L'Union européenne est depuis longtemps l'une des sources les plus fiables d'aides humanitaire, économique et politique dans les Territoires palestiniens occupés (TPO), avec 426 millions d'euros (575 millions de dollars US) de subvention pour la seule année 2013. En 2011, l'aide globale internationale au développement pour les TPO était à hauteur de 2,5 milliards de dollars, selon l''Organisation de coopération et de développement économiques.
La plus grande partie de cette aide au peuple palestinien se concentre sur un seul objectif à long terme, selon les fonctionnaires de l'UE - l'édification des institutions d'un futur Etat palestinien démocratique, indépendant et viable, vivant côte à côte en paix et en sécurité avec Israël.
Mais avec les progrès limités enregistrés jusqu'ici des pourparlers de paix négociés par les Etats-Unis et l'objectif plus large de la réalisation d'un Etat palestinien, certains esprits de l'UE qui préconisent l'austérité commencent à se demander si l'aide est bien dépensée, quand les crises humanitaires en Syrie et au Mali ont besoin de fonds plus importants.
"Pour l'instant, il n'y a pas d'Etat palestinien. La question est : que finançons-nous ici ? Sommes-nous en train d'aider Israël à maintenir l'occupation, ou aidons-nous réellement les Palestiniens à construire l'indépendance ?", a déclaré à IRIN Caroline du Plessix, une politologue scientifique française spécialiste de la solution à deux Etats à l'Union Européenne.
"Les Etats membres de l'Union européenne sont aujourd'hui beaucoup plus conscients qu'avant que leur aide n'a pas rendu possible la création d'un Etat palestinien indépendant," a-t-elle dit, ajoutant : "L'Union européenne essaie de déterminer quelle pourrait être la meilleure stratégie. Les Etats membres ont besoin de montrer que leur politique atteint ses objectifs et qu'elle est efficace. Mais si la principale solution reste la solution de deux Etats et que nous n'allons pas vraiment dans cette direction, cette politique n'est pas tenable et ne peut pas perdurer."
La carotte et le bâton
Une réduction substantielle de l'aide de l'Union européenne semble peu probable en ce moment. Une telle décision aurait des conséquences dramatiques pour l'économie palestinienne et pour les moyens de subsistance de dizaines de milliers de familles.
"Il y aura un prix à payer si ces négociations échouent," a dit Lars Faaborg-Andersen, l'ambassadeur de l'UE en Israël, en janvier dernier. En décembre 2013, le quotidien israélien Ha'aretz a repris les propos d'un responsable de l'UE, que "certains suggèrent de donner l'argent à d'autres pays, comme la Syrie, le Mali ou d'autres endroits dans le monde."
D'autre part, les ministres européens des Affaires étrangères font des offres sans précédent ; ils ont élaboré une série très substantielle de mesures incitatives destinées à encourager les deux parties à conclure un accord de paix.
"Ces incitations visent à stimuler la prospérité pour les Israéliens et les Palestiniens en améliorant l'accès aux marchés européens, en facilitant le commerce et l'investissement et en approfondissant les liens commerciaux et culturels," a déclaré à IRIN John Gatt-Rutter, représentant de l'UE, qui a ajouté : "C'est pourquoi à ce stade, nous incitons les deux parties à saisir cette occasion unique offerte par les négociations de paix."
"En dépit de la fatigue des donateurs européens, nous n'envisageons pas plus qu'une réduction limitée et progressive - disons 10 pour cent par an - de l'aide européenne si les négociations échouent parce que les dirigeants européens ne veulent déclencher ni davantage d'instabilité ni une crise humanitaire," a dit à IRIN Ofer Zalzberg, analyste principal au Groupe international de Crise.
Construire l'Etat à venir
Sur les 426 millions d'euros versés par l'UE aux Palestiniens en 2013, 168 millions étaient une aide financière directe à l'AP dans le cadre du mécanisme PEGASE.
PEGASE aide l'AP à faire face à ses dépenses de fonctionnement en payant les salaires, les retraites et les allocations sociales aux personnes en situation d'extrême pauvreté, en soutenant les services publics essentiels, en revitalisant le secteur privé par des réformes politiques, le développement d'institutions et le renforcement des relations entre les entreprises palestiniennes et leurs homologues européennes.
Les fonds sont transférés directement aux bénéficiaires individuels comme Nabila, 55 ans, du camp de réfugiés de Qaddura. "Je reçois 750 shekels ($210) tous les trois mois, un de mes fils est handicapé et mon mari est mort il y a dix ans. Comment puis-je faire ?" a-t-elle dit à IRIN, au bureau de district de Ramallah du ministère des Affaires sociales de l'AP.
"Il y a de la pauvreté et nous sommes fatigués de cette situation," dit-elle, ajoutant que les restrictions de circulation (causées, par exemple, par le mur et les nombreux checkpoints israéliens pour de soi-disant raisons sécuritaires) sont un problème plus important que l'aide ne résoudra jamais.
"Comment voulez-vous résoudre ce problème ? Pourquoi faut-il que nous soyons dans cette situation misérable ?"
