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Radios, scanners : l'exposition aux rayons X continue de progresser

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  • Radios, scanners : l'exposition aux rayons X continue de progresser

    Le recours croissant aux scanners explique en partie cette hausse, qui reste toutefois faible.

    Parce qu'aucune exposition aux rayons ionisants des radios et scanners n'est complètement neutre, l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) fait le bilan, tous les cinq ans, de la situation française dans le cadre médical. Les dernières conclusions, publiées mardi, confirment que nous recevons une quantité faible mais croissante de radioactivité par ce biais. Il serait toutefois possible d'abaisser les doses grâce à des efforts conjoints des médecins, des industriels et des décideurs politiques, analysent les experts.
    Selon le rapport de l'IRSN, le nombre d'actes de diagnostic impliquant des rayons a augmenté de 6 % depuis 2007, pour atteindre 81,8 millions. Mais la dose individuelle moyenne reçue a, elle, augmenté de 20 %, pour atteindre 1,6 mSv par an par habitant, contre 1 mSV en 2007. Sur la période 2002-2007, la progression avait été encore plus grande (+57 %). Cela situe la France dans le tiers haut des pays européens, mais à une certaine distance tout de même du premier, la Belgique, qui affiche 2,7 mSv. Dans tous les cas, pareilles doses ne présentent pas de risque pour la santé, affirme Cécile Etard, l'un des auteurs du rapport. «Avec 1,6 mSv, on reste dans l'ordre d'échelle de la radioactivité naturelle, à laquelle nous sommes tous exposés. Elle est de 2,5 mSv par an par habitant à Paris, et même de 5 mSv à Clermont-Ferrand!», illustre-t-elle.

    Moins de scanners

    Derrière cette exposition en hausse: le recours accru à la scanographie, qui a progressé de 12 % en cinq ans. Alors qu'ils ne représentent que 10,5 % des actes, ce type d'examens comptent pour 71 % de la dose collective. Un scanner nécessite en effet des centaines d'images de coupe pour permettre la reconstruction des organes en 3 dimensions, alors qu'une radio est une seule image. «Une radio de thorax correspond à 2 ou 3 jours d'exposition à la radioactivité naturelle, et un scanner de l'abdomen, c'est plusieurs années», illustre le Pr Hubert Ducou-le-Pointe, responsable de la radioprotection à la Société française de radiologie.

    Pour tenter de réduire autant que possible l'exposition des patients aux rayons, l'IRSN a récemment constitué un comité d'experts qui devrait se réunir une première fois d'ici la fin de l'année en vue d'établir des recommandations.

    Les pistes envisagées sont assez consensuelles parmi les experts. Il s'agirait d'une part de réduire les examens délivrant inutilement des rayons, en remplaçant, lorsque cela ne nuit pas au diagnostic, un scanner par une radio, ou une radio par une échographie (qui n'émet pas de rayons mais des ultrasons). Ce travail suppose une meilleure formation continue des médecins prescripteurs et des radiologues, explique le Pr Hubert Ducou-le-Pointe. «On constate par exemple encore 15 % de prescriptions de radios dans les suspicions de luxation congénitale de hanche chez les enfants de moins de 1 an, alors que la profession recommande l'échographie depuis plus de 20 ans», illustre le chef de la radiologie de l'hôpital pédiatrique Trousseau à Paris. Les patients eux-mêmes doivent être informés qu'un examen plus simple n'est pas forcément moins bon, ajoute-t-il
    .
    IRM, la France à la traîne

    Le Pr Ducou-le-Pointe dénonce aussi l'impact de la sous-dotation en appareils à IRM en France. Cette technique d'imagerie permet d'obtenir une vue détaillée et en 3D de l'intérieur du corps, à l'instar du scanner, mais elle n'émet pas de rayons puisqu'elle fonctionne avec des ondes magnétiques. Or la difficulté d'accès aux machines conduisent souvent les professionnels à privilégier à lui substituer le scanner, notamment en cas d'urgence. La France compte 10,1 IRM par million d'habitants, contre 20 pour la moyenne des pays européens.

    Une réduction des doses délivrées peut également être attendue côté matériel, à l'image des innovations mises sur le marché par les industriels ces dernières années. Elles ont permis dans certains cas de réduire de 20 à 30 % les doses émises sans altérer la qualité des images, affirme le Pr Ducou-le-Pointe.

    Il est néanmoins douteux que le nombre total de ces examens, radios et scanners, recule beaucoup dans les années à venir. En effet le groupe d'âge qui y a le plus recours est aussi celui qui s'accroît le plus vite, à savoir les seniors, qui souffrent de pathologies plus sévères

    le figaro
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