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Baisse des prix du pétrole : « Nous sommes dans une situation préoccupante »

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  • Baisse des prix du pétrole : « Nous sommes dans une situation préoccupante »

    Alors que le prix du baril de pétrole est actuellement à moins de 87 dollars, le ministre des Finances affirme que les équilibres internes et externes du pays ne sont pas menacés. Dans cet entretien, l’économiste et spécialiste en énergie, Mustapha Mekideche donne son point de vue sur la question.

    Le ministre des Finances assure que la baisse du prix du pétrole ne constitue pas une menace pour l’économie nationale. Faut-il s’inquiéter ou non ?

    D’abord, je pense qu’il faut rappeler le manque de succès du dernier appel d’offres pour les périmètres mis sur le marché par Sonatrach. Ensuite, de juin à octobre, nous avons eu une baisse de 20 à 25% du prix du baril de pétrole. Nous avons eu, aussi, un excès d’offre sur le marché nourri notamment par l’Arabie saoudite. Ce pays a fait une proposition de prix de vente de ses hydrocarbures, pour octobre et novembre, qui est inférieur à ce qu’il demandait (auparavant). Remonter à 100 dollars le baril va nécessiter une situation de l’économie mondiale meilleure que celle qui existe actuellement. Et l’Algérie ne peut pas mettre sur le marché des quantités supplémentaires. Donc nous sommes dans une situation très préoccupante. Certes, on n’est pas dans la guerre des prix de 1986. Cependant, il faut l’anticiper. Sait-on jamais.

    Les conséquences de la baisse des prix sur l’économie algérienne vont-elles apparaître dans l’immédiat ?

    Pas dans l’immédiat. Je pense que cette baisse est absorbable à moyen terme (sur deux ou trois ans). On peut couvrir ça par les réserves de changes et le fond de régulation des recettes. Mais jusqu’à quand ? Le ministre saoudien du pétrole disait que le prix n’allait pas descendre en dessous de 90 dollars. J’espère qu’au niveau de l’Opep, on va corriger l’offre qu’on va mettre sur le marché pour envoyer un signal et permettre au prix du pétrole de remonter, au moins à 90 dollars. Ce qui n’est pas encore acquis. Je pense que des pays, comme l’Arabie saoudite, ne peuvent pas se permettre d’avoir des prix trop bas. J’espère aussi que lors des prochaines réunions de l’Opep, on va adopter une discipline, des quotas et qu’on ne va pas mettre sur le marché tout et n’importe quoi face à une demande mondiale qui est en train de se tasser car l’Europe est en crise et le rythme de la croissance asiatique est en baisse.

    Que faut-il faire pour éviter la crise ?

    Il faut penser à rationaliser d’avantage nos politiques budgétaires. Il faut le faire aujourd’hui, sans attendre. Est-ce qu’on doit diminuer le budget de fonctionnement ou celui de l’investissement ? C’est là que la classe politique est concernée, qu’elle soit au pouvoir ou dans l’opposition. Il faut sérieusement se préoccuper de nos équilibres budgétaires à moyen terme. Ce sont des questions réelles qui méritent un débat sérieux et un consensus politique. Il faut arrêter de dire n’importe quoi sur ces questions et qu’on se positionne politiquement là-dessus. Aujourd’hui, certains (acteurs politiques), disent qu’il n’y a pas de problèmes, d’autres noircissent plus qu’il ne le faut le tableau. Je pense qu’il faut faire preuve de réalisme et de volontarisme. Il faut aussi envoyer des messages à l’opinion publique. Et là, je pense que l’initiative du FFS est intéressante. Parce que ce parti appelle à un débat sérieux et approfondi pour construire un consensus national sur des questions existentielles pour le pays comme la sécurité et l’énergie.

    TSA
    Dernière modification par born_hittiste, 26 octobre 2014, 15h12.
    There's nothing wrong with being shallow as long as you're insightful about it.
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