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Comment diagnostique-t-on un cas d'Ebol

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  • Comment diagnostique-t-on un cas d'Ebol

    Les symptômes d'Ebola sont peu spécifiques et ressemblent à ceux de la grippe. Pour distinguer les cas suspects des simples fièvres sans gravité, les médecins ont une arme : savoir si le patient revient d'une zone à risques.
    Des parents qui enlèvent leur enfant de l'école parce qu'un de leur camarade revient de Guinée. Des Bourses européennes qui chutent, notamment les valeurs liées au transport aérien et au tourisme. La Commission européenne qui demande des comptes au ministère de la Santé espagnol, après la contamination d'une infirmière à Madrid… La psychose Ebola pourrait ne pas épargner l'Europe, malgré les appels au calme lancés par les autorités sanitaires.
    Une étude de la Commission européenne concluait pourtant, fin septembre, que le risque d'une propagation de l'épidémie en Europe restait «extrêmement faible». En cause, le mode de contamination et la qualité des systèmes de santé occidentaux.
    Faiblement contaminant
    La maladie, rappellent les experts, n'est que peu contagieuse. La transmission interhumaine se fait à partir des «5 S»: sperme, selles, sang, sueur, salive. Mais il faut que ces liquides organiques soient suffisamment chargés en particules virales, ce qui n'est le cas que lorsque des symptômes sont présents, ou au contact du corps d'une victime. Quand au «taux de reproduction de base», soit le nombre maximum de personnes contaminées par un malade en moyenne, il est extrêmement bas: chaque malade d'Ebola est susceptible de contaminer 2 autres personnes, contre 10 pour une personne souffrant des oreillons voire 18 pour un cas de rougeole.
    Quant à la qualité de systèmes de santé européens, elle permet, en théorie, de maîtriser très vite un début d'épidémie, en surveillant étroitement pendant les 21 jours que peuvent durer l'incubation les personnes ayant été en contact avec un malade. «C'est la plus grosse difficulté en Afrique», témoigne Noël Tordo, directeur de l'unité des stratégies antivirales à l'Institut Pasteur. «L'homme tombé malade aux États-Unis revenait du Liberia, l'infirmière espagnole avait soigné un malade d'Ebola. Ce sont des cas à risque très identifiés», et des procédures ont été mises en place pour les identifier et les isoler très vite. Problème, aux États-Unis comme en Espagne, les médecins consultés dans un premier temps, pourtant informés que leurs patients avaient été en contact avec des malades d'Ebola, les avaient renvoyés chez eux avec un simple traitement contre la fièvre.
    Des symptômes peu spécifiques
    Il est difficile de diagnostiquer Ebola sur de simples signes cliniques car les symptômes «ne sont pas très spécifiques», convient le Pr Yazdan Yazdanpanah qui dirige le service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat, l'un des 10 centres français aptes à recevoir des malades d'Ebola. Car les symptômes peuvent, du moins au début, faire penser à un syndrome grippal: fièvre supérieure à 38° et fatigue. Seul un test sanguin réalisé dans un laboratoire spécialisé permet de confirmer, ou non, la présence du virus. Mais il est évidemment exclu de réaliser des tests biologiques à la moindre fièvre. «C'est pourquoi la notion d'exposition au virus est très importante», ajoute le Pr Yazdanpanah.
    «Si un patient nous arrive avec un syndrome fébrile, nous commençons par lui demander s'il vient d'un pays à risque. En l'occurrence Guinée, République démocratique du Congo, Liberia, Nigeria et Sierra Leone. Si c'est le cas, on téléphone à l'Agence régionale de santé qui déclenche la procédure appropriée», explique le Dr Jean-Louis Bensoussan, généraliste. «Aujourd'hui, le message est très précis. On ne va pas faire une prise de sang à tous les gens qui ont de la fièvre, de même qu'on ne fait pas passer un scanner à tous nos patients qui ont mal à la tête!»
    «Il faut rester serein et lucide», ajoute son confrère et vice-président du syndicat de médecins généralistes MG France, le Dr François Wilthien. «Nous serons très inquisiteur devant tout syndrome fébrile, en demandant au patient d'où il vient, avec qui il vit, etc. Mais si par malheur l'épidémie grippale arrive tôt cet hiver, cela pourrait mettre une belle pagaille dans le système sanitaire.

    le figaro
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