cheville ouvrière du 1er novembre 1954
Il est flanqué du titre de factotum du 1er novembre 1954. Zoubir Bouadjadj, membre des 22,était l’homme à tout faire le long de la préparation du déclenchement des actions armées. La cheville ouvrière en quelque sorte depuis que Didouche l’a contacté, au mois d’avril à Alger,
quelques jours seulement après la naissance du CRUA.
Depuis, cet ancien membre de l’Organisation spéciale (OS) est partout, déniche les lieux de réunion et les planques, débrouille les moyens de transport, ramasse l’argent nécessaire aux préparatifs des actions armées et achète même la machine qui a servi à l’écriture de la Proclamation du 1er-Novembre qu’il fait transporter jusqu’au village Ighil-Imoula, au pied du Djurdjura. Qui est ce Bouadjadj dont on parle si peu malgré le rôle principal qu’il a joué d’avril 1954 jusqu’au déclenchement de la Révolution ?
Issu d’une famille pauvre originaire de Constantine, dont le père est mort alors qu’il n’avait que trois ans, Bouadjadj adhère, dès le début des années 1940, au PPA puis à l’OS, une organisation paramilitaire présidée à cette époque par Mohamed Belouizdad, frère de Othmane, membre du commando ayant accompli les actions armées dans la capitale, le 1er novembre 1954. Au démantèlement de l’OS, en 1950, Bouadjadj se «range» et aide sa mère à joindre les deux bouts. Dans son quartier, la Colonne-Voirol, il ne passe pas inaperçu tant il est imposant et marque de sa présence tous les événements. Pour faire vivre sa famille, il fest vendeur de pièces détachées chez Soumeillant. Un travail qui l’a aidé plus tard quandl’heure de vérité a sonné. Sa vie se résume donc à son petit boulot et au football, comme tous les jeunes de son époque. En ce début du mois d’avril, sa vie va basculer lorsque Didouche Mourad, une vieille connaissance, l’informe d’un imminent tournant historique. Il n’attend que ça
depuis longtemps. Il accomplit un travail de fourmi alliant efficacité et efficience à toute épreuve. Homme d’ordre, il laisse peu de place à l’improvisation. Depuis qu’il est dans le bain, il se _démène comme un diable, dans tous les sens et sur tous les fronts, pour accomplir la nouvelle
mission dont il est investi. Zoubir Bouadjadj se met à l’oeuvre avec abnégation et courage défiant l’autorité coloniale et bravant les dangers. Sa première mission, il l’accomplit avec Boudiaf «chez Mostefa Zergaoui qui depuis cinq ans cachait un arsenal dans une pièce sombre, une sorte de cave creusée dans le roc de La Casbah, ils avaient retrouvé Didouche. Zergaoui n’avait jamais su ce qu’il y avait dans les paquets entourés de toile à sac graisseuse déposés à l’époque de l’OS. Lui, il n’était qu’un exécutant, un militant comme les autres. Ce n’est que chez Bouadjadj, où l’on avait transporté les armes à l’abri de la calme ruelle Montréal, à la Colonne-Voirol, que les trois hommes avaient découvert l’importance de la cache donnée la
semaine précédente par Ben Bella dans un bureau étouffant du Caire», a écrit Yves Courrière dans les Fils de la Toussaint. Une première mission réussie par Bouadjadj. Il y en aura tant d’autres jusqu’au jour J, date où les Algériens utilisent le langage des armes, mettant fin au long et stérile militantisme politique ayant abouti à l’implosion du MTLD. Bouadjadj se lance alors à corps perdu dans la préparation de la lutte armée. Concomitamment à cette première mission, Mohamed Boudiaf et Didouche le chargent du recrutement d’éléments sûrs, discrets et prêts au combat. Cette mission, il la mène d’une main de maître. Il est l’un des tout premiers s’engager
