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L’émeute permanente.

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    L’émeute permanente

    Ce ne sont plus les APC qui ferment les commerces illicites, mais les citoyens qui ferment les APC. C’est un moyen de protestation presque légalisé et les autorités semblent s’en accommoder puisqu’elles assument leurs responsabilités uniquement quand les citoyens sortent les cadenas.

    « On n’a pas de comptes à leur rendre, sauf s’ils descendent dans la rue », se disent les chefs de daïra. En attendant l’action de rue, les responsables sont injoignables, inaccessibles, inaudibles. Absents, en congé, ou en réunion à la wilaya, les chefs de daïra ne reçoivent pas en temps normal. Les élus locaux reconnaissent qu’ils ne servent pas à grand-chose, et que l’Etat, c’est les autres. « Nous n’y sommes pour rien. Allez à la justice ou manifestez », lâchent les élus, face à des citoyens qui cherchent simplement à comprendre. En dénonçant la dépossession des élus locaux de leurs prérogatives, le FFS pose un vrai problème. Les élus sont réduits à des agents de bureau, beaucoup moins informés que leurs secrétaires généraux et n’ayant pas plus de pouvoir qu’un président d’association. L’autorité au niveau local est en fait entre les mains du chef de daira, mais, coupé de la population, celui-ci n’intervient que lorsque le wali lui intime l’ordre d’éteindre le feu, d’éviter qu’il y ait des morts dans les affrontements et d’ouvrir les routes à la circulation. La gestion en amont des situations conflictuelles n’est assumée par personne. Confrontés au mur du silence, parfois du mépris, les citoyens finissent par s’adresser à la presse, déposent leurs déclarations avant d’aller couper les routes ou fermer les APC. En une semaine, trois fermetures d’APC ont été enregistrées dans la wilaya de Tizi Ouzou. L’APC de Makouda, fermée mardi par les citoyens de Attouche, et l’APC d’Azazga, bloquée dimanche par les villageois de Ouarkik, et, le lendemain, par les citoyens d’Aït Bouadda. Deux fermetures de routes nationales ont eu lieu, également, en une semaine, à Ouarkik et au Pont de Bougie. Les problèmes soulevés par les citoyens sont élémentaires et ne requièrent qu’un peu de bonne volonté pour les régler, puisque les moyens existent, si l’on croit les déclarations faites lors des conseils de wilaya. Les accès de colère épisodiques devraient attirer l’attention des autorités. Pour lever le climat d’émeute permanente, il importe de contraindre l’administration publique à se conformer à la réglementation et à remettre en marche les circuits de financement destinés au développement.

    Djaffar Tamani / EL-WATAN
    Dernière modification par Altair, 09 novembre 2006, 20h13.
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