En plus de l'aide financière directe, l'aide humanitaire est fournie par la Commission européenne d'aide humanitaire et de protection civile (ECHO), qui a dépensé 35 millions d'euros en 2013 dans des domaines tels que la coordination humanitaire, l'assistance juridique et les réponses d'urgence aux démolitions et aux expulsions.
La suite...
La plus grande partie de cette aide au peuple palestinien se concentre sur un seul objectif à long terme, selon les fonctionnaires de l'UE - l'édification des institutions d'un futur Etat palestinien démocratique, indépendant et viable, vivant côte à côte en paix et en sécurité avec Israël.
Mais avec les progrès limités enregistrés jusqu'ici des pourparlers de paix négociés par les Etats-Unis et l'objectif plus large de la réalisation d'un Etat palestinien, certains esprits de l'UE qui préconisent l'austérité commencent à se demander si l'aide est bien dépensée, quand les crises humanitaires en Syrie et au Mali ont besoin de fonds plus importants.
"Pour l'instant, il n'y a pas d'Etat palestinien. La question est : que finançons-nous ici ? Sommes-nous en train d'aider Israël à maintenir l'occupation, ou aidons-nous réellement les Palestiniens à construire l'indépendance ?", a déclaré à IRIN Caroline du Plessix, une politologue scientifique française spécialiste de la solution à deux Etats à l'Union Européenne.
"Les Etats membres de l'Union européenne sont aujourd'hui beaucoup plus conscients qu'avant que leur aide n'a pas rendu possible la création d'un Etat palestinien indépendant," a-t-elle dit, ajoutant : "L'Union européenne essaie de déterminer quelle pourrait être la meilleure stratégie. Les Etats membres ont besoin de montrer que leur politique atteint ses objectifs et qu'elle est efficace. Mais si la principale solution reste la solution de deux Etats et que nous n'allons pas vraiment dans cette direction, cette politique n'est pas tenable et ne peut pas perdurer."
La carotte et le bâton
Une réduction substantielle de l'aide de l'Union européenne semble peu probable en ce moment. Une telle décision aurait des conséquences dramatiques pour l'économie palestinienne et pour les moyens de subsistance de dizaines de milliers de familles.
"Il y aura un prix à payer si ces négociations échouent," a dit Lars Faaborg-Andersen, l'ambassadeur de l'UE en Israël, en janvier dernier. En décembre 2013, le quotidien israélien Ha'aretz a repris les propos d'un responsable de l'UE, que "certains suggèrent de donner l'argent à d'autres pays, comme la Syrie, le Mali ou d'autres endroits dans le monde."
D'autre part, les ministres européens des Affaires étrangères font des offres sans précédent ; ils ont élaboré une série très substantielle de mesures incitatives destinées à encourager les deux parties à conclure un accord de paix.
"Ces incitations visent à stimuler la prospérité pour les Israéliens et les Palestiniens en améliorant l'accès aux marchés européens, en facilitant le commerce et l'investissement et en approfondissant les liens commerciaux et culturels," a déclaré à IRIN John Gatt-Rutter, représentant de l'UE, qui a ajouté : "C'est pourquoi à ce stade, nous incitons les deux parties à saisir cette occasion unique offerte par les négociations de paix."
"En dépit de la fatigue des donateurs européens, nous n'envisageons pas plus qu'une réduction limitée et progressive - disons 10 pour cent par an - de l'aide européenne si les négociations échouent parce que les dirigeants européens ne veulent déclencher ni davantage d'instabilité ni une crise humanitaire," a dit à IRIN Ofer Zalzberg, analyste principal au Groupe international de Crise.
Construire l'Etat à venir
Sur les 426 millions d'euros versés par l'UE aux Palestiniens en 2013, 168 millions étaient une aide financière directe à l'AP dans le cadre du mécanisme PEGASE.
PEGASE aide l'AP à faire face à ses dépenses de fonctionnement en payant les salaires, les retraites et les allocations sociales aux personnes en situation d'extrême pauvreté, en soutenant les services publics essentiels, en revitalisant le secteur privé par des réformes politiques, le développement d'institutions et le renforcement des relations entre les entreprises palestiniennes et leurs homologues européennes.
Les fonds sont transférés directement aux bénéficiaires individuels comme Nabila, 55 ans, du camp de réfugiés de Qaddura. "Je reçois 750 shekels ($210) tous les trois mois, un de mes fils est handicapé et mon mari est mort il y a dix ans. Comment puis-je faire ?" a-t-elle dit à IRIN, au bureau de district de Ramallah du ministère des Affaires sociales de l'AP.
"Il y a de la pauvreté et nous sommes fatigués de cette situation," dit-elle, ajoutant que les restrictions de circulation (causées, par exemple, par le mur et les nombreux checkpoints israéliens pour de soi-disant raisons sécuritaires) sont un problème plus important que l'aide ne résoudra jamais.
"Comment voulez-vous résoudre ce problème ? Pourquoi faut-il que nous soyons dans cette situation misérable ?"
En plus de l'aide financière directe, l'aide humanitaire est fournie par la Commission européenne d'aide humanitaire et de protection civile (ECHO), qui a dépensé 35 millions d'euros en 2013 dans des domaines tels que la coordination humanitaire, l'assistance juridique et les réponses d'urgence aux démolitions et aux expulsions.
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