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Le culte de l’Absent

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  • Le culte de l’Absent

    Il ne manquait plus que cela. Une «grande» exposition photo à la gloire de Bouteflika à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale.

    C’est le ministre de la Communication qui l’a annoncé, dernièrement, tout en précisant que 1600 photos sont destinées à la commémoration qui sera organisée à Alger, Oran, Constantine et Adrar. Cependant, le ministre ne dit pas combien de photos seront consacrées à Bouteflika pour retracer le «parcours du moudjahid».

    Gageons qu’il sera difficile de trouver trace du concerné dans les maquis, pour ne pas dire impossible… Mais le culot dans cet événement — qui relève du culte de la personnalité digne des périodes totalitaires qu’ont connues la Roumanie de Ceausescu et l’Albanie d’Enver Hodja dans les années 1970-80 et qui lui sont familières, puisqu’il était à l’époque ministre des Affaires étrangères — n’est pas dans le recours à ce procédé éculé. Il est très certainement dans cette opération de communication, de très mauvais goût, à vouloir prouver la présence à l’étranger et surtout dans le pays d’un homme qui gouverne pratiquement par procuration depuis une dizaine d’années.

    Un chef d’Etat dont la campagne pour sa quatrième réélection a été menée en son absence sur le terrain par son Premier ministre. Inédit, y compris dans les régimes les plus totalitaires du monde. Une entreprise menée par le clan présidentiel dans un mépris total et un manque de considération envers les Algériens. Voilà maintenant qu’on veut rappeler à leur bon souvenir l’itinéraire et le parcours d’un chef d’Etat dont beaucoup se demandent s’il est encore en vie, si son état de santé ne se serait pas dégradé davantage ou, enfin, s’il est en Algérie ou quelque part à l’étranger, dans une clinique privée !

    Les Algériens ont le droit de savoir, mais ceux qui entourent le Président et «managent» son image persistent dans le refus de considération des citoyens, dans ce déni sans aucune crainte de verser dans le ridicule, avec tout le respect que l’on doit aux grands malades, à tous ceux que la fatalité accable à un moment de leur existence. Seulement, c’est d’un chef d’Etat dont il est question, ici et présentement. D’autant que par les aberrations du système politique et de l’organisation du pouvoir, toutes les affaires du pays sont pendantes à cause de son état de santé, renforçant ainsi la non-gouvernance dans laquelle l’ont plongé quinze années d’immobilisme. Les Algériens méritent assurément mieux que le culte de l’Absent.

    Reda Bekkat- El Watan
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