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    SALAM

    L'humain

    Article écrit par Sheikh James Khan.

    « Nous avons honoré les fils d’Adam, nous les avons transportés sur la terre et sur la mer, leur avons attribués de bonnes choses, et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créations » s.17 v.70


    C’est par ces mots que le Coran définit, avec précision, la position qu’occupe l’Homme et le rang qui lui est attribué parmi les autres créatures. En méditant sur ce verset, nous nous apercevons de quatre donations divines attribuées aux enfants d’Adam. La première faveur concerne sa dignité, son statut : « Nous avons honoré les fils d’Adam » . La deuxième est en rapport avec sa liberté de mouvement, son espace de vie : « Nous les avons transportés sur la terre et la mer » . La troisième est relative au pourvoir de détention : « Nous leur avons attribués de bonnes choses » . Et enfin, la quatrième fait référence à sa suprématie et à sa sacralité, qui le placent au-dessus de toutes autres créatures : « Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créations » . Telle est la place de l’Homme. Bien avant que des voix ne s’élèvent pour défendre la liberté, la dignité, le droit et la sacralité de l’être humain, le Coran par la voix de Son Seigneur et la démonstration du Messager avaient illustrés ce que doit être le combat des hommes pour les hommes.

    Nous avons honoré les fils d’Adam

    A la lecture de ce verset, on peut être amené à s’interroger sur la manière dont Allah a honoré l’Homme. La réponse se résume en trois points :
    Le Seigneur l’a honoré en lui donnant la vie. En effet, le fait juste d’avoir permis à l’homme d’exister prouve un droit inaliénable à la vie et au respect de ses choix. Notre Prophète, paix et salut sur lui, avait pour habitude de dire l’homme est l’œuvre de Dieu et malheur à celui qui porte atteinte à l’œuvre de ce dernier. Le Coran va même encore plus loin en décrétant que celui qui tue une âme ou qui sème la terreur sur terre, c’est comme s’il avait tué l’humanité entière et celui qui permet à une âme de vivre dans la dignité, c’est comme s’il avait donné vie à l’humanité entière.

    L’islam et l’esclavage

    « Depuis quand vous permettez vous de réduire les hommes en esclave alors qu’ils sont tous nés égaux et libres ». Ce sont ces mots que martelait sans cesse le deuxième calife de l’islam, Umar Ibn Khattab, rappelant ainsi le droit de tous de vivre digne et libre. L’islam, dans son attitude face à l’esclavage, fait preuve non pas de passivité, comme le pensent certains, mais d’une sagesse de haut niveau. Effectivement, il a éradiqué ce phénomène progressivement en évitant ainsi d’heurter les coutumes des hommes de l’époque. Cinq mesures ont été prises dans ce sens :

    1. L’interdiction formelle de prendre de nouveaux esclaves. Plus clairement aucun homme libre ne peut être à nouveau réduit à l’esclavage et ceci, même en temps de guerre. Le développement de ce phénomène est ainsi stoppé. A ce propos, Allah dit : « Si vous faites face aux incrédules, soyez fermes jusqu’à les mettre hors d’état de nuire et puis pardonnez-leur ou demandez une rançon pour leur rendre leurs libertés » s.47 v.4
    2. Toutes femmes qui mettent au monde un enfant issue de rapports avec son maître ne peuvent plus être vendues comme esclave et à la mort de son maître elle devient, elle, et son enfant entièrement libres.
    3. Tout esclave qui est disposé à racheter sa liberté en a le droit. Et son maître est dans l’obligation de répondre à sa demande sous peine de sanction.
    4. Tout musulman qui commet un grave péché pour se faire pardonner doit obligatoirement donner la liberté à un esclave.
    5. Tout maître se doit de nourrir, loger et ne pas surcharger son esclave dans le travail qu’il lui confie sous peine de voir ce dernier affranchi par l’état.

    Toutes ces mesures ont permis de décourager les croyants à détenir des esclaves et ont contribué à la disparition rapide de cette pratique, chez les plus fervents musulmans. Par conséquent, nous insistons sur le fait que l’islam ne peut être tenu responsable des agissements de ceux qui se revendiquent musulman, alors qu’ils n’ont pas su mettre en pratique ces règles ou les faire appliquer.

