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En Chine, le marché de l'immobilier menace de s'effondrer

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  • En Chine, le marché de l'immobilier menace de s'effondrer

    Le marché de l’immobilier chinois montre des signes inquiétants de refroidissement. Ce qui pourrait avoir des répercussions sur l'économie du pays, à commencer par le BTP. Tour d'horizon des menaces et des opérations de sauvetage engagées par les autorités chinoises


    Longtemps impuissante pour stopper l'envolée des prix de l'immobilier, la Chine est en train de subir le retournement de son marché immobilier. Après des années de surchauffe, les ventes de logements en Chine se sont effet effondrées de 10,9% sur un an au cours des huit premiers mois de l'année, selon le gouvernement. "L'une des plus grandes bulles immobilières de l'histoire économique moderne est en voie de se dégonfler en Chine", prédit l'économiste Jean-Luc Buchalet.

    "Depuis le début de l'année 2014 pour l'immobilier résidentiel, on observe un début de baisse des prix marquant peut-être les débuts d'un éclatement extrêmement dangereux de cette bulle (...) Il était évident que la hausse des prix, reposant un phénomène massif de spéculation, ne pouvait pas durer", indiquait il y a quelques semaines à La Tribune Mylène Gaulard, économiste à l'université de Grenoble.

    Essor spéculaire des crédits bancaires
    Selon elle, les prix de l'immobilier sont ainsi passés d'une moyenne de 600 euros par mètre carré en 2000 dans une ville comme Pékin, à plus de 2.000 euros en 2013. "Cela fut permis par un essor spectaculaire des crédits bancaires (crédits accordés aussi bien par les banques officielles que par la finance informelle, le "shadow banking"), avec des prêts au secteur privé susceptibles d'être bien supérieurs à 200% du PIB", explique-t-elle.

    Pourtant, en août 2014, parmi 70 grandes villes chinoises, les prix des nouveaux logements dans 68 villes ont enregistré en août une chute en glissement mensuel, contre 64 en juillet, a annoncé dans un communiqué le Bureau d'Etat des statistiques (BES). Quant aux logements existants, 67 grandes villes chinoises ont constaté une baisse des prix en août, contre 65 villes en juillet, a indiqué le BES.

    Désormais, les experts s'accordent à décrire une détérioration persistante du marché immobilier chinois, pointant le durcissement des conditions de crédit, les difficultés financières des promoteurs, et l'attentisme des acheteurs persuadés que les prix vont encore baisser davantage. Il faut aussi dire que le gouvernement chinois a décidé de mettre fin cette année à une forme de laxisme qui prévalait dans la gestion des collectivités locales, qui se livraient à une débauche d'investissements et de prêts immobiliers, dopant leur endettement, en liaison avec une explosion du shadow banking.

    Des mesures pour assouplir les conditions de crédit...
    Pour limiter la chute du marché immobilier, la banque centrale chinoise a toutefois dévoilé fin septembre un arsenal de mesures ciblées d'assouplissement du crédit pour enrayer la détérioration du marché immobilier. Ainsi, les personnes ayant déjà souscrit un crédit et l'ayant remboursé pourront bénéficier d'avantages réservés aux primo-accédants : échéances de remboursement moins élevées, taux d'intérêt favorables et un apport de seulement 30%, a expliqué la Banque centrale chinoise (PBOC, People's Bank of China) dans un communiqué.

    Les banques pourront aussi accorder à leurs clients achetant une deuxième propriété une réduction importante sur les taux, et proposer de nouveaux crédits à des clients possédant déjà deux propriétés ou davantage, ce qui était jusqu'alors proscrit. Enfin, les établissements disposeront d'une large marge de manoeuvre pour déterminer les taux d'intérêt et le niveau d'apport demandé, a précisé la PBOC.

    ... qui devraient suffire
    Les dirigeants chinois assurent que cet arsenal de mesures suffira. Une nouvelle "décélération supplémentaire (du secteur immobilier) est peut être possible", avec des effets sur les secteurs du ciment et de l'acier, mais "nous ne sommes pas trop inquiets", a ainsi expliqué le chef économiste de la PBOC, Ma Ju, devant l'IIF (Institute of International Finance), le lobby bancaire international, à Washington. "Le marché de l'emploi est, au minimum, stable et pourrait progresser", a-t-il déclaré. La priorité est d'éviter de recréer les conditions d'une bulle immobilière. "D'un point de vue macro-économique, je pense que nous devons éviter les mesures de soutien excessives", a aussi dit Ma Ju.

    Le refroidissement dans l'immobilier et la construction - piliers de l'économie chinoise, puisque l'investissement immobilier représente 15% du PIB de la Chine - pourrait du reste menacer l'objectif de croissance d'environ 7,5% que s'est fixé Pékin pour 2014. Dernièrement, le Fonds monétaire international (FMI) avait cependant confirmé ses prévisions de croissance à 7,4% pour l'économie chinoise en 2014, mais prévenu de "risques à court terme" sur un marché immobilier en surchauffe

    la tribune
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