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- Ce randonneur de 55 ans, originaire de Nice et passionné de voyages, a été enlevé dimanche par un groupe lié à l'État islamique.
Ce voyageur quinquagénaire a l'habitude d'arpenter des territoires inconnus. Cette fois, Hervé Gourdel était parti faire un trek d'une dizaine de jours en Kabylie, selon les précisions de sa mère, lorsqu'il a été enlevé par le groupe djihadiste algérien Jound al-Khilafa, lié à l'organisation État islamique, dimanche soir près de Tizi Ouzou, à 110 km à l'est d'Alger.
Ce guide de haute montagne aguerri est originaire de Nice, dans les Alpes-Maritimes. Âgé de 55 ans, Hervé Gourdel exerce depuis 1987, principalement dans le parc du Mercantour, où il a créé un centre de randonnée. Passionné de photographie depuis l'âge de 10 ans, Hervé Gourdel a pris l'habitude de conjuguer ces différentes activités au cours de ses nombreux voyages et stages. Parmi ses destinations figurent l'Atlas marocain, où il a travaillé, le Vietnam, le Népal ou encore la Jordanie. «J'ai très tôt découvert la montagne dans le Mercantour avec mon père», raconte Hervé Gourdel sur son site personnel. «Dès lors je n'ai eu qu'une envie, y revenir le plus souvent possible!», écrit celui qui a choisi de faire de cette «passion dévorante» son métier.
Le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, qui connaît «personnellement ce grand professionnel de la montagne», inscrit au bureau des guides de Saint-Martin-Vésubie. «C'est un homme unanimement apprécié tant pour ses compétences que pour ses qualités humaines. Il était encore ce week-end à Saint-Martin-Vésubie lors d'une cérémonie d'hommage à un guide disparu», a ajouté l'élu.
«C'est quelqu'un de curieux»
À Saint-Martin-Vésubie, où il a créé avec d'autres guides un centre de randonnée pour découvrir le parc du Mercantour, Hervé Gourdel est bien connu de tous. «C'est un personnage important. Dans un village de montagne, l'alpiniste n'est pas n'importe qui», confirme au Figaro le maire de la commune, Henri Giuge. Celui qu'on «voit surtout dans ses montagnes» vit également dans la ville, les soirs d'été, et «beaucoup de gens le connaissent». Depuis mardi matin, un portrait d'Hervé Gourdel figure d'ailleurs devant l'hôtel de ville, assorti d'un seul mot: «Reviens». «Saint-Martin-Vésubie a de plus en plus peur» à mesure que les heures passent, confie l'élu, évoquant «l'accablement» des habitants devant un «ultimatum cruel».
«C'est un passionné de montagne, de l'ouverture de nouvelles voies», a expliqué sur France Info Jean-Luc Belliar, président du Comité départemental des Alpes-Maritimes de la Fédération française de la montagne et de l'escalade, qui le connaît bien. «C'est quelqu'un de remarquable dans tout ce qui est orientation. C'est quelqu'un de curieux.» Hervé Gourdel cherche dès que possible à «découvrir de nouveaux horizons», assure le responsable du comité, évoquant «quelqu'un de très humain, très attaché à la rencontre, très ouvert» et appréciant «beaucoup l'échange».
«Tout allait bien»
Marié, père de deux enfants, le Niçois était parti en Algérie «avec un autre homme de la région lilloise qui connaissait très bien les lieux», explique l'une de ses modèles de photo au Parisien. C'est la première fois qu'il se rendait en Kabylie. Arrivé samedi, la veille de son enlèvement, Hervé Gourdel a loué avec des amis algériens un chalet entre Tizi Ouzou et Bouira à 120 km à l'est d'Alger, précise France 24. Sur sa page Facebook, il avait indiqué, peu avant son départ, vouloir se rendre dans le massif du Djurdjura, pour «faire une randonnée avec bivouac, de la spéléologie aussi». À un ami, il a écrit: «Tu connais mon envie de découvrir ces contrées si loin si proches!».
Le jour de son enlèvement, Hervé Gourdel avait eu des contacts avec sa famille. «Nous avons pu le joindre au téléphone hier après-midi», explique sa mère à L'Express . «Tout allait bien. Il nous a dit qu'il entamait une randonnée de deux jours et qu'il serait peut-être difficilement joignable. Ensuite, il comptait ouvrir une nouvelle voie dans le massif.»
Dès lundi, après l'annonce de son enlèvement, une page de soutien au randonneur a été créée sur Facebook. L'un des messages postés sur la page cite Hervé Gourdel, répondant à une connaissance: «Quand je rentre d'Algérie, après le premier octobre, si je rentre! Avec plaisir.» «Aidons-le à rentrer et à retrouver les siens», conclut la page de soutien. Dans une vidéo diffusée par les ravisseurs, Hervé Gourdel demande au président français «de faire tout ce qui sera en [son] pouvoir» pour le sortir de cette situation. Il est assis par terre entouré de deux hommes masqués et armés de kalachnikovs qui appellent le président français à «cesser son agression d'ici à 24 heures». Lundi, le ministre des Affaires étrangères a précisé qu'il n'était «pas question de céder aux menaces d'un groupe terroriste» et a évoqué une situation «extrêmement critique».
le figaro
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