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La Chine peut-elle prendre le relais des États-Unis ?

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  • La Chine peut-elle prendre le relais des États-Unis ?

    Deuxième puissance économique, la Chine s’est émue de la crise aux États-Unis. Mais l’Empire du Milieu n’est pas prêt à prendre le leadership mondial.

    La crise politique de la première puissance mondiale et la menace qu'elle a fait peser sur la croissance mondiale peuvent-elles pousser la Chine à réclamer le leadership mondial aux États-Unis ? « Personne ne vous dira que oui, reconnaît Jean-Luc Domenach directeur de recherche au Ceri Sciences-Po. Tant sont grandes les précautions des dirigeants chinois. »

    Selon Jean-François di Meglio, président du think tank Asia Centre, la Chine n'est de toute façon pas prête. « Le principe qui n'a jamais changé pour les dirigeants chinois est que surtout ça aille bien chez eux. Et pour être bien chez eux, il faut être dans une zone de rayonnement sécurisée ». Leur terrain d'intervention se limitant surtout à la mer de Chine, la Corée du Nord, ou l'Iran. « Ils demandent juste à ce qu'on leur parle poliment, reprend Jean-Luc Domenach et que les ceux qui sont plus petits que la Chine la laissent passer d'abord ».

    Entre vingt et quarante ans de retard

    De toute façon, la Chine n'a pas la capacité d'intervention des États-Unis, précise Jean-François di Meglio. « Bien sûr, ils ont la bombe atomique, ils envoient des hommes dans l'Espace… mais cela reste très symbolique ». Le pays n'est pas doté des avions de haute technologie ou des porte-avions nécessaires à l'éventail d'une grande puissance. « On estime à ce sujet qu'ils ont entre vingt et quarante ans de retard. » Même s'ils le rattrapent rapidement.

    Par ailleurs Jean-François di Meglio estime que la réaction cutanée des Chinois peut s'expliquer à deux niveaux. Il y a d'abord une réaction « instinctive parce que ses intérêts vitaux sont menacés ». Outre le fait que le marché américain est primordial pour la Chine, cette dernière détient aussi 1.277 milliards de dollars de dette américaine. « Mais il est évident qu'il n'y aura pas d'acte immédiat, en représailles », de la part de Pékin. Car le deuxième niveau de réaction expose aussi les limites de la Chine actuelle.

    Les Chinois disent 'nous ne voulons pas un monde dominé par les États-Unis ou un monde bipolaire, nous voulons un monde multipolarisé où tout le monde doit être capable de se parler de façon pragmatique'.

    Le problème, souligne toujours Jean-François di Meglio, est que cet argument déjà avancé en 2008 au moment de la crise n'est qu'un caillou lancé dans l'océan. « Avec tous les moyens qui sont les leurs, la Chine est incapable d'être une force de proposition. Ils sont très passifs, leur diplomatie n'est pas à sa place sur ce terrain. » Remplacer le dollar comme monnaie de référence dans le monde, cela demande « d'assumer, de faire preuve d'arguments et conclure des alliances… on en est loin ». Enfin, se pose le problème de la monnaie chinoise (le yuan) « pas convertible et ils ne sont pas capables de proposer un autre étalon. » Le monde est donc pour le moment condamné à ce que les États-Unis aillent bien. Ou aillent moins mal.

    A chaud

    Accord aux USA

    Le chef de la majorité démocrate du Sénat américain, Harry Reid a conclu avec son homologue républicain, Mitch McConnell, un accord de sortie de crise pour relever le plafond de la dette. Leur compromis, annoncé dans l'hémicycle du Sénat, relèverait le plafond de la dette jusqu'au 7 février et rouvrirait jusqu'au 15 janvier les agences fédérales partiellement fermées depuis le 1er octobre, tout en convoquant une commission pour négocier un budget pour 2014. Harry Reid a annoncé un « accord historique, consensuel, pour rouvrir l'État et éviter un défaut sur les factures de la nation. […] Le compromis que nous avons conclu donnera à notre économie la stabilité dont elle a désespérément besoin ».

    Il restait à la Chambre des représentants, dominée par les républicains, à avaliser le texte de l'accord en l'état, faute de quoi la première économie mondiale entrerait dans une zone dangereuse : le Trésor ne serait plus été autorisé à emprunter, jusqu'à se trouver en défaut de paiement d'ici fin octobre.

    A suivre

    « Est-ce que la Chine veut être la grande puissance du Monde ? » Le sinologue Jean-Luc Domenach estime que « c'est une chose que personne ne serait capable de confirmer. Les dirigeants chinois arrivés au pouvoir après trente ans de manœuvres intestines, sans dire ce qu'ils pensaient, ont fini par perdre l'habitude de dire ce qu'ils pensent ». Il relève qu'à la fois la Chine « rêve de devenir les États-Unis, de les croquer mais en même temps elle a une admiration folle » pour eux.

    Il ajoute, « la fille de Xi Jinping étudie à Harvard. » A terme, « leur pari est que les États-Unis resteront la plus grande puissance du monde. Ils admirent ces États-Unis qui n'en finissent pas de faire des affaires, de se corriger eux-mêmes… La Chine a le sentiment de comprendre profondément les Américains. »

    Olivier Pirot
    La Nouvelle République
    Dernière modification par zek, 03 octobre 2014, 11h32.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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