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Contre l'Etat islamique : pourquoi rien ne se fera sans l’Iran

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  • Contre l'Etat islamique : pourquoi rien ne se fera sans l’Iran

    Les premières frappes aériennes françaises contre l’Etat islamique ont eu lieu cette semaine. Contre une telle organisation, des bombardements ne peuvent suffire. Puisque les Occidentaux n’enverront pas de troupes au sol, qui pourra prendre le relais ? Pour Pierre Razoux, directeur de recherches à l’Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire, "il n’y a pas d’autre solution que d’associer les Iraniens à la solution du problème".


    Sitôt annoncé, sitôt exécuté. Conformément à l’engagement pris par François Hollande lors de sa conférence de presse du 18 septembre, deux Rafale de la base française 104 d’Al-Dhafra, aux Emirats arabes unis, près d'Abu Dhabi, ont bombardé vendredi matin des cibles « non mouvante » de l’Etat islamique, dans la région de Mossoul. En clair, un dépôt de munitions, entièrement détruit selon un communiqué de l’état-major des armées. D’après l’Elysée, ces premières frappes aériennes répondaient à une demande explicite du président irakien Fouad Massoum. Il y en aura vraisemblablement d’autres dans les prochains jours et semaines. En nombre limité. Très limité même. Et exclusivement sur le territoire irakien.

    A cela plusieurs raisons. Financière d’abord: les opérations Serval et Sangaris au Mali et au Centrafrique ont explosé le budget des « Opex » (opérations extérieures) alors même que celui de la Défense se trouve, selon le jargon militaire, au « taquet » (voir notre article dans Marianne de cette semaine). Plus fondamentalement, si la France entend figurer comme partenaire de premier plan de la coalition anti-EI initiée par les Etats-Unis, dument informée de ses grandes orientations, elle veut écarter tout risque d’enlisement dans une aventure aux conséquences imprévisibles. La guerre contre les 20 à 30 000 combattants de l’EI, dont de nombreux étrangers, répartis sur divers fronts en Irak et Syrie, sera affaire de longue haleine. Pour la plupart des experts, aussi intenses et durables soient les campagnes de frappes aériennes, sans intervention de troupes au sol, elles ne suffiront pas à casser le noyau dur de Daech.

    Qui alors pour porter le coup fatal dans un an ou deux ans, peut-être plus, quand Washington, Paris et Londres ont écarté tout envoi de soldats ? Une armée irakienne qui s’est effondrée devant les djihadistes ? Les peshmergas kurdes, courageux mais désorganisés malgré les tonnes d’armement livrés par les Occidentaux ? A moins que les milices chiites irakiennes, plus ou moins inféodées, financées et armées par l’Iran ne tirent leur épingle du jeu pour ensuite mieux imposer leur suprématie dans le « nouvel Irak ». En tout état de cause, la rôle de Téhéran, aux côtés ou contre la coalition, peut-être les deux à la fois, semble plus que jamais décisif. Directeur de recherches à l’Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM), Pierre Razoux*, l’analyse ici pour Marianne.


    Marianne : Rien contre l’Etat islamique ne se fera sans l’Iran, affirmez-vous. Pourquoi ?
    Pierre Razoux : Après la guerre de 2003, la présence de troupes occidentales sur le sol irakien est désormais inenvisageable. Le monde arabe ne l’accepterait pas et je crois que les Américains, comme leurs alliés, ont durablement intégré cette donnée. Or pour étouffer la progression de l’EI puis l’étrangler, il faudra plus que de simples frappes aériennes, tous les experts le savent. D’une manière ou d’une autre, il n’y a pas d’autre solution que d’associer les Iraniens à la solution du problème.

    Au regard de ce qui s’est passé à la conférence de Paris du 15 septembre, on n’en prend pas le chemin...
    Les Iraniens ont été écartés parce que l’Arabie saoudite s’est violemment opposée à leur présence mais rien n’est joué. Nous ne sommes qu’au début d’un processus complexe où, face à la menace grandissante que fait peser l’EI sur divers acteurs régionaux, des compromis et des collaborations s’avèreront indispensables.

    Quels pays peuvent jouer le rôle de médiateurs ?
    L’Arabie saoudite justement, quand la menace deviendra beaucoup plus forte pour sa propre sécurité. La Turquie a aussi toutes les cartes en mains pour jouer ce rôle. Son attitude initiale a été ambiguë mais, face au risque de chaos à leurs frontières, les dirigeants turcs peuvent réviser leur position, même s’ils restent en retrait de la coalition.

    Comment faire confiance aux Iraniens ? Ils ont soutenu l’ancien Premier ministre Nouri Al-Maliki et sa politique pro-chiite sectaire avant de le lâcher, arment des milices, sont réputés pour leur constant double jeu ?
    Barrer la route à l’EI est vital pour les Iraniens. A mon avis, ils n’ont pas d’agenda caché si ce n’est d’apparaître comme ceux capables de stabiliser la situation et de figurer à nouveau comme des bons élèves de la communauté internationale.

    Quelle forme pourrait prendre leur participation au conflit ?
    Ils sont en mesure de fournir du matériel lourd à l’armée irakienne ou aux peshmergas, des missiles, des blindés mais aussi d’apporter l’expertise des conseillers de leurs forces spéciales.

    Comment coordonner cette intervention avec celle des forces occidentales ?
    Il faudra une stratégie militaire régionale car, je le répète, en aucun cas les puissances occidentales ne doivent être tentées de se substituer aux pays directement concernés par la menace d’EI.

    Néanmoins, pour l’heure, le scénario que vous décrivez n’a pas beaucoup de visibilité…
    Beaucoup de choses dépendront de la tournure des négociations sur l’arsenal nucléaire iranien, lesquelles ont été prolongées jusqu’à la fin du mois de novembre. A peu près au même moment, à la mi-novembre, l’administration Obama doit affronter des élections à mi-mandat qui ne se présentent pas forcément très bien. Un accord qui faciliterait l’engagement de Téhéran dans la guerre contre l’ EI ne serait pas forcément malvenu…


    Marianne

  • #2
    La france a armé et doutenu et financé les terroristes et maintenant ils prétendent les combattre
    Comment le gouvernement français ose mentir à sa population et au monde?
    j'espere qu'il y'aura des réaction en france des résistants anti zionistes et leurs sympatisants et des autres croyants de trois religion
    Ils veulent maintenant entrainer l'Iran, ça fait rire et ensuite ils la piegeront, l'otan est hyper méchant

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    • #3
      Salam,

      Contre l'Etat islamique : pourquoi rien ne se fera sans l’Iran
      Si les américains font appel à l'Iran c'est qu'ils ont décidé de lutter contre da3ech en Syrie en collaboration avec Bachar.

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