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Y a-t-il un peu de Daech qui sommeille en chacun de nous ?

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  • Y a-t-il un peu de Daech qui sommeille en chacun de nous ?

    Pourquoi ne vois-je personne se révolter contre ce qui se produit actuellement ? De temps à autre, ici et là, j’entends quelqu’un dire que ce qui se déroule sous nos yeux ne représente en rien l’islam. Puis le silence. Un silence absolu, abyssal. Pas de manifestations contre Daech ; encore moins de protestations contre le préjudice fait à l’islam par ce groupe. Rien n’est dit pour dénoncer les agissements de ces terroristes contre des innocents, musulmans ou non, et contre l’image même de la religion… Un silence terrifiant, effrayant… Est-ce le silence de la peur, de l’indifférence ou, pire, d’une complicité qui ne dit pas son nom, dans une sorte de défi lancé à l’Amérique ?


    Voici quelques semaines, lors de l’agression israélienne contre Gaza et contre ses habitants, mes amis avaient changé les photos de leurs profils sur Facebook et ailleurs, en signe de solidarité avec les Gazaouis. Ils avaient brandi des slogans rageurs, puis vengeurs ; ils avaient adopté des postures de solidarité, condamnant Tsahal, fulminant contre le meurtre de gens innocents, marchant et manifestant contre Israël…

    Loin de moi l’idée de sous-dimensionner l’attaque contre Gaza ou de sous-estimer les Gazaouis, car la solidarité avec n’importe quelle victime humaine d’une atrocité humaine est d’abord et avant tout un acte d’humanisme ; mais les victimes des attaques israéliennes mériteraient-elles plus de solidarité et de compassion de notre part que celles des massacres perpétrés par les individus évoluant au sein de Daech ? Le meurtre d’un Arabe ou d’un musulman devrait-il nous héler, nous interpeler, nous hanter plus que celui d’un chrétien américain, français ou britannique ?

    Sommes-nous mus par une solidarité humaine, tout simplement humaine, ou par une empathie confessionnelle ou communautaire ?

    En 2012, un périodique français avait publié une caricature qu’ils avaient été alors fort nombreux à considérer comme offensante pour l’islam. Et puis ensuite, il y avait eu une chose appelée « film », bien qu’il ne portait aucun des indicateurs artistiques d’une production cinématographique ; les musulmans avaient alors déferlé par milliers, voire dizaines de milliers, dans les rues et avenues de certains pays pour protester contre la caricature, puis aussi contre cette vidéo, incendiant des ambassades, détruisant tout sur leur passage, pour se faire justice en rendant justice à leur religion à leurs yeux malmenée et insultée.

    Et aujourd’hui ?… Je ne vois ni n’entends personne s’élever contre Daech et ses actes criminels intentés non seulement contre les individus, mais aussi contre l’image même de l’islam et contre les musulmans ; je ne vois pas de musulmans aller dire que « Daech nuit à notre religion et à sa place dans le monde ». On se contente de dire que « tout cela n’est pas bon pour l’islam »,… avant de reprendre le cours de notre vie, le plus naturellement du monde. Ou presque.

    Si nous nous taisons, si nous ne protestons pas, si nous ne condamnons pas, cela signifie que l’on entérine. Nous ne pouvons en effet pas considérer une caricature ou un ersatz de film comme plus attentatoire à l’islam, son prophète et ses croyants que les actes génocidaires et criminels de Daech. Nous ne pouvons nous élever, au nom de la défense de notre image de musulmans, contre des caricatures ou des projections que très peu de gens ont vu, mais laisser cette même image être aussi maltraitée et brutalisée par toute cette violence, cette bestialité, cette barbarie, ce terrorisme, dans le mutisme le plus absolu.

    Cela fait maintenant près de 20 ans que la réputation des musulmans et de leur religion est liée à la brutalité, à la sauvagerie, au vol, au terrorisme… Et aujourd’hui, plus que jamais, cette image calamiteuse est gravée dans les esprits de tous. Notre image dans le monde est désastreuse, et nous ne pouvons éternellement jouer le rôle de la victime. Certes, les musulmans ne sont pas responsables de cette terreur qui envahit et submerge le monde ; certes, certains médias occidentaux s’évertuent à surenchérir, à dresser les uns contre les autres et à déformer les réalités dans un sens bien précis. Mais aujourd’hui, plus qu’hier, plus que jamais, il nous appartient de nous dresser contre ce que fait Daech, de le condamner d’une voix haute et audible, d’une voix forte et assurée ; en défense de l’islam et de son image, d’abord et avant tout.

    Hattpost
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