Que valent les deux armées aujourd'hui : le rapport de force
Si l'on ne considère que les chiffres en ce début d'année 2013, en excluant les intentions d'achat et les matériels devant être livrés ainsi que ceux dont l'existence n'est pas avérée ou soupçonnés d'être en réserve/retirés pour ne prendre en compte que les matériels réellement déployés, l'Algérie aligne 685 chars relativement modernes et jusqu'à 300 moins récents (les T-62, que certaines sources mentionnent comme en réserve ou retirés du service), soit 985 chars de combat au total. Le Maroc dispose quant à lui de jusqu'à 550 chars inférieurs aux T-90S algériens (à l'exception des VT-1A) ou plus ou moins équivalents aux T-72, et de quelques M60A1 (non portés aux standards M60A3TTS). Plusieurs sources indiquent que les M48A5 ne sont plus en service, peut-être en réserve pour une poignée d'entre-eux. Le rapport de force, pour les chars, est donc en faveur de l'Algérie, à deux contre un.
Le T-90S représente le char de combat le plus moderne de l'arsenal algérien ; tant que les M1A1SA ne sont pas entrés en service côté marocain, matériel contre matériel, l'Algérie dispose d'une incontestable supériorité en matière de chars. L'arrivée des VT-1A côté marocain atténue toutefois cette avance. De manière plus générale, c'est l'entraînement des équipages, les doctrines tactiques qui font la différence.
Pour les véhicules blindés de combat d'infanterie, la supériorité numérique algérienne est écrasante : jusqu'à 1 085 (BMP-1, BMP-2 et BMP-3) contre... environ 195 du côté marocain, avec un écart qui se réduit si l'on ajoute les blindés de reconnaissance armés d'un mortier à chargement par la culasse de 60 mm (AML-60), d'un canon de 90 mm (AML-90) ou de 105 (AMX-10RC), passant alors à environ 574 pour le Maroc. Là encore, le rapport de force est de 2 contre 1 pour l'Algérie. Il s'équilibre avec les véhicules blindés de transport de troupes (armés de mitrailleuses de 7,62 mm ou de 12,7 mm), avec un avantage au Maroc : 728 pour l'Algérie contre 1 110. Avantage aussi quant aux pièces d'artillerie automotrices (y compris les lance-roquettes-multiples) : environ 264 pour l'Algérie contre 436 pour le Maroc et au moins 215 pièces tractées pour l'Algérie contre au moins 177 pour le Maroc ; dont la trentaine de L118 Light Gun, modernes, héliportables, et susceptibles d'appuyer l'infanterie de montagne marocaine dans les zones du nord. Contrairement au Maroc, l'Algérie semble ne pas avoir d'unités dédiées au combat en montagne.
Toujours quantitativement, l'aviation algérienne regroupe davantage d'appareils de combat : 36 appareils modernes et 71 plus anciens, face à, respectivement, 24 et 46 pour le Maroc. Si l'on additionne les avions d'entraînement capables de mener des missions d'attaque au sol et de lutte contre-guérilla (L-39 et Yak-130 d'un côté, Alpha Jet de l'autre) le rapport de force s'établit ainsi : 156 contre 89, soit deux contre un, identique à celui des hélicoptères de combat : 33 contre 19. En ne considérant que les lanceurs de missiles sol-air intégrés à des batteries, l'Algérie aligne au moins 334 lanceurs contre au 85 pour le Maroc. Enfin, sur mer, l'avantage numérique appartient aussi à l'Algérie, avec 4 sous-marins, 9 frégates et corvettes contre 6 frégates et corvettes marocaines.
Quant au rapport de force des effectifs, l'Algérie aligne davantage d'hommes que le Maroc. Cependant, les chiffres de 2011/2012 sont trompeurs, dans la mesure où ils incluent le grand nombre de paramilitaires algériens (conséquence de la guerre civile) ; dans le détail, selon The Military Balance 2012, l'armée de terre algérienne comprend 110 000 hommes, 175 000 pour le Maroc, l'armée de l'air algérienne 14 000 contre 13 000, la marine algérienne 6 000 pour 7 800 du côté marocain et 187 000 paramilitaires contre 50 000 ; 317 000 contre 245 800.
