Diversion tactique en Syrie septentrionale, une nouvelle baie des cochons en préparation
Il semble de plus en plus certain que la lutte pour le contrôle de la ville kurde syrienne d’Ain Al-Arab ou Kobané en Syrie septentrionale entre les comités de la défense populaire kurde et les combattants de Daech (Etat Islamique en Irak et au Levant) ne soit qu’une tactique de diversion que Washington et ses alliés tentent de prolonger le plus longtemps possible pour masquer d’intenses préparatifs visant à renverser le gouvernement syrien via une opération similaire à celle de la baie des cochons, à Cuba, en avril 1961.
Des centaines de tonnes d’équipements militaires et des dizaines d’instructeurs en guérilla venus d’une dizaine de pays ont afflué ces deux dernières semaines dans trois différents sites du Moyen-Orient pour relancer la rébellion syrienne dite modérée dans le cadre de la création de ce que les stratèges US décrivent comme « la troisième force ».
La mise sur pied et l’entraînement de cette troisième force vise prioritairement à la rendre assez efficace pour affronter Daech et les forces de l’armée régulière syrienne à la fois.
D’après des indiscrétions diplomatiques, l’Arabie Saoudite a cette fois vraiment mis le paquet pour la réussite de ce projet. La nouvelle version de l’ASL devra compter de 50 000 à 70 000 hommes dans un premier temps puis ces effectifs seront portées à environ 140 000 hommes avant de se stabiliser à 300 000 hommes en cas de l’effondrement de l’Etat national syrien. C’est cette armée qui devra remplacer l’armée régulière syrienne, empêcher le pays de sombrer dans le chaos et assurer une transition vers un régime pro-américain lequel aura comme premier objectif de ratifier la paix avec Israël.
L’armée syrienne libre (ASL), dont la plupart des unités combattantes ont été anéanties au cours de la confrontation avec l’armée syrienne durant les années 2011 et 2013 avant que les résidus de cette organisation rebelle ne soient achevés par des combats fratricides avec leurs alliés d’Al-Qaîda et de Daech pour le contrôle du butin et du racket, sera bientôt de retour sur l’échiquier des forces en présence en Syrie.
Une série de malversations et de détournements de fonds ont éclaboussé la couverture politique de la rébellion dite modérée par Washington et ses alliés. La plupart des représentants politiques de l’ASL ont fui en Turquie et en Europe où ils y ont caché d’énormes sommes d’argent. Souvent investi dans l’immobilier de luxe.
L’ASL a tenté à plusieurs reprises de prendre Damas par surprise mais ses tentatives sont demeurées vaines. C’est pour cette raison que l’instruction des nouvelles troupes de l’ASL a été confiée cette fois directement aux américains.
Ces préparatifs sur lesquels les pays hostiles à la Syrie fondent de très grands espoirs butent cependant sur un problème de taille: l’Iran. Dans une déclaration tonitruante, l’Arabie Saoudite a appelé aujourd’hui l’Iran de « retirer ses forces d’occupation de la Syrie » !! Pour Ryad, Téhéran est le grain de sable susceptible de gripper la formidable machine en train d’être mise sur pied.
Officiellement l’Iran ne dispose pas de troupes en Syrie. Techniquement aussi. Mais des unités des milices paramilitaires et notamment la brigade « Al-Quds »(Jérusalem) y ont été détachées au sein de certaines unités de choc de l’armée syrienne.
Il n’en sera pas toujours le cas néanmoins. Une irruption de cette fausse troisième force laquelle n’est qu’une nouvelle variante boostée d’un des protagonistes initiaux du conflit syrien entraînera systématiquement une implication militaire iranienne de plus en plus explicite en Syrie. Le ton a été donné par les iraniens au dessus et au dessous des tables de négociations informelles avec Washington et Londres: l’Iran n’acceptera pas un renversement du régime syrien par des terroristes comme il n’acceptera pas ce qu’il a qualifié comme un affaiblissement, voire une destruction d’une partie de l’axe de la résistance. Et pour une fois, les iraniens ont publiquement mis en garde contre l’établissement d’une zone d’interdiction aérienne au dessus d’une partie de la Syrie. Cet avis est partagé à Moscou, malgré les problèmes crées à la Russie sur les fronts économiques et militaires par les mentors de la fameuse coalition.
Donc on a une diversion via Daech, laquelle a permis à des avions de combat US et arabes hostiles à la Syrie de survoler et d’agir sur une partie de son territoire sous prétexte de lutte contre l’hydre terroriste. Tout en préparant une nouvelle armée mieux structurée et surtout bien équipée, une version de Daech mais acceptables pour la communauté internationale pour renverser le gouvernement de Damas.
En attendant, les combats continuent à Ain-Al-Arab/Kobané où les observateurs militaires syriens sont étonnés par l’incapacité des kurdes à se battre en milieu urbain et par le choix apparemment irrationnel sur le plan militaire des frappes aériennes US visant sinon à détruire Daech du moins l’amoindrir pour qu’elle soit à la portée des forces rivales dans cette ville.
