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Le monde perd la course contre Ebola

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  • Le monde perd la course contre Ebola

    L'Organisation mondiale de la santé prévoit 5000 à 10.000 nouveaux cas par semaine en Afrique avant la fin de l'année. Alors que les leaders occidentaux qualifient le virus de «plus grave urgence sanitaire de ces dernières années», la France annonce la mise en place de contrôles sanitaires dans ses aéroports.

    Le terrible compteur Ebola s'emballe en Afrique de l'Ouest. Au 12 octobre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait recensé 4.493 morts en six mois et 8.997 cas. Non seulement les autorités sanitaires sont persuadées que ces chiffres sont sous-évalués, mais «début décembre on pourrait avoir de 5000 à 10.000 nouveaux cas par semaine», dans les trois pays les plus touchés, le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée a averti mercredi Bruce Aylward, le directeur général adjoint de l'OMS.

    Une explosion du nombre des malades est déjà visible dans les trois capitales des pays concernés: Monrovia, Freetown et Conakry. Le taux de mortalité peut dans certaines régions et circonstances atteindre 70 %, rappelle l'organisation. Seule satisfaction: «Le dernier cas déclaré par le Nigeria date du 5 septembre et, à ce jour, le Sénégal n'a déclaré aucun cas autochtone», rappelle l'InVS (Institut national de veille sanitaire) dans son dernier bulletin.
    Il y a quelques semaines déjà, MSF (Médecins sans frontières), qui se trouve en première ligne pour assurer les soins dans les trois pays africains, avait évoqué «une situation hors de contrôle». «L'épidémie est loin devant nous, elle va plus vite que nous et elle est en train de gagner la course», a reconnu Anthony Banbury, le chef de la mission des Nations unies chargée de coordonner la réponse d'urgence à l'extension de la maladie, lors d'une réunion spéciale du Conseil de sécurité mardi. «Soit nous arrêtons Ebola maintenant, soit nous devrons affronter une situation sans précédent et pour laquelle nous n'avons pas de plans», a-t-il ajouté.

    232 des personnes décédées sont des médecins ou des infirmiers

    Il manque des lits, du personnel et plus généralement des infrastructures dans des pays où les systèmes de santé publique sont mal organisés, voire défaillants. Et sur place le personnel soignant, qui travaille dans des conditions extrêmement difficiles et précaires, est en première ligne. On dénombre 401 médecins et infirmiers contaminés et 232 décès. Au Liberia, les infirmiers avaient d'ailleurs lancé un mouvement de grève réclamant des primes. Ils y ont renoncé au bout de deux jours faisant prévaloir l'intérêt des malades.

    Mercredi, quelque 2000 volontaires auraient répondu à l'appel lancé par l'ONG Avaaz pour se rendre dans les pays les plus touchés «dont 363 médecins, infirmières et travailleurs médicaux». Deux grosses ONG américaines (Save the Children et International Medical Corps and Partners in Health) «vont établir une sélection parmi ces volontaires, les former et les déployer en Afrique de l'Ouest», explique Ricken Patel, le directeur d'Avaaz.

    La malade américaine a pris l'avion

    Mais Ebola inquiète également le reste du monde. Dans la nuit de lundi à mardi, un employé de l'ONU est décédé en Allemagne après avoir contracté la maladie au Liberia. L'annonce mercredi qu'une deuxième infirmière américaine a été infectée par le virus après avoir soigné dans un hôpital du Texas le Libérien Thomas Duncan, décédé d'Ebola, a provoqué colère et incompréhension. «Au vu de notre enquête en cours, il n'est pas impossible que d'autres personnes aient été exposées au virus», ont reconnu les services de santé américains qui ont placé 76 personnes sous surveillance. «Ce qui s'est produit, peu importe les circonstances, est inacceptable», a déclaré de son côté Anthony Fauci, le directeur de l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses.

    La personne contaminée est une infirmière de 29 ans, Amber Vinson. Ses premières fièvres sont apparus mardi et ell a été placé à l'isolement. La malade a déclaré avoir pris l'avion le 13 octobre, soit un jour avant de contaster les premiers symptômes de la maladie. Les autorités ont donc appelé les 132 passagers du vol 1143 de Frontier Airlines asssurant ce jour-là la liaison Cleveland -Dallas à contacter un numéro d'urgence. «Elle n'aurait pas dû voyager sur un vol commercial», a déclaré le directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), Thomas Frieden, qui a qualifié cette seconde contamination de «très inquiétante». Il a déclaré qu'à l'avenir, les personnes sous surveillance ne seraient plus autorisées à prendre l'avion, ajoutant tout de même que le risque d'une contamination à bord de l'appareil pri s par l'infirmière était très peu élevé.

    Contrôles dans les aéroports en France

    Le Conseil de sécurité a demandé mercredi aux pays membres de l'ONU «d'accélérer et d'étendre de manière spectaculaire leur aide financière et matérielle» aux pays touchés par l'épidémie. Le président Obama a appelé plusieurs dirigeants européens à faire un effort «plus important» en ce sens, à l'issue d'une conférence vidéo à laquelle avaient été conviés le premier ministre britannique David Cameron, le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre italien Matteo Renzi. Ils ont ensemble qualifié le virus de «plus grave urgence sanitaire de ces dernières années».

    De leur côté, les ministres européens de la Santé doivent se réunir ce jeudi sur ce dossier, alors que la Commission européenne s'est déjà prononcée en faveur de contrôles dans les aéroports. «Cela ne doit pas se limiter à des prises de température» ont souligné les ministres, «la principale valeur ajoutée d'une telle mesure est de fournir un moyen de faire passer des informations aux passagers» et de renforcer leur traçabilité. La France a pris les devants: l'Elysée a fait savoir ce mercredi dans un communiqué qu'elle allait mettre en oeuvre un dispositif de contrôle sanitaire à l'arrivée sur son sol des vols en provenance des zones touchées par Ebola.

    le figaro
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