidentale d'exploiter les ressources pétrolières du Moyen-Orient. L'indifférence de la communauté internationale envers la guerre civile syrienne n'a fait que renforcer ce point de vue.
Un risque pour la Turquie
Aujourd'hui, les frappes aériennes de la coalition seront une satisfaction pour l'EI, qui attirera encore plus de soutien au sein du monde musulman. L'EI recrute des militants originaires d'Indonésie, du Kazakhstan, d'Albanie et d'Afrique. Des interventions militaires ignorant les dynamiques sociales qui ont créé l'EI exacerberont les problèmes liés à sa violence. L'objection de la Turquie face à une intervention militaire semble s'appuyer sur ce calcul raisonnable.
La Turquie a vécu plusieurs expériences liées à des mouvements radicaux depuis le soulèvement wahhabite de 1803. Une solution est possible si on s'occupe des causes de cette radicalisation plutôt que de prendre des mesures militaires.
Zaman
La rapide émergence de l'Etat islamique (EI) en tant qu'acteur influent a conduit la communauté internationale à étudier les moyens de lutter contre ce groupe. Une coalition anti-EI menée par les Etats-Unis est en train de prendre les premières mesures d'une politique à long terme. Vu que l'EI compte rester dans la région, ses opposants doivent aussi rendre leur coopération permanente. Les acteurs régionaux sont conscients de l'opportunité qu'ils saisissent aujourd'hui.
Le PKK est en train de résoudre son problème de légitimité internationale grâce à l'EI. Il est intéressant de noter que la monarchie saoudienne, qui a contribué à l'émergence de l'EI et de ses alliés dans la région du Golfe, a fait de cette crise un moyen de renouveler le protectorat occidental. L'Iran peut maintenant surmonter son isolement de longue date. Le régime de Bachar al-Assad en Syrie n'est plus si indésirable pour les alliés occidentaux. Même ses ennemis profitent du casse-tête EI. Seul un acteur est perdant dans cette crise : la Turquie.
Cette dernière est accusée d'aider l'EI et les désaccords avec les Etats-Unis sont devenus visibles, comme l'a souligné le Wall Street Journal qui a clamé qu'Ankara n'était plus l'alliée de Washington. D'un autre côté, l'EI retient en otage 49 Turcs et le pays fait face à une sérieuse menace de la part de l'EI. Peut-être que rien de pire ne peut arriver. La Turquie est affectée par l'EI et est en même temps accusée par les alliés occidentaux de coopérer avec le groupe.
La foi comme outil d'opposition contre les alliés occidentaux
Les tendances radicales dans les sociétés musulmanes ne sont pas spontanées. Une forte opposition et une posture anti-occidentale ont émergé après 150 ans d'humiliation, de dénigrement et d'appauvrissement. Contrairement aux autres pays du tiers-monde, la transformation de cette opposition en mouvements radicaux au sein des sociétés musulmanes est liée à la foi islamique. Les musulmans considèrent leur religion comme la forme plus avancée et la plus parfaite des religions divines, dont le judaïsme et le christianisme. C'est pour cela qu'ils ont recours à l'islam, qu'ils considèrent comme l'unique source pouvant mettre un terme à l'oppression subie. De cette façon, l'islam se transforme en moyen et en outil d'opposition contre le monde occidental.
En Bosnie, les musulmans ont subi un génocide. Les alliés occidentaux n'ont rien fait pour l'empêcher. Ce drame seul a créé un sentiment anti-occidental fort. L'invasion de l'Irak qui s'est fondée sur de faux prétextes, comme celui selon lequel le pays détenait des armes de destruction massive, a été vue comme une volonté occidentale d'exploiter les ressources pétrolières du Moyen-Orient. L'indifférence de la communauté internationale envers la guerre civile syrienne n'a fait que renforcer ce point de vue.
Un risque pour la Turquie
Aujourd'hui, les frappes aériennes de la coalition seront une satisfaction pour l'EI, qui attirera encore plus de soutien au sein du monde musulman. L'EI recrute des militants originaires d'Indonésie, du Kazakhstan, d'Albanie et d'Afrique. Des interventions militaires ignorant les dynamiques sociales qui ont créé l'EI exacerberont les problèmes liés à sa violence. L'objection de la Turquie face à une intervention militaire semble s'appuyer sur ce calcul raisonnable.
La Turquie a vécu plusieurs expériences liées à des mouvements radicaux depuis le soulèvement wahhabite de 1803. Une solution est possible si on s'occupe des causes de cette radicalisation plutôt que de prendre des mesures militaires.
Zaman
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