Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les leaders religieux du Maghreb discutent du takfirisme

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les leaders religieux du Maghreb discutent du takfirisme

    La lutte contre les groupes extrémistes exige plus que de tarir leurs chaînes d'approvisionnement et leurs sources financières, mettent en garde les responsables religieux du Maghreb. Venir à bout du terrorisme implique également de tarir ses sources philosophiques.

    Les pays du Maghreb s'efforcent d'immuniser leurs populations contre l'intolérance religieuse et les fatwas takfiristes.

    Les autorités algériennes ont récemment pris une série de dispositions pour protéger les mosquées contre l'idéologie salafiste et améliorer la capacité des imams à lutter contre l'extrémisme.

    Cette initiative se fonde sur les expériences acquises durant les années 1990, lorsque les mosquées étaient contrôlées par des imams qui participaient à alimenter la crise.

    "Les imams ont pour mission de dénoncer l'idéologie extrémiste et les appels à l'extrémisme et à l'intolérance qui menacent la jeunesse algérienne, en particulier maintenant que l'Algérie est entourée de toutes parts par le terrorisme", a déclaré le ministre des Affaires religieuses Mohamed Aissa devant les députés, le 14 septembre.

    Les responsables du domaine religieux sont particulièrement inquiets de la menace que représente l'Etat islamique (EIIL).

    L'Algérie se trouvera confrontée à un scénario similaire à celui de l'Irak et de la Syrie si l'EIIL parvient à implanter des cellules au sein de la jeune population, a déclaré Cheikh Abdelhamid Zubairi, vice-président du Comité de la Fatwa et membre du Conseil scientifique.

    "Si ce groupe parvient à pénétrer en Algérie et à y recruter des jeunes, il procédera à des massacres sanglants comme ceux qu'il commet aujourd'hui contre les Irakiens", a précisé ce cheikh.

    "L'Etat algérien doit prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les jeunes contre ce fléau", a-t-il ajouté.

    Le Conseil national indépendant algérien des imams a également mis en garde contre la propagation de l'idéologie de l'EIIL.

    Le président de ce conseil, Jemal Ghoul, a demandé au ministère des Affaires religieuses d'intervenir immédiatement et d'organiser sans plus attendre des séances de formation pour les imams, afin de les sensibiliser aux dangers que représente l'EIIL.

    Pour lutter contre la menace takfiriste, l'Algérie travaille à la révision de ses programmes scolaires, notamment des sujets traitant du jihad.

    Une nouvelle formation pour les quelque vingt-trois mille imams que compte le pays est un autre projet en cours d'examen. Les autorités ont également décidé de refondre les manuels d'enseignement religieux dans les écoles publiques et privées, et d'interdire l'importation de toutes les publications qui "menacent l'ordre public".

    Le Maroc a adopté des mesures similaires pour lutter contre l'extrémisme, notamment un programme de formation complet pour les imams étrangers.

    La Tunisie s'efforce elle aussi d'empêcher certains de ses ressortissants d'aller rejoindre les groupes extrémistes en Syrie et en Irak. Selon le Premier ministre Mehdi Jomaa, l'un de ces moyens consiste à diffuser l'enseignement.

    De telles approches ont de bonnes chances de réussir au Maghreb, estiment les spécialistes. La région présente "des caractéristiques géographiques, historiques et religieuses d'importance, qui ont assuré le succès du langage de la modération", souligne le cheikh algérien Mohamed Mechnan.

    C'est "l'exploitation de la religion à des fins politiques pour répondre à l'accumulation des problèmes sociaux, ainsi que l'absence de dialogue, qui ont conduit à la propagation de fatwas exagérées et au takfir dans la région arabe, qui a connu des siècles durant la coexistence entre différentes religions et races, et cela constitue un dur revers", a-t-il expliqué à Magharebia.

    Magharebia
Chargement...
X