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un marocain parle du Maroc

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  • un marocain parle du Maroc

    bonsoir
    Un marocain parle de son pays avec une lucidité rarement vue sur ce forum et j'ai voulu en faire partager mes amis de FA

    "Les régimes marocain et algérien présentent beaucoup d’éléments communs"

    Omar Bourksy est journaliste et universitaire marocain. Il a été directeur de l’hebdomadaire Le Journal. Il a également travaillé au bureau de l’AFP à Rabat de 2009 à 2014. Son livre, « Mohamed VI, derrière les masques», résolument critique, s’inscrit dans la lignée de celui de Gilles Perrault en 1990, « Notre ami le roi ». Notre confrère dresse un bilan sévère des 15 ans de règne du roi. Galerie de portraits des courtisans, critique argumentée de la gouvernance. Pourtant Omar Brouksy est lucide. Il reconnaît qu’« une large partie de la société marocaine se satisfait du statu quo ».

    Dans votre livre, vous dressez un portrait sans concession du roi Mohamed VI. Pourtant le Maroc a changé depuis son accession au Trône…

    Je ne sais pas ce que vous voulez dire par « changement ». Sur le plan socio-économique, ce sont les mêmes problèmes qui sont toujours là. Un Maroc à deux vitesses où les disparités sociales sont plus grandes que jamais, un taux de chômage qui atteint 30% chez les jeunes selon les chiffres officiels, une corruption galopante, un sous-développement qui place le Maroc à la 130e place sur 186 pays (indice de développement humain établi chaque année par l’ONU), une justice qui est tout sauf indépendante, un système d’enseignement catastrophique selon le roi lui-même.

    Sur le plan politique, quels changements ? La détention politique est toujours là : un jeune rappeur de 17 ans vient d’être condamné à trois mois de prison ferme pour avoir parodié l’hymne national. Des dizaines de militants du mouvement Pro-réformes du 20 février poursuivis ou jetés en prison. Une concentration non démocratique des pouvoirs politiques entre les mains du roi. Une presse laminée et une dizaine de journalistes contraints à l’exil, etc. La liste est longue. Pendant ce temps, le roi continue de faire prospérer tranquillement ses affaires en arrondissant soigneusement sa fortune, de protéger son budget qui ne diminue jamais (près de 250 millions d’euros chaque année). Qu’est-ce qui a changé ? J’aimerais bien… mais j’ai du mal à voir de vraies réformes prendre corps dans mon pays. Je ne vois qu’un processus de maquillage qui dure depuis 15 ans et qui prend chaque fois une forme différente.

    Vous décrivez en détails le fonctionnement de la cour. Y a-t-il une chance pour que les mœurs politiques évoluent ?

    Un changement profond et véritable ne peut venir pour l’instant que du roi. Cela dépend de lui et de lui surtout. L’enquête menée par le journaliste et politologue que je suis m’a bien montrée que non seulement le changement dépend de la volonté du monarque mais celui-ci en a les moyens : politiques et juridiques notamment. Mais Mohammed VI ne veut pas. Il semble se plaire dans les vieilles djellabas de son père Hassan II et reste, de fait, comme le dit très justement Gilles Perrault dans la préface de mon livre, « le fils de notre ami ». Le livre qui est un travail d’enquête et de collecte d’informations avérées et recoupées conclut de manière limpide que Mohammed VI n’est malheureusement pas Juan Carlos, qui avait une vision de la dynamique historique. En démocratisant son pays dès 1978, ce dernier a mis l’Espagne en 1981 sur les rails du train européen en construisant des institutions solides. Ce sont les institutions solides et démocratiques qui apportent la stabilité : un Parlement qui fonctionne, des partis fiables, une justice indépendante, une presse libre. Au Maroc, quand on voit ce qui se passe au parlement, au gouvernement et au sein des partis, quand on voit notre justice, c’est la déception qui l’emporte sur l’espérance.

    Vous insistez beaucoup sur un monarque devenu businessman. Est-ce pire que sous le règne de son père ?

    Le parallèle entre « notre ami le roi » et son fils a été bien résumé par Gilles Perrault dans la préface qu’il m’a consacrée, avec la grâce et le génie de son style et de son talent de grand écrivain : « Le royaume de Hassan II, c’était le château de Barbe-Bleue ; en comparaison, celui de ‘’M6’’ serait plutôt celui de la Belle au bois dormant avec en sous-sol la caverne d’Ali-Baba. » Du haut de gamme, tout simplement. En d’autres termes, Hassan II était tellement mégalomane qu’il voulait coûte que coûte s’inscrire dans l’Histoire de ce pays, malgré les cadavres des opposants qui « ornaient » ses palais et ses bagnes. Mohammed VI, lui, a une attirance troublante pour l’argent et la finance. Il a démultiplié la fortune de son père et son entourage n’hésite pas à utiliser les multiples statuts du roi pour faire prospérer sa fortune. Á l’exception de cette nuance, « M6 » reste le fils de son père, « le fils de notre ami ».

    Á propos du Sahara occidental, vous rappelez à quel point ce dossier est essentiel pour la monarchie pourquoi ?

    Le livre est un voyage au cœur du palais royal, mais les relations entre le Maroc et l’Algérie sont évoquées parfois, notamment pour ce qui concerne l’affaire du Sahara occidental. Pour moi les deux régimes, marocain et algérien, présentent beaucoup d’éléments communs : ils sont dirigés de manière autoritaire par une structure oligarchique qui domine aussi bien le politique que l’économique et le financier. Au Maroc, le roi est au cœur de cette structure et l’Armée la domine en Algérie. Alors chaque régime utilise des « affaires » comme le Sahara occidental ou la réouverture de la frontière terrestre pour faire pression, comme il peut, sur l’autre régime. Les peuples, eux, ne sont pas souverains. Ils sont dans leurs sphères, plongés dans un quotidien souvent difficile.

    Mohamed VI, derrière les masques, Omar Brouksy, Nouveau Monde éditions, Paris 2014, 169 p.

  • #2
    J'ai fait un rêve certains sont prémonitoire , le peuple avait mis mohamed 6 en prison , l'histoire nous le diras , c'est pas une blague .

    Commentaire


    • #3
      Salam

      J'ai fait un rêve certains sont prémonitoire , le peuple avait mis mohamed 6 en prison , l'histoire nous le diras , c'est pas une blague
      Ah bon
      L'avenir nous le dira


      Pour le reste il a pas mal de choses
      Qui sont juste
      Un Maroc a deux vitesses
      Et un Roi de plus en plus businessman

      Commentaire

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