Strategika 51
Il semble de plus en plus certain que la lutte pour le contrôle de la ville kurde syrienne d’Ain Al-Arab ou Kobané en Syrie septentrionale entre les comités de la défense populaire kurde et les combattants de Daech (Etat Islamique en Irak et au Levant) ne soit qu’une tactique de diversion que Washington et ses alliés tentent de prolonger le plus longtemps possible pour masquer d’intenses préparatifs visant à renverser le gouvernement syrien via une opération similaire à celle de la baie des cochons, à Cuba, en avril 1961.
Des centaines de tonnes d’équipements militaires et des dizaines d’instructeurs en guérilla venus d’une dizaine de pays ont afflué ces deux dernières semaines dans trois différents sites du Moyen-Orient pour relancer la rébellion syrienne dite modérée dans le cadre de la création de ce que les stratèges US décrivent comme « la troisième force ».
La mise sur pied et l’entraînement de cette troisième force vise prioritairement à la rendre assez efficace pour affronter Daech et les forces de l’armée régulière syrienne à la fois.
D’après des indiscrétions diplomatiques, l’Arabie Saoudite a cette fois vraiment mis le paquet pour la réussite de ce projet. La nouvelle version de l’ASL devra compter de 50 000 à 70 000 hommes dans un premier temps puis ces effectifs seront portées à environ 140 000 hommes avant de se stabiliser à 300 000 hommes en cas de l’effondrement de l’Etat national syrien. C’est cette armée qui devra remplacer l’armée régulière syrienne, empêcher le pays de sombrer dans le chaos et assurer une transition vers un régime pro-américain lequel aura comme premier objectif de ratifier la paix avec Israël.
L’armée syrienne libre (ASL), dont la plupart des unités combattantes ont été anéanties au cours de la confrontation avec l’armée syrienne durant les années 2011 et 2013 avant que les résidus de cette organisation rebelle ne soient achevés par des combats fratricides avec leurs alliés d’Al-Qaîda et de Daech pour le contrôle du butin et du racket, sera bientôt de retour sur l’échiquier des forces en présence en Syrie.
Une série de malversations et de détournements de fonds ont éclaboussé la couverture politique de la rébellion dite modérée par Washington et ses alliés. La plupart des représentants politiques de l’ASL ont fui en Turquie et en Europe où ils y ont caché d’énormes sommes d’argent. Souvent investi dans l’immobilier de luxe.
L’ASL a tenté à plusieurs reprises de prendre Damas par surprise mais ses tentatives sont demeurées vaines. C’est pour cette raison que l’instruction des nouvelles troupes de l’ASL a été confiée cette fois directement aux américains.
Ces préparatifs sur lesquels les pays hostiles à la Syrie fondent de très grands espoirs butent cependant sur un problème de taille: l’Iran. Dans une déclaration tonitruante, l’Arabie Saoudite a appelé aujourd’hui l’Iran de « retirer ses forces d’occupation de la Syrie » !! Pour Ryad, Téhéran est le grain de sable susceptible de gripper la formidable machine en train d’être mise sur pied.
Officiellement l’Iran ne dispose pas de troupes en Syrie. Techniquement aussi. Mais des unités des milices paramilitaires et notamment la brigade « Al-Quds »(Jérusalem) y ont été détachées au sein de certaines unités de choc de l’armée syrienne.
Il n’en sera pas toujours le cas néanmoins. Une irruption de cette fausse troisième force laquelle n’est qu’une nouvelle variante boostée d’un des protagonistes initiaux du conflit syrien entraînera systématiquement une implication militaire iranienne de plus en plus explicite en Syrie. Le ton a été donné par les iraniens au dessus et au dessous des tables de négociations informelles avec Washington et Londres: l’Iran n’acceptera pas un renversement du régime syrien par des terroristes comme il n’acceptera pas ce qu’il a qualifié comme un affaiblissement, voire une destruction d’une partie de l’axe de la résistance. Et pour une fois, les iraniens ont publiquement mis en garde contre l’établissement d’une zone d’interdiction aérienne au dessus d’une partie de la Syrie. Cet avis est partagé à Moscou, malgré les problèmes crées à la Russie sur les fronts économiques et militaires par les mentors de la fameuse coalition.
Donc on a une diversion via Daech, laquelle a permis à des avions de combat US et arabes hostiles à la Syrie de survoler et d’agir sur une partie de son territoire sous prétexte de lutte contre l’hydre terroriste. Tout en préparant une nouvelle armée mieux structurée et surtout bien équipée, une version de Daech mais acceptables pour la communauté internationale pour renverser le gouvernement de Damas.
En attendant, les combats continuent à Ain-Al-Arab/Kobané où les observateurs militaires syriens sont étonnés par l’incapacité des kurdes à se battre en milieu urbain et par le choix apparemment irrationnel sur le plan militaire des frappes aériennes US visant sinon à détruire Daech du moins l’amoindrir pour qu’elle soit à la portée des forces rivales dans cette ville.
Strategika 51
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