Malgré tout, l'avantage qualitatif au Maroc
Les matériels commandés et à venir, les récentes intentions d'achats de cette troisième course aux armements ne font qu'accroître le fossé quantitatif entre les deux pays d'Afrique du Nord. Malgré tout, le Maroc conserve, pour l'heure, son avantage qualitatif : si ses armes sont globalement moins nombreuses que celles qu'alignent l'Algérie, et que d'ici peu, elles seront aussi en partie dépassée technologiquement (à moins d'acquisitions importantes), les forces armées marocaines bénéficient d'un taux de professionnalisation plus élevé que celles de l'Algérie : toujours selon The Military Balance 2012, sur 110 000 hommes, l'armée de terre algérienne compte 35 000 militaires de carrière, tandis que sur un effectif de 175 000 hommes, l'armée de terre marocaine dispose de 75 000 engagés.
Les forces terrestres chérifiennes sont donc plus expérimentées, mieux encadrées que leurs homologues algériennes. Expérience entretenue par la présence dans le sud du Maroc, face au Polisario dans une confrontation qui tient finalement davantage du dissymétrique que de l'asymétrique, ainsi que par de nombreuses opérations extérieures difficiles, comme en Somalie entre 1992 et 1994), ou lors de l'engagement de forces spéciales marocaines au Yémen, fin 2009, aux côtés des Jordaniens et des autorités yéménites face aux jihadistes.
De plus, comme le veulent les doctrines militaires françaises et surtout, américaines, les unités de soutien marocaines sont nombreuses et bien organisées. En conséquence, le taux de disponibilité opérationnelle des matériels est élevé et la les unités du royaume auraient la garantie, si elles devaient être engagée dans un conflit, de bénéficier d'un approvisionnement constant, assurant un bon tempo aux opérations. Les unités de maintenance et de logistique algériennes existent, toutefois, leur capacité à soutenir des forces de première ligne avec un matériel nombreux (et donc, des besoins considérables en munitions, carburant et pièces de rechange) est d'autant plus sujette à caution que les lacunes des forces soviétiques, sur le modèle desquelles ont été organisées les unités algériennes, sont connues.
Le niveau de professionnalisation est plus difficile à appréhender au sein des forces aériennes où l'Algérie dispose évidemment de davantage de militaires de carrière. Une estimation qui reposerait sur les heures de vol effectuées de part et d'autre seraient trompeuses car les informations sont évidemment lacunaires : The Military Balance 2012 indique 150 heures pour les pilotes de chasse algériens et 100 pour les Marocains. En réalité, les pilotes de F-16C et D ont déjà derrière eux 150 heures sur F-16 (en plus de celles sur d'autres appareils de combat) et volent autant que les pilotes de F-16 de l'OTAN (de 180 à 250 heures de vol annuelles) tandis que ceux des MF2000 et F-5 bénéficient d'entre 125 à 150 heures, accomplies notamment lors d'exercices avec l'étranger. La qualité des pilotes de Sukhoy algériens ne fait aucun doute, cependant, une fois encore, les méthodes héritées de l' « ère soviétique » atténuent leur valeur : plus rigides, avec des pilotes qui dépendent étroitement de stations de contrôle, au sol, et, dans le cadre de missions d'interception, des batteries de défense aérienne, alors que les pilotes marocains opèrent avec plus de flexibilité...
L'avenir
Cette situation vieille de cinquante ans, qui implique une supériorité matérielle algérienne et qualitative marocaine, n'est pourtant pas intangible. Depuis quelques années Alger a fait le choix d'une professionnalisation de ses forces régulières, ainsi que d'une standardisation de ses moyens, plus en phase avec les enjeux stratégiques et avec les menaces réelles ou fantasmées. Bien que gênée par les séquelles persistantes de la guerre civile, cette professionnalisation et cette rationalisation des moyens progresse toutefois : l'intégration d'une partie des gardes communaux au sein des forces armées (décision qui sert à justifier en partie le budget de défense de plus de 10 milliards de dollars pour 2013), l'assemblage des blindés NIMR II ainsi que plusieurs centaines de Fuchs 2 en remplacement des différents modèles alignés l'illustrent parfaitement.
