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Gardes communaux et patriotes Une démobilisation qui coûte cher

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    Gardes communaux et patriotes
    Une démobilisation qui coûte cher

    le 01.10.14 | 10h00

    La nouvelle stratégie de lutte antiterroriste semble buter sur d’énormes problèmes pour combattre l’hydre intégriste en Kabylie avec la recrudescence de l’insécurité.


    Le manque de renseignements et les retards lors des opérations d’intervention après des attentats seraient ainsi parmi les véritables aléas qui freinent considérablement l’efficacité des actions des services de sécurité.
    D’ailleurs, depuis le désarmement des patriotes et la dissolution de la garde communale, on constate une certaine «déliquescence» dans la lutte contre les groupes armés qui continuent d’écumer les maquis de la région. «L’apport des patriotes et des Groupes de légitime défense (GLD) était vraiment très important dans la lutte antiterroriste, car ces personnes qui avaient pris les armes, par devoir patriotique, connaissent bien la région, contrairement aux militaires qui viennent d’ailleurs. Il y a aussi l’intervention qui est toujours rapide, parce que les patriotes et les GLD sont des citoyens des villages. Donc, ils se connaissent bien et ils maîtrisent parfaitement le relief de la région. D’ailleurs, le désarmement de ces hommes qui ont défendu corps et âme le pays dans les moments difficiles n’a fait qu’influer négativement sur la situation sécuritaire en Kabylie et dans d’autres wilayas du pays, où il reste encore des poches terroristes actives. Aujourd’hui, malgré les dizaines de camions de renfort de l’ANP qui se déploient à chaque attentat, les terroristes ont, sans aucun doute, tout le temps possible pour prendre la fuite. Si les patriotes étaient toujours là, l’intervention pourrait se faire avec beaucoup de rapidité ou, à la limite, les irréductibles seront localisés avant l’arrivée des troupes de l’ANP pour entreprendre une opération commune. L’apport des patriotes est indispensable», nous a confié un ancien patriote.

    Notre interlocuteur ajoute que les patriotes ont la confiance totale de la population, ce qui facilite ainsi le renseignement. Le même citoyen estime, par ailleurs, que la charte pour la paix et la réconciliation nationale a dévalorisé le travail des patriotes et des GLD qui ont été délaissés et marginalisés en vertu de cette loi qui a donné plus de considération à des repentis qui étaient leurs vis-à-vis d’armes dans les maquis durant la période sanglante des années 1990. Il faut rappeler, en somme, que la résistance des populations, souvent encadrée par des patriotes, a mis en échec les plans des hordes intégristes. En 1994, dans le village d’Igoudjdal, dans la commune d’Aït Chaffaâ, au nord-est de Tizi Ouzou, les villageois étaient organisés pour ne pas céder devant les menaces des islamistes armés qui commençaient à imposer leur diktat. Des groupes de patriotes et de GLD se sont constitués pour mener des ripostes aux intégristes armés.

    Dans la commune de Mizrana, daïra de Tigzirt, en 1994, après une descente d’un important groupe d’islamistes armés qui a mis le feu au parc communal, les citoyens n’ont pas tardé à réagir. Dès lors, les villageois ont décidé de réserver une réaction musclée à la horde intégriste. Les premiers groupes de GLD et patriotes commençaient spontanément à se constituer dans les villages. Même scénario dans d’autres localités de la Kabylie, tout comme à Attouche, dans la commune de Makouda, où des GLD avaient mis en échec, en 1995, un grand plan de l’AIS, l’aile armée de l’ex-FIS, qui visait à récupérer des fusils de chasse dans cette localité.

    Donc, l’apport des patriotes dans la lutte antiterroriste est une nécessité, surtout lorsque l’on sait que la bête immonde continue à perpétrer ses actes. La garde communale, mise sur pied en 1994, comme force d’appoint, a joué aussi un rôle important. Toutefois, aujourd’hui, deux ans après sa dissolution, ce corps de sécurité semble indispensable surtout après la réapparition des groupes armés dans la région. «Il y a, certes, des gardes communaux qui continuent leur travail sous la coupe de l’armée, mais pas, je pense, avec le même engagement d’avant, car ils se sentent toujours bernés et trahis par les pouvoirs publics. Ils continuent juste quelques années pour partir à la retraite après 15 ans de service», nous a expliqué un ancien garde communal.


    Hafid Azzouzi

    El Watan
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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