Rabat - SM le Roi Mohammed VI a prononcé, vendredi à Rabat, un important discours à l'occasion de l'ouverture de la première session de la 4è année législative de la 9ème législature.
En voici le texte intégral:
"Louange à Dieu Paix et salut sur le Prophète, Sa Famille et Ses Compagnons. Mesdames, Messieurs les honorables parlementaires,.
L'année législative que Nous ouvrons aujourd'hui s'inscrit dans un contexte particulier. Elle intervient à deux années de la fin de la législature actuelle, délai fixé par la Constitution pour l'adoption de toutes les lois organiques.
C'est aussi l'année de parachèvement de la construction politique et institutionnelle qui consolide les acquis économiques et sociaux que le Maroc a réalisés dans différents domaines, et que J'ai évoqués dans Mon Discours du Trône et celui du 20 août.
Comme Je l'ai dit précédemment, nous savons qui nous sommes et où nous allons. De même, nous connaissons nos potentialités et avons conscience des difficultés et des défis à affronter.
Le Maroc a atteint aujourd'hui, grâce à Dieu, un niveau remarquable dans la marche vers le progrès. Désormais, la vision est claire, les institutions sont fortes de leurs compétences respectives dans le cadre de l'Etat de droit.
C'est un motif de fierté pour nous tous. Les Marocains, où qu'ils soient, individuellement et collectivement, sont tous en droit d'être fiers de leur appartenance à cette patrie qui est la nôtre.
Comme Marocain, le sentiment qui M'est le plus cher dans la vie, c'est celui d'être fier de Ma marocanité.
Il vous appartient, à vous aussi, d'exprimer votre fierté patriotique. Vous devez l'illustrer concrètement chaque jour et à chaque instant, dans votre travail, dans vos relations, dans vos discours, dans vos foyers et dans l'exercice de vos responsabilités.
A celui qui ne saisit pas le sens de l'amour de la Patrie, et ne rend pas grâces à Dieu pour ce que ce pays lui a donné, Je dis : suivez ce qui se passe dans nombre de pays de la région. Il y a tant d'enseignements à en tirer, si l'on veut bien s'y arrêter. Quant à lui, le Maroc poursuit imperturbablement et avec confiance sa marche pour rejoindre le peloton des pays émergents.
Cette fierté d'appartenance au Maroc, c'est un sentiment patriotique sincère que chaque Marocain devrait éprouver.
C'est un sentiment qui ne se vend pas, ne s'achète pas et ne tombe pas du ciel non plus. C'est plutôt une sensation noble qui jaillit du fond du cœur et se nourrit d'une bonne initiation aux valeurs de patriotisme et aux vertus de l'éthique et de la morale. C'est une sensation qui grandit avec le citoyen, approfondit sa foi et renforce son attachement à la patrie.
Mais la fierté ne signifie ni le repli sur soi, ni la condescendance à l'égard de l'autre. Car les Marocains sont connus pour être ouverts et en interactivité positive avec les différents peuples et civilisations.
Mesdames, Messieurs les honorables parlementaires,.
L'année législative en cours est une année décisive dans le processus politique de notre pays, compte tenu des échéances qui y sont prévues.
Je voudrais ici souligner que le choix démocratique, qui est voulu par tous les Marocains est un choix constant et irréversible, dont Nous nous attachons à poursuivre la consolidation.
Mais la question qui s'impose aujourd'hui avec force est celle-ci : y-a-il un accompagnement de ce progrès de la part de tous les acteurs politiques, aux niveaux du discours et de la pratique ?
Le discours politique commande la sincérité à l'égard du citoyen, l'objectivité dans l'analyse ainsi que le respect entre tous les acteurs concernés, de sorte qu'ils soient tous au service de la Patrie et non des protagonistes politiques, divisés par leurs intérêts étriqués.
Or, l'observateur de la scène politique nationale en général, et parlementaire en particulier, constate que le discours politique ne se hisse pas toujours au niveau des aspirations du citoyen, précisément parce qu'il est fortement arrimé à des calculs partisans ou politiciens.
S'il est du droit de tout parti politique ou de tout parlementaire de penser à son avenir politique et à gagner la confiance des électeurs, cela ne devrait pas être au détriment des grandes causes nationales et des préoccupations réelles des citoyens.
Quant à la pratique de la chose politique, elle devrait reposer, en particulier, sur la quête permanente de la proximité interactive avec le citoyen. Elle induit aussi la nécessité de s'astreindre aux lois et aux règles de déontologie, contrairement aux agissements et aux comportements de certains élus, qui sont préjudiciables à eux-mêmes, à leurs partis respectifs et à leur patrie, ainsi qu'à l'action politique, dans le sens noble du terme.