Le choix d'un blindé à roues n'est pas anodin : d'une part, ce genre de véhicule est considéré comme plus adapté pour lutter contre des troubles intérieurs (notamment en terme d'image dans les médias étrangers : un char, imposant frappe davantage et crée un symbole négatif pour le pouvoir : les photos d'un manifestant chinois bloquant une colonne de chars lors des événements de la place Tian'anmen, en 1989, ou encore des chars égyptiens face au peuple, sont passées à la postérité). D'autre part, ils peuvent rapidement parcourir de grande distance sur route : en plus de sa force mécanisée « choc », l'Algérie se dotera ainsi d'une force beaucoup plus mobile, capable de basculer d'un point à l'autre du pays, d'une frontière à l'autre, dans de brefs délais. Enfin, les véhicules à roues exigent relativement moins de maintenance (et demandent moins de pièces détachées) que les véhicules chenillés... Ils coûtent donc théoriquement bien moins cher que des blindés chenillés de génération équivalente.
Autre orientation significative : le développement de plus en plus marqué d'une capacité de renseignement satellitaire indépendante avec le lancement du satellite ALSAT-2A dont l'optique permet la prise d'imagerie d'une résolution moyenne (en comparaison des satellites américains) de 10 mètres, avec le lancement d'un second satellite d'observation ALSAT-2B prévu. Pour modeste qu'elle soit, l'Algérie disposera néanmoins d'une capacité de renseignements stratégique indépendante beaucoup plus pratique que les MiG-25RBSh Foxbat D, qui ne peuvent évidemment pas survoler le territoire marocain, alors que l' « oeil » d'ALSAT est susceptible de se poser n'importe où sur le territoire chérifien... Voire ailleurs.
Concernant l'entraînement, même si Alger ne reconnaîtra pas ses lacunes, les faits témoignent que les autorités politiques et militaires ont conscience qu'il y a bien des choses à améliorer : la marine allemande prend ainsi en charge l'entraînement des Algériens, tandis que suite à l'intervention d'In Amenas, des discussions ont été entamées à l'initiative de Londres, afin que les SAS et SBS, unités des forces spéciales britanniques, forment leurs homologues algériens aux opérations antiterroristes...
suite...
Si l'on ne considère que les chiffres en ce début d'année 2013, en excluant les intentions d'achat et les matériels devant être livrés ainsi que ceux dont l'existence n'est pas avérée ou soupçonnés d'être en réserve/retirés pour ne prendre en compte que les matériels réellement déployés, l'Algérie aligne 685 chars relativement modernes et jusqu'à 300 moins récents (les T-62, que certaines sources mentionnent comme en réserve ou retirés du service), soit 985 chars de combat au total. Le Maroc dispose quant à lui de jusqu'à 550 chars inférieurs aux T-90S algériens (à l'exception des VT-1A) ou plus ou moins équivalents aux T-72, et de quelques M60A1 (non portés aux standards M60A3TTS). Plusieurs sources indiquent que les M48A5 ne sont plus en service, peut-être en réserve pour une poignée d'entre-eux. Le rapport de force, pour les chars, est donc en faveur de l'Algérie, à deux contre un.
Le T-90S représente le char de combat le plus moderne de l'arsenal algérien ; tant que les M1A1SA ne sont pas entrés en service côté marocain, matériel contre matériel, l'Algérie dispose d'une incontestable supériorité en matière de chars. L'arrivée des VT-1A côté marocain atténue toutefois cette avance. De manière plus générale, c'est l'entraînement des équipages, les doctrines tactiques qui font la différence.
Pour les véhicules blindés de combat d'infanterie, la supériorité numérique algérienne est écrasante : jusqu'à 1 085 (BMP-1, BMP-2 et BMP-3) contre... environ 195 du côté marocain, avec un écart qui se réduit si l'on ajoute les blindés de reconnaissance armés d'un mortier à chargement par la culasse de 60 mm (AML-60), d'un canon de 90 mm (AML-90) ou de 105 (AMX-10RC), passant alors à environ 574 pour le Maroc. Là encore, le rapport de force est de 2 contre 1 pour l'Algérie. Il s'équilibre avec les véhicules blindés de transport de troupes (armés de mitrailleuses de 7,62 mm ou de 12,7 mm), avec un avantage au Maroc : 728 pour l'Algérie contre 1 110. Avantage aussi quant aux pièces d'artillerie automotrices (y compris les lance-roquettes-multiples) : environ 264 pour l'Algérie contre 436 pour le Maroc et au moins 215 pièces tractées pour l'Algérie contre au moins 177 pour le Maroc ; dont la trentaine de L118 Light Gun, modernes, héliportables, et susceptibles d'appuyer l'infanterie de montagne marocaine dans les zones du nord. Contrairement au Maroc, l'Algérie semble ne pas avoir d'unités dédiées au combat en montagne.
