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A Tunis, l'ambassadeur américain "dégagé" d'un bureau de vote par des manifestants dénonçant les ingérences étrangè

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  • A Tunis, l'ambassadeur américain "dégagé" d'un bureau de vote par des manifestants dénonçant les ingérences étrangè

    A Tunis, l'ambassadeur américain "dégagé" d'un bureau de vote par des manifestants dénonçant les ingérences étrangères. Bien vu !

    Voir l'article de fond sur les élections : Tunis, ville à vendre? Trois ans après la révolution tunisienne, les affairistes, le patronat ont repris contrôle de la scène politique

    L'avenir s'annonce compliqué pour le peuple tunisien. Les résultats ne sont pas encore officiels, mais l'hégémonie des forces économiques néo-libérales est nette. Certains Tunisiens n'ont pas perdu le Nord, ce dimanche, ils ont protesté contre les ingérences étrangères, visant l'ambassadeur américain en représentation à Tunis.

    Ce dimanche, l'ambassadeur américain en Tunisie était en représentation dans les rues de Tunis, faisant le tour des bureaux de vote, vantant les 155 observateurs américains dépêchés pour surveiller le scrutin.

    Tout devait se passer comme prévu : photos pour les journaux avec des Tunisiens enthousiastes, interviews pour la radio louant la démocratie tunisienne.

    L'ambassadeur américain accueilli aux cris de "Dégage" à Tunis !

    Tout ne s'est pas passé comme prévu dans un bureau de vote, rue de Marseille, dans le centre de Tunis. Jacob Walles a été accuelli au cris de "Dégage", avec des slogans dénonçant les ingérences des Etats-unis et du Qatar dans le scrutin.

    Jacob Walles a quitté le bureau sous ses cris de "Dégage". L'ambassade américaine a reconnu l'ensemble de la scène, minimisant toutefois le fait qu'il ait été contraint à partir précipitamment sous la pression populaire.

    "Les USA derrière la Tunisie quel que soit le vainqueur" ? Bien sûr !

    M.Walles s'est toutefois fendu en déclarations dithyrambiques sur le scrutin constatant qu'il s'agit d'un "grand jour pour la Tunisie" et que les "Etats-unis continueraient à soutenir la Tunisie, indépendemment du vainqueur des élections".

    M.l'Ambassadeur ne prend pas trop de risques. Les combinaisons politiciennes sont multiples après le scrutin. Aucune ne mettra en danger les intérêts économiques et géopolitiques des Etats-unis.

    Là où ce fut le cas dans la région depuis 2011, les Etats-unis sont intervenus : guerre en Libye en 2011, coup d'Etat militaire en Egypte en 2013. Quand ses intérêts sont garantis, ils sont prêts à jouer la mise en scène, la farce électorale.

    En Tunisie, on se rappelle qu'en 2009, le parti Ennahdha avait contacté l'ambassade américaine pour les rassurer sur leur programme pro-capitaliste et américano-compatible.

    Décembre 2013, après la nomination du cabinet Jomaa, l'ambassadeur rencontrait successivement les leaders d'Ennadha et Nidaa Tounes - même si ce dernier n'était pas encore un parti majeur, il l'a rencontré en premier ! - pour s'assurer de la transition de la Tunisie vers un ordre stable, dans les intérêts des USA. L'ambassadeur avait insisté sur le "dialogue national", l' "union nationale". Un élément à prendre en compte pour la suite.

    Un consensus néo-libéral à 90 % : est-ce la volonté du peuple tunisien ?

    Les diverses sources convergent sur les grandes lignes du scrutin. Si on suit les estimations dee l'agence de presse turque Anadolou : les "modernistes libéraux-républicains" de Nidaa Tounes seraient largement devant en voix, premier en députés (38%) talonnés par les islamistes-libéraux d'Ennahdha (31%, moins selon d'autres sources)

    Suivent deux partis néo-libéraux, menés par des affairistes ambitieux : l'UPL (8 %) du milliardaire britannico-tunisien Slim Riahi, Afek Tounes (4 %) de l'homme d'affaires Yacine Brahim qui se vante d'être le parti qui compte le plus d'entrepreneurs dans ses rangs !

    Cela fait pour les forces acquises au libéralisme économique, portées par les hommes d'affaires et le patronat, de 80 à 90 % des sièges. Est-ce cela pour quoi les Tunisiens se sont battus en janvier 2011 ?

    Les partis fantoches de centre-gauche, corrompus et opportunistes, de la "Troika" (alliance de pouvoir avec Ennahdha) sont balayés mais présents : le Congrès pour la République (2 %) de l'ami de la France Moncef Marzouki et les sociaux-démocrates d'Ettakatol (1%)

    Seul le Front populaire - regroupant autour du Parti des travailleurs des formations marxistes et nationalistes de gauche - sauverait l'honneur, regroupant 5 % des sièges. Nos camarades d'Al-Massar, regroupés dans l'Union pour la Tunisie, n'auraient aucun siège.