Cela implique qu'une véritable charte éthique de l'action politique soit adoptée de manière générale, sans se limiter à certains articles prévus dans les règlements intérieurs des deux Chambres du Parlement.
Par ailleurs, cela nécessite avant tout de se pencher avec le sérieux nécessaire sur les priorités nationales, tout en faisant prévaloir l'esprit de consensus positif, notamment lors de l'adoption des lois organiques relatives aux institutions constitutionnelles et aux grandes réformes.
Dans ce cadre, la priorité doit être donnée à l'adoption des textes relatifs à la réforme de la Justice, notamment ceux portant sur la mise en place du Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire et l'approbation du Statut des Magistrats.
En effet, la justice est le principe garant de la sûreté et de la sécurité des citoyens et de la protection de leurs biens. Elle est également le pilier de la sécurité judiciaire, considérée comme un catalyseur du développement et de l'investissement.
S'agissant de la justice constitutionnelle, Nous procèderons prochainement, par la grâce de Dieu, à l'installation de la Cour constitutionnelle, dotée de larges compétences. A cet égard, Nous appelons les deux Chambres du Parlement à faire preuve de responsabilité et de patriotisme en respectant les critères de savoir-faire, de compétence et d'intégrité dans le choix des membres du Conseil qu'elles sont habilitées à élire en vertu de la Constitution.
Il importe aussi de parachever, conformément aux nouvelles dispositions, la mise en place des institutions de la démocratie participative et de la bonne gouvernance. A cet égard, Nous appelons le Gouvernement et le Parlement à se prévaloir davantage des avis et des expertises dont disposent ces institutions.
Ainsi que vous le savez, cette année sera foisonnante d'importantes échéances, avec, au premier chef, la mise en place de la régionalisation avancée. A moins d'une année des élections locales et régionales, Je M'adresse à tous les acteurs politiques: Quelles élites et quels programmes avez-vous préparés pour assurer la gestion des affaires publiques ?
Le grand défi auquel le Maroc fait face aujourd'hui, ne concerne pas que la répartition des pouvoirs entre le Centre, les régions et les collectivités locales. Il porte plutôt sur le bon exercice de ces pouvoirs et l'impératif de les mettre au service du citoyen.
En voici le texte intégral:
"Louange à Dieu Paix et salut sur le Prophète, Sa Famille et Ses Compagnons. Mesdames, Messieurs les honorables parlementaires,.
L'année législative que Nous ouvrons aujourd'hui s'inscrit dans un contexte particulier. Elle intervient à deux années de la fin de la législature actuelle, délai fixé par la Constitution pour l'adoption de toutes les lois organiques.
C'est aussi l'année de parachèvement de la construction politique et institutionnelle qui consolide les acquis économiques et sociaux que le Maroc a réalisés dans différents domaines, et que J'ai évoqués dans Mon Discours du Trône et celui du 20 août.
Comme Je l'ai dit précédemment, nous savons qui nous sommes et où nous allons. De même, nous connaissons nos potentialités et avons conscience des difficultés et des défis à affronter.
Le Maroc a atteint aujourd'hui, grâce à Dieu, un niveau remarquable dans la marche vers le progrès. Désormais, la vision est claire, les institutions sont fortes de leurs compétences respectives dans le cadre de l'Etat de droit.
C'est un motif de fierté pour nous tous. Les Marocains, où qu'ils soient, individuellement et collectivement, sont tous en droit d'être fiers de leur appartenance à cette patrie qui est la nôtre.
Comme Marocain, le sentiment qui M'est le plus cher dans la vie, c'est celui d'être fier de Ma marocanité.
Il vous appartient, à vous aussi, d'exprimer votre fierté patriotique. Vous devez l'illustrer concrètement chaque jour et à chaque instant, dans votre travail, dans vos relations, dans vos discours, dans vos foyers et dans l'exercice de vos responsabilités.
A celui qui ne saisit pas le sens de l'amour de la Patrie, et ne rend pas grâces à Dieu pour ce que ce pays lui a donné, Je dis : suivez ce qui se passe dans nombre de pays de la région. Il y a tant d'enseignements à en tirer, si l'on veut bien s'y arrêter. Quant à lui, le Maroc poursuit imperturbablement et avec confiance sa marche pour rejoindre le peloton des pays émergents.
Cette fierté d'appartenance au Maroc, c'est un sentiment patriotique sincère que chaque Marocain devrait éprouver.
