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Maroc: Les dessous de la dette publique

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  • Maroc: Les dessous de la dette publique

    Explosion de la masse salariale, charges de compensation, baisse des recettes fiscales,

    «Pas de panique». C’est en gros le message qu’a voulu passer le gouvernement à travers un document exclusif sur la dette publique du pays. Après la réforme de retraite, le ministère de la communication récidive donc avec un nouveau document explicatif concernant la dette publique dont ALM détient copie.

    «Le recours à l’endettement intérieur et extérieur est dicté essentiellement par l’existence d’un déficit budgétaire. Tant que ce déficit augmente, l’endettement augmente aussi automatiquement», note le document en question. Plus concrètement, la dette publique dans notre pays pourra atteindre à la fin de cette année selon les estimations du ministère de l’économie et des finances plus de 587 milliards de dirhams (MMDH).

    Un chiffre en hausse par rapport à l’année dernière où la dette était de 554 MMDH. Pour le gouvernement, la dette augmente certes, mais la bonne nouvelle c’est qu’elle évolue moins rapidement avec un taux d’aggravation prévu à la fin de cette année d’à peine 0,5%. Le gouvernement va encore plus loin en optimisme.

    «Au cours de 2014, le taux d’aggravation de la dette sera diminué en attendant d’atteindre sa maîtrise complète à partir de 2015. Au-delà de cette date, il sera procédé à la baisse progressive de la dette dans la perspective d’atteindre un taux de moins de 60% par rapport au Produit intérieur brut (PIB)», ajoute la même source. Cela veut-il dire pour autant que le risque d’une explosion de la dette est définitivement écarté dans le futur? La réponse est bien évidemment non.

    S’endetter pour dépenser

    Car les prévisions et objectifs défendus par le gouvernement là-dessus vont permettre uniquement de stopper momentanément l’aggravation de la dette du moment que les causes ayant entraîné le renchérissement de l’endettement durant les dernières années ne cessent de s’amplifier.

    Pour bien comprendre la situation actuelle, il faut savoir que plutôt que de s’endetter pour créer de la richesse, l’Exécutif multiplie les créances pour faire face à des dépenses de l’Etat de plus en plus importantes. Alors que la baisse de train de vie de l’Etat paraît comme une mission utopique, la solution qui a prévalu jusqu’ici consistait à s’endetter pour dépenser. Quelles sont alors les raisons de la hausse de la dette ?

    Le gouvernement lui-même a identifié 5 grandes causes. La première concerne la baisse de recettes de la privatisation. On se rappelle que les gouvernements successifs depuis la moitié des années 90 avaient privatisé à tour de bras. Aujourd’hui, il n’y a plus grand-chose à privatiser et forcément les recettes baissent. La deuxième cause est liée aux dépenses du système de compensation qui avaient atteint un record sans précédent en 2012 de pratiquement 55 MMDH.

    Il y a aussi la masse salariale qui continue sur sa lancée débridée pour atteindre l’année en cours la bagatelle de 105 MMDH en attendant un nouveau record dès l’année prochaine. Le quatrième et le cinquième éléments pointés du doigt sont respectivement la baisse des recettes fiscales et la hausse du volume des investissements publics.

    Si l’on exclut ce dernier élément, essentiel pour l’économie nationale ainsi que la baisse des charges de la compensation en raison de la réforme entamée par le gouvernement, les autres causes à l’origine de l’aggravation de l’endettement seront toujours là avec le risque perpétuel d’une perte de contrôle sur la dette publique à n’importe quel moment.

    Evolution de la dette publique par rapport au PIB




    Généralement, la dette publique est mesurée en pourcentage du PIB (Produit intérieur brut). Les experts financiers à l’échelle internationale considèrent que ce ratio sur le plan économique est plus pertinent que l’encours de la dette publique. Le taux d’endettement public ne doit pas dépasser certains niveaux qui peuvent différer d’un pays à l’autre. Dans la zone euro, le taux d’endettement tolérable est de 60% du PIB. Au Maroc, le gouvernement retient dans ses calculs un taux un peu plus élevé de 65%


    ALM
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