dans la voie de l’action directe et son apport est considérable comme le témoignent à l’unanimité les acteurs du 1er-Novembre et les historiens. Il contribue également à faire rencontrer, pour la première fois, les six historiques, Boudiaf, Didouche, Ben M’Hidi, Bitat, Benboulaïd et Krim chez le cordonnier de La Casbah, Mourad Boukechoura. A cette réunion
prend part également Amar Ouamrane, le fidèle compagnon de Krim. De cette rencontre découle le partage de l’Algérie en cinq zones, érigées plus tard en wilayas à l’issue du congrès de la Soummam. Le rôle de Bouadjadj prend de plus en plus de l’ampleur. Au fil du temps, il devient l’organisateur, le régisseur et l’intendant. Le 3 juin 1954, il choisit encore une fois la maison qui abrite la réunion des sept (les six et Ouamrane). Située à la rue Montpensier, ce lieu de rencontre s’inscrira dans la postérité dans la mesure où les chefs discutent de l’imminence du passage à l’action coordonnée par les cinq chefs de zone, Krim (Kabylie), Didouche (Nord-Constantinois), Benboulaïd (Aurès-Nemenchas), Bitat (l’Algérois) et Ben M’Hidi (l’Oranie)
désignés comme tels lors de la précédente rencontre chez Mourad Boukechoura. Toujours actif, Bouadjadj prend sur lui la responsabilité d’organiser la réunion des 22 à Clos-Salembier chez Lyès Derriche à l’été 1954. Il se charge également du recrutement des éléments des
commandos d’Alger. Othmane Bélouizdad et Mohamed Merzougui, également membres des 22, sont les premiers à être inscrits dans l’agenda de Bouadjadj qui les chargent, à leur tour, d’enrôler des éléments et de les préparer au combat. Après cette réunion historique, Zoubir n’a pas perdu de temps, loin s’en faut. Comme seules armes une conviction infaillible et une
disponibilité à se trouver là où il faut et quand il faut. Aidé dans sa tâche par ses deux lieutenants, Othmane Bélouizdad et Mohamed Merzougui, il s’attelle à constituer le commando utile aux opérations du 1er-Novembre. «Il avait recruté les Kaci, Mokhtar et son oncle, Abderrahmane, Nabti Sadek et Bisker. Chacun d’eux, nommé chef de groupe, avait recruté de son côté quelques hommes sûrs.
à suivre
Il est flanqué du titre de factotum du 1er novembre 1954. Zoubir Bouadjadj, membre des 22,était l’homme à tout faire le long de la préparation du déclenchement des actions armées. La cheville ouvrière en quelque sorte depuis que Didouche l’a contacté, au mois d’avril à Alger,
quelques jours seulement après la naissance du CRUA.
Depuis, cet ancien membre de l’Organisation spéciale (OS) est partout, déniche les lieux de réunion et les planques, débrouille les moyens de transport, ramasse l’argent nécessaire aux préparatifs des actions armées et achète même la machine qui a servi à l’écriture de la Proclamation du 1er-Novembre qu’il fait transporter jusqu’au village Ighil-Imoula, au pied du Djurdjura. Qui est ce Bouadjadj dont on parle si peu malgré le rôle principal qu’il a joué d’avril 1954 jusqu’au déclenchement de la Révolution ?
