«Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent.» Jean-Paul Sartre
Un royaume du mal qui répand la terreur, l'Arabie Saoudite puisqu'il faut l'appeler par son nom est en train de déstabiliser plusieurs pays rien que par la seule force maléfique de la manne pétrolière. On ne sait toujours pas si elle le fait sur instruction ou si c'est sa volonté délibérée.
La chute du prix du pétrole, «la guerre par d'autres moyens»?
Comme l'écrit Catherine Gouëset: «Le prix du pétrole a baissé de 25% en quatre mois. Certains pays exportateurs accusent l'Arabie Saoudite, premier exportateur mondial, de manipuler les cours du brut. Avec l'assentiment des Etats-Unis, ou pas. Le baril de Brent est tombé à 82,60 dollars le baril, la semaine dernière, avant de remonter légèrement. Son niveau le plus faible depuis fin novembre 2010.La brusque baisse des cours du brut ces derniers mois après trois années de stabilité est-elle due aux seuls équilibres du marché? Peut-être pas. Certes, le ralentissement de l'économie mondiale, en particulier en Chine, «l'atelier du monde», contribue à freiner la demande. Certes, avec l'essor de leur production de pétrole de schiste, les Etats-Unis n'ont plus besoin d'importer l'or noir. Certes, le pétrole libyen et irakien a recommencé à couler abondamment, malgré le désordre au Moyen-Orient. Mais, le prix du pétrole qui s'est stabilisé autour de 110 dollars le baril au début de l'été a perdu 25% en l'espace de quatre mois. Il a atteint son plus bas niveau depuis 2010.
Les pays touchés
A des degrés divers, plusieurs pays vont souffrir du manque à gagner. Comme l'Opep est paralysée par les pays du Golfe qui détiennent plus de la moitié de la production (plus de 15 millions de barils/jour) elle ne se réunira pas. Ali al Naima a été clair, il va laisser filer les prix à la baisse. L'Iran, la Russie et le Venezuela premiers affectés. La monarchie saoudienne, dont la production représente un tiers de celle de l'Opep, dispose de suffisamment de réserves pour se permettre de supporter une baisse des prix pendant plusieurs mois, voire de nombreuses années. Plusieurs des pays rivaux du Royaume - ou ceux en conflit plus ou moins larvé avec les Etats-Unis - seraient en revanche durement affectés par une chute durable des cours en dessous de 90 dollars le baril. Les budgets de l'Iran, de la Russie, ou du Venezuela ont en effet été calculés sur la base d'un baril à plus de 100 dollars. Au point que plusieurs observateurs voient dans la position saoudienne une action concertée avec la Maison-Blanche pour les affaiblir. «Cette baisse des prix sert les intérêts stratégiques des États-Unis et de l'Arabie Saoudite», assure Thomas Friedman dans le New York Times L'éditorialiste subodore dans cette politique une «guerre par d'autres moyens» à l'encontre de Moscou et de Téhéran. Les recettes d'exportation de pétrole représentent environ 60% des recettes publiques de l'Iran et plus de la moitié de celles de la Russie. (1)
Les accusations de Moscou...
La Pravda avait d'ailleurs anticipé cette baisse, en pleine crise ukrainienne au printemps dernier: «Obama veut que l'Arabie Saoudite détruise l'économie russe», titrait le journal au mois d'avril, s'appuyant sur le passé pour justifier sa lecture des événements. L'action conjointe de l'Arabie Saoudite et des Etats-Unis dans les années 1980 serait même à l'origine de la fin de l'Urss: «En 1985, le Royaume a quintuplé sa production, de 2 à 10 millions de barils par jour, et provoqué une chute du prix du baril de 32 à 10 dollars. Acculé, Moscou a augmenté ses exportations, accélérant la dégringolade du baril jusqu'à 6 dollars. L'Arabie Saoudite a compensé la perte en multipliant sa production par cinq. Mais l'économie russe n'y a pas résisté et s'est effondrée.»
Pénalisé par les sanctions occidentales liées à son programme nucléaire, l'Iran dénonce également la politique de Riyadh, qui «tout en prétendant diriger l'Opep, agit pour les intérêts du G20», selon les termes de l'ancien ministre du Pétrole Masoud Mirkazemi. Même suspicion au Venezuela, dont l'économie est en difficulté: «La baisse des cours n'est pas liée aux fondamentaux du marché mais à une manipulation destinée à nuire aux économies des principaux pays producteurs de pétrole», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Rafael Ramirez. L'Arabie Saoudite profite aussi de l'occasion pour faire pression sur les Etats-Unis, où la rentabilité de l'exploitation du pétrole de schiste sera mise à mal en dessous du seuil de 90 dollars le baril, selon plusieurs observateurs. Une façon de faire payer l'inquiétude qu'inspirent au royaume les négociations sur le nucléaire entre la Maison-Blanche et la République islamique. et sa hantise d'un rabibochage entre les deux ennemis de 35 ans. (1)
La Russie tente-t-elle de faire plonger les marchés financiers américains?
Dans cette guerre par d'autres moyens que la confrontation, on accuse la Russie probablement de concert avec la Chine, de riposter aux sanctions et à la manipulation du prix du pétrole en essayant de perturber les marchés monétaires anglo-sionistes et de faire plonger les marchés boursiers américains. Si la stratégie fonctionne, le déclin économique aux USA et en Europe sera semblable à celui qui a suivi l'effondrement du marché immobilier américain en 2008. (...) Si la volatilité persiste, en particulier sur les marchés boursiers américains, elle risque fort d'entraîner un krach majeur lorsque les investisseurs institutionnels se débarrasseront de leurs actions, ce qui entraînera un exode de la population en général quand la peur et la panique s'installeront.(2)
Un royaume du mal qui répand la terreur, l'Arabie Saoudite puisqu'il faut l'appeler par son nom est en train de déstabiliser plusieurs pays rien que par la seule force maléfique de la manne pétrolière. On ne sait toujours pas si elle le fait sur instruction ou si c'est sa volonté délibérée.