C'est un sentiment qui ne se vend pas, ne s'achète pas et ne tombe pas du ciel non plus. C'est plutôt une sensation noble qui jaillit du fond du cœur et se nourrit d'une bonne initiation aux valeurs de patriotisme et aux vertus de l'éthique et de la morale. C'est une sensation qui grandit avec le citoyen, approfondit sa foi et renforce son attachement à la patrie.
Mais la fierté ne signifie ni le repli sur soi, ni la condescendance à l'égard de l'autre. Car les Marocains sont connus pour être ouverts et en interactivité positive avec les différents peuples et civilisations.
Mesdames, Messieurs les honorables parlementaires,.
L'année législative en cours est une année décisive dans le processus politique de notre pays, compte tenu des échéances qui y sont prévues.
Je voudrais ici souligner que le choix démocratique, qui est voulu par tous les Marocains est un choix constant et irréversible, dont Nous nous attachons à poursuivre la consolidation.
Mais la question qui s'impose aujourd'hui avec force est celle-ci : y-a-il un accompagnement de ce progrès de la part de tous les acteurs politiques, aux niveaux du discours et de la pratique ?
Le discours politique commande la sincérité à l'égard du citoyen, l'objectivité dans l'analyse ainsi que le respect entre tous les acteurs concernés, de sorte qu'ils soient tous au service de la Patrie et non des protagonistes politiques, divisés par leurs intérêts étriqués.
Or, l'observateur de la scène politique nationale en général, et parlementaire en particulier, constate que le discours politique ne se hisse pas toujours au niveau des aspirations du citoyen, précisément parce qu'il est fortement arrimé à des calculs partisans ou politiciens.
S'il est du droit de tout parti politique ou de tout parlementaire de penser à son avenir politique et à gagner la confiance des électeurs, cela ne devrait pas être au détriment des grandes causes nationales et des préoccupations réelles des citoyens.
Quant à la pratique de la chose politique, elle devrait reposer, en particulier, sur la quête permanente de la proximité interactive avec le citoyen. Elle induit aussi la nécessité de s'astreindre aux lois et aux règles de déontologie, contrairement aux agissements et aux comportements de certains élus, qui sont préjudiciables à eux-mêmes, à leurs partis respectifs et à leur patrie, ainsi qu'à l'action politique, dans le sens noble du terme.
Cela implique qu'une véritable charte éthique de l'action politique soit adoptée de manière générale, sans se limiter à certains articles prévus dans les règlements intérieurs des deux Chambres du Parlement.
Par ailleurs, cela nécessite avant tout de se pencher avec le sérieux nécessaire sur les priorités nationales, tout en faisant prévaloir l'esprit de consensus positif, notamment lors de l'adoption des lois organiques relatives aux institutions constitutionnelles et aux grandes réformes.
Dans ce cadre, la priorité doit être donnée à l'adoption des textes relatifs à la réforme de la Justice, notamment ceux portant sur la mise en place du Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire et l'approbation du Statut des Magistrats.
En effet, la justice est le principe garant de la sûreté et de la sécurité des citoyens et de la protection de leurs biens. Elle est également le pilier de la sécurité judiciaire, considérée comme un catalyseur du développement et de l'investissement.
S'agissant de la justice constitutionnelle, Nous procèderons prochainement, par la grâce de Dieu, à l'installation de la Cour constitutionnelle, dotée de larges compétences. A cet égard, Nous appelons les deux Chambres du Parlement à faire preuve de responsabilité et de patriotisme en respectant les critères de savoir-faire, de compétence et d'intégrité dans le choix des membres du Conseil qu'elles sont habilitées à élire en vertu de la Constitution.
Il importe aussi de parachever, conformément aux nouvelles dispositions, la mise en place des institutions de la démocratie participative et de la bonne gouvernance. A cet égard, Nous appelons le Gouvernement et le Parlement à se prévaloir davantage des avis et des expertises dont disposent ces institutions.
Ainsi que vous le savez, cette année sera foisonnante d'importantes échéances, avec, au premier chef, la mise en place de la régionalisation avancée. A moins d'une année des élections locales et régionales, Je M'adresse à tous les acteurs politiques: Quelles élites et quels programmes avez-vous préparés pour assurer la gestion des affaires publiques ?
Le grand défi auquel le Maroc fait face aujourd'hui, ne concerne pas que la répartition des pouvoirs entre le Centre, les régions et les collectivités locales. Il porte plutôt sur le bon exercice de ces pouvoirs et l'impératif de les mettre au service du citoyen.
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