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Le souverain arabe en question

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  • Le souverain arabe en question

    Le chef d'Etat arabe est un voleur, un agent, un massacreur, un gouverneur méprisable

    Yahya Abou Zakaria: « (…) Je suis absolument convaincu que le chef d'Etat arabe, dans sa cruauté, la répression et l'oppression qu'ilexerce, est en grande partie responsable, si ce n'est entièrement, de l'effondrement du monde arabe, d'un point de vue politique, économique et culturel. Le souverain arabe n'a pas réussi à mettre au point un plan politique susceptible de faire avancer le pays et la population. Il s'est accaparé son pays, en a fait sa propriété personnelle. Il l'a transformé en société commerciale, nommant ses fils et ses proches à la direction. En outre, le souverain arabe traite le peuple arabe avec dédain. Certains chefs d'Etat de la région sont arrivés au pouvoir sur un tank. Certains sont sortis d'une tente britannique, d'autres d'une tente américaine, et ils sont au pouvoir depuis des dizaines d'années.

    S'ils ressentaient la moindre honte, ils se retireraient de la scène politique pour faire place aux jeunes responsables politiques. (…) Mais le souverain arabe est devenu un massacreur et un usurpateur qui joue les moyens de subsistance de son peuple, un voleur qui prive le peuple de pain.

    J'ai en ma possession un document qui atteste que certains souverains arabes possèdent entre 10 et 15 milliards de dollars. Même si leurs revenus mensuels étaient de 1 million de dollars, ils ne pourraient atteindre des sommes pareilles. Ils ont volé l'argent du pétrole. Ils ont volé l'agent du peuple. Quand un simple citoyen arabe, un simple paysan, demande un lopin de terre pour y planter des pommes de terre et des tomates, ils placent des dizaines d'obstacles sur son chemin… Mais quand l'Amérique leur demande des terres, ils répondent: 'Ô cher bienfaiteur, notre territoire est entièrement à votre disposition. Cher bienfaiteur, prenez notre géographie, prenez notre histoire, faites de ce peuple, que nous avons déjà asservi, votre esclave.'

    Le chef d'Etat arabe qui va au lit avec ses jeunes esclaves, et dont les prisons ne désemplissent pas, est un souverain méprisable. Le chef d'Etat arabe qui se couche avec ses masseuses, alors que le peuple, lui, couche dehors, dans la rue, est un usurpateur. Le chef d'Etat arabe qui assassine ses opposants en pleine rue, prive son peuple de [la liberté de] pensée, et le pousse à l'exil, est d'origine trouble. Le chef d'Etat arabe qui ouvre ses frontières, son territoire, ses eaux et son ciel aux Américains est un bâtard.

    Le souverain arabe nous a privés de tout pouvoir, nous a immobilisés. Il est temps pour lui de se retirer. Cela fait entre 30 et 40 ans qu'ils [les souverains arabes] nous gouvernent, et rien n'a changé depuis. La dette s'est accrue, les prisons se sont remplies, le nombre d'universités a diminué, le nombre d'exilés a atteint un seuil maximal, le nombre de personnes habitant les cimetières est en hausse; l'Arabe est aujourd'hui en quête de pain, mais n'en trouve pas.

    Ô souverain arabe, avant que les Américains ne viennent fouiller ton palais, laisse donc la rue arabe entrer chez toi pour te tailler la moustache.[2]Et quitte les lieux, car tu es la raison des catastrophes culturelles, sociales et politiques, de toutes les catastrophes que nous avons endurées, la dernière étant l'arrivée du maître américain, venu grignoter toute la région. (…)»

    Le problème n'est pas le souverain mais le peuple

    Ahmed Othman:« Je ne suis pas du tout d'accord. Le problème ne se trouve pas du côté des souverains. (…) Si nous les remplacions, la situation resterait la même, parce que le peuple et la nation arabe sont dans un état d'effondrement culturel et moral.

    Une révolution a eu lieu au début du siècle dernier. Mais cela s'est produit dans un contexte de bouillonnement culturel, de valeurs morales et politiques; il existait alors des partis politiques et des organisations au sein de la nation [arabe]. C'était le temps de l'occupation britannique et française. Mais la nation arabe s'est battue pour se construire. Il y avait floraison d'idées. (…) Nous espérions accéder à l'indépendance à l'issue de la deuxième guerre mondiale. (…) Mais que s'est-il passé? Aujourd'hui nous sommes complètement à court d'imagination. Comment pouvez-vous rendre le souverain arabe responsable de cette situation? Qui a permis au souverain de s'asseoir sur le trône? Nous! Qui s'est agenouillé devant le souverain pour en faire un demi-dieu? Qui donc a fait de l'officier, du prince ou du cheik un empereur et un guide? C'est nous.»

    Pourquoi insistons-nous pour défendre Saddam Hussein?

    Ahmed Othman: «L'Arabe n'a pas d'honneur, de réflexion, de culture. Cela se reflète sur nos régimes. Si nous devions remplacer ces derniers, ce serait par des régimes similaires. Nous devons avant tout nous changer nous-mêmes. Nous devons instaurer des valeurs culturelles. (…)

    Pourquoi voulons-nous défendre Saddam Hussein? Pourquoi tous les régimes arabes utilisent-ils le peuple arabe comme bouclier humain du plus grand de tous les dictateurs arabes? En étant contre les dictatures – et qui dans les régimes [arabes] dépasse Saddam Hussein? - comment peut-on exiger des Arabes, persécutés qu'ils sont par leurs régimes, qu'ils défendent l'assassin responsable de la mort de centaines de milliers d'Irakiens (…)? Comment défendre Saddam Hussein tout en demeurant des hommes libres? [Un peuple] qui prend la défense d'un dictateur n'est pas libre.»