Toujours quantitativement, l'aviation algérienne regroupe davantage d'appareils de combat : 36 appareils modernes et 71 plus anciens, face à, respectivement, 24 et 46 pour le Maroc. Si l'on additionne les avions d'entraînement capables de mener des missions d'attaque au sol et de lutte contre-guérilla (L-39 et Yak-130 d'un côté, Alpha Jet de l'autre) le rapport de force s'établit ainsi : 156 contre 89, soit deux contre un, identique à celui des hélicoptères de combat : 33 contre 19. En ne considérant que les lanceurs de missiles sol-air intégrés à des batteries, l'Algérie aligne au moins 334 lanceurs contre au 85 pour le Maroc. Enfin, sur mer, l'avantage numérique appartient aussi à l'Algérie, avec 4 sous-marins, 9 frégates et corvettes contre 6 frégates et corvettes marocaines.
Quant au rapport de force des effectifs, l'Algérie aligne davantage d'hommes que le Maroc. Cependant, les chiffres de 2011/2012 sont trompeurs, dans la mesure où ils incluent le grand nombre de paramilitaires algériens (conséquence de la guerre civile) ; dans le détail, selon The Military Balance 2012, l'armée de terre algérienne comprend 110 000 hommes, 175 000 pour le Maroc, l'armée de l'air algérienne 14 000 contre 13 000, la marine algérienne 6 000 pour 7 800 du côté marocain et 187 000 paramilitaires contre 50 000 ; 317 000 contre 245 800.
Malgré tout, l'avantage qualitatif au Maroc
Les matériels commandés et à venir, les récentes intentions d'achats de cette troisième course aux armements ne font qu'accroître le fossé quantitatif entre les deux pays d'Afrique du Nord. Malgré tout, le Maroc conserve, pour l'heure, son avantage qualitatif : si ses armes sont globalement moins nombreuses que celles qu'alignent l'Algérie, et que d'ici peu, elles seront aussi en partie dépassée technologiquement (à moins d'acquisitions importantes), les forces armées marocaines bénéficient d'un taux de professionnalisation plus élevé que celles de l'Algérie : toujours selon The Military Balance 2012, sur 110 000 hommes, l'armée de terre algérienne compte 35 000 militaires de carrière, tandis que sur un effectif de 175 000 hommes, l'armée de terre marocaine dispose de 75 000 engagés.
Les forces terrestres chérifiennes sont donc plus expérimentées, mieux encadrées que leurs homologues algériennes. Expérience entretenue par la présence dans le sud du Maroc, face au Polisario dans une confrontation qui tient finalement davantage du dissymétrique que de l'asymétrique, ainsi que par de nombreuses opérations extérieures difficiles, comme en Somalie entre 1992 et 1994), ou lors de l'engagement de forces spéciales marocaines au Yémen, fin 2009, aux côtés des Jordaniens et des autorités yéménites face aux jihadistes.
De plus, comme le veulent les doctrines militaires françaises et surtout, américaines, les unités de soutien marocaines sont nombreuses et bien organisées. En conséquence, le taux de disponibilité opérationnelle des matériels est élevé et la les unités du royaume auraient la garantie, si elles devaient être engagée dans un conflit, de bénéficier d'un approvisionnement constant, assurant un bon tempo aux opérations. Les unités de maintenance et de logistique algériennes existent, toutefois, leur capacité à soutenir des forces de première ligne avec un matériel nombreux (et donc, des besoins considérables en munitions, carburant et pièces de rechange) est d'autant plus sujette à caution que les lacunes des forces soviétiques, sur le modèle desquelles ont été organisées les unités algériennes, sont connues.