La chute du prix du pétrole, «la guerre par d'autres moyens»?
Comme l'écrit Catherine Gouëset: «Le prix du pétrole a baissé de 25% en quatre mois. Certains pays exportateurs accusent l'Arabie Saoudite, premier exportateur mondial, de manipuler les cours du brut. Avec l'assentiment des Etats-Unis, ou pas. Le baril de Brent est tombé à 82,60 dollars le baril, la semaine dernière, avant de remonter légèrement. Son niveau le plus faible depuis fin novembre 2010.La brusque baisse des cours du brut ces derniers mois après trois années de stabilité est-elle due aux seuls équilibres du marché? Peut-être pas. Certes, le ralentissement de l'économie mondiale, en particulier en Chine, «l'atelier du monde», contribue à freiner la demande. Certes, avec l'essor de leur production de pétrole de schiste, les Etats-Unis n'ont plus besoin d'importer l'or noir. Certes, le pétrole libyen et irakien a recommencé à couler abondamment, malgré le désordre au Moyen-Orient. Mais, le prix du pétrole qui s'est stabilisé autour de 110 dollars le baril au début de l'été a perdu 25% en l'espace de quatre mois. Il a atteint son plus bas niveau depuis 2010.
Les pays touchés
A des degrés divers, plusieurs pays vont souffrir du manque à gagner. Comme l'Opep est paralysée par les pays du Golfe qui détiennent plus de la moitié de la production (plus de 15 millions de barils/jour) elle ne se réunira pas. Ali al Naima a été clair, il va laisser filer les prix à la baisse. L'Iran, la Russie et le Venezuela premiers affectés. La monarchie saoudienne, dont la production représente un tiers de celle de l'Opep, dispose de suffisamment de réserves pour se permettre de supporter une baisse des prix pendant plusieurs mois, voire de nombreuses années. Plusieurs des pays rivaux du Royaume - ou ceux en conflit plus ou moins larvé avec les Etats-Unis - seraient en revanche durement affectés par une chute durable des cours en dessous de 90 dollars le baril. Les budgets de l'Iran, de la Russie, ou du Venezuela ont en effet été calculés sur la base d'un baril à plus de 100 dollars. Au point que plusieurs observateurs voient dans la position saoudienne une action concertée avec la Maison-Blanche pour les affaiblir. «Cette baisse des prix sert les intérêts stratégiques des États-Unis et de l'Arabie Saoudite», assure Thomas Friedman dans le New York Times L'éditorialiste subodore dans cette politique une «guerre par d'autres moyens» à l'encontre de Moscou et de Téhéran. Les recettes d'exportation de pétrole représentent environ 60% des recettes publiques de l'Iran et plus de la moitié de celles de la Russie. (1)
Les accusations de Moscou...
La Pravda avait d'ailleurs anticipé cette baisse, en pleine crise ukrainienne au printemps dernier: «Obama veut que l'Arabie Saoudite détruise l'économie russe», titrait le journal au mois d'avril, s'appuyant sur le passé pour justifier sa lecture des événements. L'action conjointe de l'Arabie Saoudite et des Etats-Unis dans les années 1980 serait même à l'origine de la fin de l'Urss: «En 1985, le Royaume a quintuplé sa production, de 2 à 10 millions de barils par jour, et provoqué une chute du prix du baril de 32 à 10 dollars. Acculé, Moscou a augmenté ses exportations, accélérant la dégringolade du baril jusqu'à 6 dollars. L'Arabie Saoudite a compensé la perte en multipliant sa production par cinq. Mais l'économie russe n'y a pas résisté et s'est effondrée.»
Pénalisé par les sanctions occidentales liées à son programme nucléaire, l'Iran dénonce également la politique de Riyadh, qui «tout en prétendant diriger l'Opep, agit pour les intérêts du G20», selon les termes de l'ancien ministre du Pétrole Masoud Mirkazemi. Même suspicion au Venezuela, dont l'économie est en difficulté: «La baisse des cours n'est pas liée aux fondamentaux du marché mais à une manipulation destinée à nuire aux économies des principaux pays producteurs de pétrole», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Rafael Ramirez. L'Arabie Saoudite profite aussi de l'occasion pour faire pression sur les Etats-Unis, où la rentabilité de l'exploitation du pétrole de schiste sera mise à mal en dessous du seuil de 90 dollars le baril, selon plusieurs observateurs. Une façon de faire payer l'inquiétude qu'inspirent au royaume les négociations sur le nucléaire entre la Maison-Blanche et la République islamique. et sa hantise d'un rabibochage entre les deux ennemis de 35 ans. (1)
La Russie tente-t-elle de faire plonger les marchés financiers américains?
Dans cette guerre par d'autres moyens que la confrontation, on accuse la Russie probablement de concert avec la Chine, de riposter aux sanctions et à la manipulation du prix du pétrole en essayant de perturber les marchés monétaires anglo-sionistes et de faire plonger les marchés boursiers américains. Si la stratégie fonctionne, le déclin économique aux USA et en Europe sera semblable à celui qui a suivi l'effondrement du marché immobilier américain en 2008. (...) Si la volatilité persiste, en particulier sur les marchés boursiers américains, elle risque fort d'entraîner un krach majeur lorsque les investisseurs institutionnels se débarrasseront de leurs actions, ce qui entraînera un exode de la population en général quand la peur et la panique s'installeront.(2)
Commentaire