    Le don de raison

    Pour revenir sur l’honneur divin fait à l’Homme nous pouvons citer la raison dont il lui fit don. Ce qui le différencie bien sûr des animaux, comme on le dit : « L’homme est un animal réfléchi ! ». D’autre part, Allah dans le Coran a tant blâmé ce qui ne font pas travailler leur intelligence, Il dit : « Nous avons assigné à la fournaise bon nombre de djinns et d’humains car ils ont des cœurs avec lesquels ils ne raisonnent pas, des yeux avec lesquels ils n’observent pas, et des oreilles avec lesquelles ils n’entendent pas. Voilà ceux qui sont semblables aux bêtes voir plus égarés. Voilà certes les inattentifs » s.7 v.179. Justement nous répondrons à ceux qui soutiennent la théorie selon laquelle : il faut croire sans se poser de questions, que le Coran a considéré la raison comme justificatif de la foi et ceci dans plus d’une centaine de versets. D’ailleurs l’expression « Ne raisonnez vous donc pas » a été répétée douze fois dans le coran et sept fois avec la formule « Afin que vous puissiez raisonner ». Et y a-t-il meilleure réponse que le Prophète, qui affirme que : « la foi est exemptée pour toutes personnes qui n’ont plus la raison » (Muslim). En revanche, comme le recommandent les maîtres spirituels, il est important de demeurer vigilant afin que les passions ne prennent le dessus sur la raison.

    Le libre arbitre

    Le troisième honneur n’est autre que le libre arbitre. Les choix de l’homme doivent être respectés tant qu’ils ne nuisent pas à l’intérêt général et n’empiète pas sur la liberté des autres. Personne ne peut donc forcer quelqu’un à faire quoique ce soit, et surtout pas à croire ou à ne pas croire. Contrairement aux anges, qu’Allah a conçu afin qu’ils se soumettent à Sa volonté (de manière innée et automatique), il a laissé à l’homme le choix. Allah dit dans le Coran : « Quiconque est libre de croire et qui le souhaite de mécroire » s.18 v.29. Il dit aussi « Nous l’avons guidé sur le chemin, soit il est reconnaissant ou soit il est ingrat » s.76 v.3. Sans nul doute, il est préférable à une foi aveugle, une croyance désirée et choisie. Permettez-moi d’ajouter que l’islam est beaucoup trop digne pour s’imposer aux hommes. Il ne transparaît dans la vie des fidèles qu’à la mesure de leur implication. Rappelons-le ce sont les hommes qui ont besoin d’un Seigneur et non l’inverse ! Et à tous ceux qui se prennent pour les ministres du Divin et qui cherchent à imposer leur doctrine aux autres, nous laissons le Coran leur répondre par ces versets : « Seul la transmission t’incombe et le jugement nous revient » s.13 v.41, « tu n’as pas à contraindre les gens pour qu’ils soient croyants » s.10 v.99. Cette contrainte ne doit même pas être morale et le refus d’un homme à la foi ne justifie pas le refus de l’assister : « Et si un associateur te demande l’asile, alors accorde-la lui » s.9 v.6.

    Chers lecteurs et lectrices, il n’y a aucun bien en une doctrine, fût-elle même religieuse, si elle ne permet pas à l’homme d’éveiller l’humanité qui sommeille en lui. N’appartient pas à la foi celui qui ne donne pas d’estime à l’œuvre de Dieu. Nous avons certes, le meilleur exemple en notre Messager Muhammad, paix et salut sur lui, lorsque voyant un cortège funèbre passer devant lui, il s’est levé dignement en marque de respect et de compassion pour la douleur de celui à qui l’on prend un être cher. Et lorsque ses compagnons lui firent remarquer que ce défunt n’était point musulman il leur répondit, avec insistance : « N’est ce pas une âme ? ». Et lors de la victoire de La Mecque, il ne fit que dire à ses ennemis d’hier : « Partez vous êtes libres ».

    L’humanisme c’est aussi la moralité !

    Pour conclure, je tiens à partager avec vous un hadith de notre bien-aimé, le Prophète, paix et salut sur lui, dans lequel s’adressant à ses disciples, ceux qui ont embrassé la foi, il leur explique l’identité morale que tout croyant doit construire en lui: « Mon Seigneur m’a ordonné neuf grandes qualités : la sincérité en public et en privé, la véracité dans la joie et la colère, la modestie dans la richesse et la pauvreté, de pardonner à celui qui me fait du tort, de partir vers celui qui refuse de venir vers moi, et de donner à celui qui jadis m’a refusé son soutien, de faire de mes paroles un acte d’adoration, de mon silence une méditation et de mon regard une observation ». (At Tabarani)
    Nous espérons qu’au terme de cet article nous saisirons davantage la sacralité de l’Homme et que nous joindrons nos efforts, tous ensemble, pour que notre combat soit : de rendre à l’homme ce qui lui revient. Tel est le combat de l’islam.

    « La seule obligation de l’homme c’est d’être humain ».
    Dernière modification par mquidech, 21 octobre 2014, 17h32.
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