Le niveau de professionnalisation est plus difficile à appréhender au sein des forces aériennes où l'Algérie dispose évidemment de davantage de militaires de carrière. Une estimation qui reposerait sur les heures de vol effectuées de part et d'autre seraient trompeuses car les informations sont évidemment lacunaires : The Military Balance 2012 indique 150 heures pour les pilotes de chasse algériens et 100 pour les Marocains. En réalité, les pilotes de F-16C et D ont déjà derrière eux 150 heures sur F-16 (en plus de celles sur d'autres appareils de combat) et volent autant que les pilotes de F-16 de l'OTAN (de 180 à 250 heures de vol annuelles) tandis que ceux des MF2000 et F-5 bénéficient d'entre 125 à 150 heures, accomplies notamment lors d'exercices avec l'étranger. La qualité des pilotes de Sukhoy algériens ne fait aucun doute, cependant, une fois encore, les méthodes héritées de l' « ère soviétique » atténuent leur valeur : plus rigides, avec des pilotes qui dépendent étroitement de stations de contrôle, au sol, et, dans le cadre de missions d'interception, des batteries de défense aérienne, alors que les pilotes marocains opèrent avec plus de flexibilité...
L'avenir
Cette situation vieille de cinquante ans, qui implique une supériorité matérielle algérienne et qualitative marocaine, n'est pourtant pas intangible. Depuis quelques années Alger a fait le choix d'une professionnalisation de ses forces régulières, ainsi que d'une standardisation de ses moyens, plus en phase avec les enjeux stratégiques et avec les menaces réelles ou fantasmées. Bien que gênée par les séquelles persistantes de la guerre civile, cette professionnalisation et cette rationalisation des moyens progresse toutefois : l'intégration d'une partie des gardes communaux au sein des forces armées (décision qui sert à justifier en partie le budget de défense de plus de 10 milliards de dollars pour 2013), l'assemblage des blindés NIMR II ainsi que plusieurs centaines de Fuchs 2 en remplacement des différents modèles alignés l'illustrent parfaitement.
Le choix d'un blindé à roues n'est pas anodin : d'une part, ce genre de véhicule est considéré comme plus adapté pour lutter contre des troubles intérieurs (notamment en terme d'image dans les médias étrangers : un char, imposant frappe davantage et crée un symbole négatif pour le pouvoir : les photos d'un manifestant chinois bloquant une colonne de chars lors des événements de la place Tian'anmen, en 1989, ou encore des chars égyptiens face au peuple, sont passées à la postérité). D'autre part, ils peuvent rapidement parcourir de grande distance sur route : en plus de sa force mécanisée « choc », l'Algérie se dotera ainsi d'une force beaucoup plus mobile, capable de basculer d'un point à l'autre du pays, d'une frontière à l'autre, dans de brefs délais. Enfin, les véhicules à roues exigent relativement moins de maintenance (et demandent moins de pièces détachées) que les véhicules chenillés... Ils coûtent donc théoriquement bien moins cher que des blindés chenillés de génération équivalente.
Autre orientation significative : le développement de plus en plus marqué d'une capacité de renseignement satellitaire indépendante avec le lancement du satellite ALSAT-2A dont l'optique permet la prise d'imagerie d'une résolution moyenne (en comparaison des satellites américains) de 10 mètres, avec le lancement d'un second satellite d'observation ALSAT-2B prévu. Pour modeste qu'elle soit, l'Algérie disposera néanmoins d'une capacité de renseignements stratégique indépendante beaucoup plus pratique que les MiG-25RBSh Foxbat D, qui ne peuvent évidemment pas survoler le territoire marocain, alors que l' « oeil » d'ALSAT est susceptible de se poser n'importe où sur le territoire chérifien... Voire ailleurs.
Concernant l'entraînement, même si Alger ne reconnaîtra pas ses lacunes, les faits témoignent que les autorités politiques et militaires ont conscience qu'il y a bien des choses à améliorer : la marine allemande prend ainsi en charge l'entraînement des Algériens, tandis que suite à l'intervention d'In Amenas, des discussions ont été entamées à l'initiative de Londres, afin que les SAS et SBS, unités des forces spéciales britanniques, forment leurs homologues algériens aux opérations antiterroristes...
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