Issu d’une famille pauvre originaire de Constantine, dont le père est mort alors qu’il n’avait que trois ans, Bouadjadj adhère, dès le début des années 1940, au PPA puis à l’OS, une organisation paramilitaire présidée à cette époque par Mohamed Belouizdad, frère de Othmane, membre du commando ayant accompli les actions armées dans la capitale, le 1er novembre 1954. Au démantèlement de l’OS, en 1950, Bouadjadj se «range» et aide sa mère à joindre les deux bouts. Dans son quartier, la Colonne-Voirol, il ne passe pas inaperçu tant il est imposant et marque de sa présence tous les événements. Pour faire vivre sa famille, il fest vendeur de pièces détachées chez Soumeillant. Un travail qui l’a aidé plus tard quandl’heure de vérité a sonné. Sa vie se résume donc à son petit boulot et au football, comme tous les jeunes de son époque. En ce début du mois d’avril, sa vie va basculer lorsque Didouche Mourad, une vieille connaissance, l’informe d’un imminent tournant historique. Il n’attend que ça
depuis longtemps. Il accomplit un travail de fourmi alliant efficacité et efficience à toute épreuve. Homme d’ordre, il laisse peu de place à l’improvisation. Depuis qu’il est dans le bain, il se _démène comme un diable, dans tous les sens et sur tous les fronts, pour accomplir la nouvelle
mission dont il est investi. Zoubir Bouadjadj se met à l’oeuvre avec abnégation et courage défiant l’autorité coloniale et bravant les dangers. Sa première mission, il l’accomplit avec Boudiaf «chez Mostefa Zergaoui qui depuis cinq ans cachait un arsenal dans une pièce sombre, une sorte de cave creusée dans le roc de La Casbah, ils avaient retrouvé Didouche. Zergaoui n’avait jamais su ce qu’il y avait dans les paquets entourés de toile à sac graisseuse déposés à l’époque de l’OS. Lui, il n’était qu’un exécutant, un militant comme les autres. Ce n’est que chez Bouadjadj, où l’on avait transporté les armes à l’abri de la calme ruelle Montréal, à la Colonne-Voirol, que les trois hommes avaient découvert l’importance de la cache donnée la
semaine précédente par Ben Bella dans un bureau étouffant du Caire», a écrit Yves Courrière dans les Fils de la Toussaint. Une première mission réussie par Bouadjadj. Il y en aura tant d’autres jusqu’au jour J, date où les Algériens utilisent le langage des armes, mettant fin au long et stérile militantisme politique ayant abouti à l’implosion du MTLD. Bouadjadj se lance alors à corps perdu dans la préparation de la lutte armée. Concomitamment à cette première mission, Mohamed Boudiaf et Didouche le chargent du recrutement d’éléments sûrs, discrets et prêts au combat. Cette mission, il la mène d’une main de maître. Il est l’un des tout premiers s’engager
dans la voie de l’action directe et son apport est considérable comme le témoignent à l’unanimité les acteurs du 1er-Novembre et les historiens. Il contribue également à faire rencontrer, pour la première fois, les six historiques, Boudiaf, Didouche, Ben M’Hidi, Bitat, Benboulaïd et Krim chez le cordonnier de La Casbah, Mourad Boukechoura. A cette réunion
prend part également Amar Ouamrane, le fidèle compagnon de Krim. De cette rencontre découle le partage de l’Algérie en cinq zones, érigées plus tard en wilayas à l’issue du congrès de la Soummam. Le rôle de Bouadjadj prend de plus en plus de l’ampleur. Au fil du temps, il devient l’organisateur, le régisseur et l’intendant. Le 3 juin 1954, il choisit encore une fois la maison qui abrite la réunion des sept (les six et Ouamrane). Située à la rue Montpensier, ce lieu de rencontre s’inscrira dans la postérité dans la mesure où les chefs discutent de l’imminence du passage à l’action coordonnée par les cinq chefs de zone, Krim (Kabylie), Didouche (Nord-Constantinois), Benboulaïd (Aurès-Nemenchas), Bitat (l’Algérois) et Ben M’Hidi (l’Oranie)
désignés comme tels lors de la précédente rencontre chez Mourad Boukechoura. Toujours actif, Bouadjadj prend sur lui la responsabilité d’organiser la réunion des 22 à Clos-Salembier chez Lyès Derriche à l’été 1954. Il se charge également du recrutement des éléments des
commandos d’Alger. Othmane Bélouizdad et Mohamed Merzougui, également membres des 22, sont les premiers à être inscrits dans l’agenda de Bouadjadj qui les chargent, à leur tour, d’enrôler des éléments et de les préparer au combat. Après cette réunion historique, Zoubir n’a pas perdu de temps, loin s’en faut. Comme seules armes une conviction infaillible et une
disponibilité à se trouver là où il faut et quand il faut. Aidé dans sa tâche par ses deux lieutenants, Othmane Bélouizdad et Mohamed Merzougui, il s’attelle à constituer le commando utile aux opérations du 1er-Novembre. «Il avait recruté les Kaci, Mokhtar et son oncle, Abderrahmane, Nabti Sadek et Bisker. Chacun d’eux, nommé chef de groupe, avait recruté de son côté quelques hommes sûrs.
à suivre
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