    Le souverain arabe n'est en aucune façon l'élu du peuple

    Yahya Abou Zakaria: «(…) De Tanger à Jakarta, nos peuples sont plongés dans la misère. Que peuvent ceux qui peuplent les cimetières du Caire? Que peuvent les habitants affamés d'Algérie? (…) Le souverain arabe n'est en aucun cas l'élu du peuple. Quand il se trouve obligé de céder à la pression internationale et aux diktats américains qui le somment de démocratiser sa vie politique, il met en place de fausses élections et nomme une oie comme rival. (…) Qui peut dire que le chef d'Etat arabe est issu du peuple? Qu'au moins il ne vive pas dans des palais, qu'au moins il ne vole pas l'argent du peuple pour le déposer dans des comptes en banque privés en Europe, en son nom, celui de sa femme ou de ses enfants!

    Si le souverain arabe était sorti du ventre du peuple, il comprendrait la souffrance de ce dernier. Certains citoyens arabes n'ont pas de pain; certains sont en manque de médicaments alors que le pauvre dirigeant souffre, lui, de dépendance au viagra. L'un de ces souverains est un homme à femmes, un autre passe sa journée à dormir pendant que son épouse dirige les affaires d'Etat. Ce sont là des faits. (…)

    Un certain membre de l'opposition a voulu s'élever contre un certain régime. Il a été enfermé dans une pièce qu'il a quittée en ayant perdu la mémoire. Quand il en est sorti, il ne savait rien d'autre que son nom. Des hommes libres ont voulu réagir, mais qu'est-il advenu d'eux? Ils ont été condamnés à mort. Le souverain arabe est un assassin qui tue au cœur de la nuit. Il envoie ses agents et son personnel des Renseignements. (…)

    Vous vivez à Londres. Combien d'intellectuels [arabes] ont été exécutés à Londres? Combien ont été assassinés sur les trottoirs de Londres? (…) [Dans le monde arabe], si un intellectuel fait partie du régime, on lui donne une villa, une voiture. Mais si, comme moi, il chante l'air de peuple et de l'opinion, il vit en exil. (…)»

    La vérité est que nous ne voulons pas la démocratie – Nous sommes contre l'Amérique (…)

    Ahmed Othman:«(…) Colin Powell a dit: 'Nous sommes prêts à aider les Arabes et à exercer des pressions sur les gouvernements arabes pour qu'ils accordent une certaine forme de démocratie au peuple.' Les Arabes ont attaqué M. Powell. Toute la presse arabe et tous les porte-parole arabes s'en sont pris à l'Amérique parce qu'elle voulait les aider à se démocratiser. La vérité est que nous ne voulons pas la démocratie. Nous sommes contre l'Amérique. (…)

    Comment la Révolution française a-t-elle pu avoir lieu? Le peuple en personne, les bergers, sont descendus dans la rue. Les moutons se sont transformés en loups, ont forcé la Bastille pour en libérer les prisonniers. (…) Si les Arabes se soulevaient comme un seul homme, personne ne pourrait rien contre eux. (…)»

    Il y a 250 000 membres de la Sécurité. (…) Qui dit qu'il y a du chômage dans le monde arabe?

    Yahya Abou Zakaria:«Je suis stupéfait de votre confiance en l'Amérique. L'Amérique a promis d'appuyer la cause palestinienne, et elle a été la première à humilier la Palestine. L'Amérique a promis de couper les griffes des dictateurs, mais en fin de compte, elle a légitimé toutes les dictatures du monde arabe. (…)

    J'ai en ma possession un document qui mentionne un dispositif de sécurité arabe employant 250 000 personnes. Qui parle de chômage dans le monde arabe? Ce seul dispositif comporte un employé à l'affût du peuple, un autre à l'affût des lycéens, un autre à l'affût des journaux et des journalistes. (…)

    Vu son illégitimité (…), le dirigeant arabe a décidé de s'entourer de personnel militaire et de policiers. Le budget de l'Etat, censé générer une certaine stabilité économique, part dans les dispositifs de sécurité et dans l'armée, lesquels seront employés à terroriser [le peuple sur sa terre]. (…) Dans la réalité de nos vies arabes, le père a peur de son fils, le fils a peur de son frère et la mère a peur de sa fille. (…)

    A chaque fois que notre peuple arabe désire se réunir [pour manifester], il reçoit des coups de bâton. Notre souverain ne connaît que le bâton. (…) A chaque fois que le citoyen voudrait s'écrier: 'Je souffre! Par Allah, je ne veux pas que mon pays soit vendu. Par Allah, je ne veux pas que les Américains me gouvernent. Par Allah, je ne veux pas subir l'oppression', on lui dit: 'Tais-toi! Tant que le souverain arabe a de quoi manger, tant qu'il possède des millions de dollars, tant qu'il a des maîtresses, tant qu'il tue, qu'il détruit et qu'il brise notre pensée, notre histoire et notre géographie, la nation se porte bien.'

    C'est une honte que le gouvernement arabe réponde aux étudiants qui veulent descendre dans la rue revendiquer leurs droits naturels: 'Ne quittez pas l'université', et que quelques instants plus tard, la foutue police fasse son entrée dans l'université pour les tabasser. (...) Je dis à ces étudiants tabassés par la police: 'Ne cassez pas le bras du policier, brisez celui du souverain, qui vous annihile, vous méprise, vous prive de réflexion en vous injectant le sérum du 'oui' depuis le jour de votre naissance.' Il faudrait que nous disions 'oui' à tout. Mais la tempête a commencé et si le peuple se soulève, tout sera consumé.

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