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Le Maroc s'expose à l'Institut du monde arabe

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  • Le Maroc s'expose à l'Institut du monde arabe

    L'IMA propose à Paris une manifestation culturelle de grande envergure pour faire connaître la nayda, cette effervescence artistique et sociale toute marocaine


    C'est un véritable hymne au Maroc qui est proposé par l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris. Tandis qu'une exposition sur le Maroc médiéval se déroulera au Louvre, cette manifestation pluridisciplinaire est dédiée à la création marocaine contemporaine sous toutes ses formes, arts plastiques, mais aussi littérature, cinéma, poésie, architecture et design. "C'est ce Maroc aux mille facettes que nous voudrions mettre en valeur, a déclaré Jack Lang, le président de l'IMA, contacté par Le Point. Le Maroc est le pays du monde arabe, et même au-delà, qui connaît la plus grande vitalité. Une efflorescence artistique et culturelle. C'est aussi une première, puisque la totalité des espaces de l'IMA sera consacrée au Maroc, depuis le parvis au sommet de l'édifice. C'est dire l'importance que nous y attachons."

    Une exposition dédiée aux arts vivants

    Au coeur de cette manifestation, l'exposition, conçue sous la houlette du commissaire général Jean-Hubert Martin. En association avec deux commissaires marocains, ce grand personnage du monde culturel a fait le choix de donner à voir la scène marocaine non pas de manière chronologique, mais plutôt comme une photographie instantanée de l'époque, comme le ferait une biennale, pour mieux rendre compte de cette effervescence toute particulière qui anime le Maroc. "Nous avons choisi de ne réunir que des artistes vivants, aussi bien les pionniers de la modernité marocaine que les artistes tout jeunes qui travaillent avec des vidéos et des installations", indique Jean-Hubert Martin.

    Pour ce faire, les commissaires d'exposition ont sillonné le Royaume, "sans aucun dogme ni préjugé, en prenant en compte les oeuvres plutôt que les artistes", déclare Moulim El Aroussi, commissaire général associé. "Cette collecte nous a révélé que les jeunes sont très préoccupés par les transformations de la société, précise-t-il. Ils se préoccupent très peu de l'écologie, mais beaucoup de la religion, du corps et de ses tabous ou de la politique, en particulier des problèmes qui bloquent le passage vers une vraie démocratie. Les oeuvres montrent que nous sommes dans une société traditionnelle qui mute et se heurte à la modernité."

    La nayda, movida marocaine

    Parmi les fondateurs de la modernité marocaine présents dans cette exposition, le grand Mohamed Melehi et ses toiles aux courbes géométriques et aux couleurs vives, Farid Belkahia, qui propose des oeuvres organiques ou le mystique Abdelkebir Rabi, souvent comparé à Soulage. "Les artistes qui ont lancé la modernité au cours des années 1960 sont aussi ceux qui ont créé une identité marocaine en introduisant à leur art, abstrait le plus souvent, des éléments de la tradition et de l'histoire marocaine de façon extrêmement intelligente", précise Jean-Hubert Martin.

    Une influence traditionnelle qui se perd chez les jeunes artistes, vidéastes, installationnistes ou photographes. Pour autant, l'identité marocaine n'en est pas moins présente. Les plus connus s'appellent Mounir Fatmi ou Mohamed El Baz, qui intègrent des éléments de la vie sociale et politique à leurs oeuvres. L'exposition mettra également en lumière des artistes moins connus, comme Mohamed Arejdal, un jeune artiste qui a tenté - sans succès - l'aventure européenne, avant d'intégrer les Beaux-Arts de Tétouan. Il est aujourd'hui le héros d'une bande dessinée.

    Ce qui réunit ces différentes générations d'artistes, c'est cette ébullition artistique favorisée à la fin des années 1990 par une ouverture sur le plan politique, dans un même esprit libertaire que celui qui a donné naissance à la movida espagnole de l'époque post-franquiste. Un nouveau souffle qui trouve sa source dans la rue, d'abord porté par la scène musicale rock et rap, avant de s'emparer des arts visuels. "Un mouvement est né avec l'arrivée du roi Mohammed VI, redynamisé par les printemps arabes, et dans lequel se sont engagés beaucoup d'intellectuels et de jeunes : c'est la nayda, qui veut dire renaissance. Nous avons voulu en rendre compte à travers cette exposition", déclare Jean-Hubert Martin.

    Forcer les portes de la scène contemporaine

    Ce n'est pas un hasard si cette grande exposition a été confiée au commissaire Jean-Hubert Martin. Réputé pour avoir secoué le monde artistique occidental avec son exposition Magiciens de la terre , en 1989 au Centre Pompidou, il défend une scène contemporaine multiculturelle. "Il y a, aujourd'hui, beaucoup plus d'artistes venant des autres continents qu'il y a 25 ans, mais nous restons dans un système de cooptation et de marché qui a été défini par l'Occident, avec un moule intellectuel dans lequel la plupart de ces artistes se fondent. Ce pour quoi je milite, c'est une diversité culturelle beaucoup plus grande qui intègre tous les continents et dans laquelle des artistes puissent se revendiquer de pratiques artistiques ancrées dans leur propre histoire. Le public est tout à fait en mesure de comprendre cela, mais nous sommes encore loin d'avoir opéré ce mariage au niveau institutionnel."


    le point fr

  • #2
    Encore monde "arabe" !

    Commentaire

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