    Les chiffres pourraient encore varier beaucoup dans le détail, les grandes lignes ne changeront pas. Les sondages sérieux et officieux - de source américaine - annonçaient ce tableau. D'où l'absolue sérénité de l'ambassadeur américain devant un scrutin joué d'avance.

    Deux scénarios de combinaisons politiciennes. Un seul gagnant : le patronat acquis à l'austérité du FMI !

    Les scénarios ne sont pas infinis, en fait ils sont fondamentalement deux :

    A - Une alliance modernisatrice de centre-droit (Nidaa + Afek + UPL), sur des bases libérales, en alliance avec les USA, les pays européens, obéissant au FMI, avec une marge fragile :

    Nidaa Tounes mènerait ce bloc, en alliance avec Afek Tounes et l'UPL. Ils pourraient seuls avoir la majorité, mais guère plus de 51 %, ils auront peut-être 60-65 % avec une myriade de petits partis. Cela pourrait rendre cette alliance de bon sens assez instable.

    Toutefois, les convergences peuvent se faire sur trois points : (1) réalisation des réformes structurelles, la libéralisation de l'économie, les privatisations et réductions de salaire exigées par le FMI ; (2) sécularisation d'un Etat de droit, rétablissement de l'ordre favorable aux investisseurs ; (3) partenariat privilégié avec les USA, les pays européens, et d'abord la France, premiers investisseurs du pays.

    On remarque chez ces trois partis les plus grandes fortunes du pays (les Elloumi, Bouchamaoui, Charfeddine, Riahi, Zouari, Klebi), ainsi que les anciens cadres de l'appareil d'Etat Ben alistes recyclés chez Nidaa Tounes. C'est une preuve de sérieux pour les investisseurs étrangers, a-t-on pu retrouver dans la presse économique internationale !

    La majorité des têtes de liste de Nidaa Tounes était composée d'hommes d'affaires, de membres éminents du patronat. Afek Tounes pouvait, elle, compter sur 25 % d'entrepreneurs ... chez ses adhérents !

    Si le camp modernisateur-libéral obtient un écart suffisant, il offrirait les meilleures garanties en terme de politique néo-libérale. Avec le soutien du patronat (l'UTICA), et peut-être un temps du syndicat (UGTT). On retrouve d'ailleurs des figures du patronat et du syndicat dans Nidaa Tounes !

    Le risque est de donner trop d'influence aux islamistes dans l'opposition, avec le risque de déstabiliser le pays, bien qu'ils ne soient pas désireux de la canaliser sur des bases sociales, trop d'accord avec cette politique d'austérité qu'ils ont tenté d'appliquer depuis 2011!

    2 - Une "union nationale" islamistes/laics, sur des bases économiques libérales, en alliance avec les USA et les monarchies du Golfe, obéissant aux diktats du FMI

    C'est le rêve du patronat (UTICA), des investisseurs étrangers américains et du Golfe : une "union nationale" entre islamistes d'Ennahdha et modernistes de Nidaa Tounes.Ils pourraient bénéficier de près de 75 % des voix, voire plus avec Afek et l'UPL.

    C'est la formule idoine, trop fragile avec la faiblesse des petits partis de la Troika après 2011. La puissance de Nidaa Tounes la rend inébranlanble politiquement. Depuis 2011, l'UTICA ne cesse de pousser à l' "union nationale", à un "gouvernement technocratique", favorable au business local et international, attaché à la modernisation ( = libéralisation) du pays.

    Ce schéma est-il possible après le scrutin de dimanche? Bien entendu. Les islamistes ont déjà salué, très fair-play, la victoire de Nidaa Tounes. Rachid Ghannouchi s'étaient dit prêts à collaborer avec Nidaa après le scrutin. Le leader de Nidaa n'a pas refusé cette main tendue.

    Nidaa et Ennahdha peuvent s'entendre sur l'essentiel : une politique de libéralisation de l'économie, les réformes structurelles nécessaires, exigées par le FMI, la Banque mondiale. Au niveau international, une bonne entente sans vague avec les USA, l'Europe, le Qatar est dans les intérêts de tout le monde.

    Rappelons-nous ces paroles du baron des affaires Mohammed Frikha, soutien d'Ennahdha :

    « l'UTICA a proposé aux différents partis, dont Ennahda, d'intégrer des hommes d'affaires dans leur liste. Il est vrai qu'il existe un certain consensus sur la ligne économique, notmament chez Ennahda, Nidaa Tounès, et d'autres comme Afek ».

    Ce scénario n'est pas gagné d'avance. Il constituerait une énorme trahison pour tous les Tunisiens qui ont voté les laics de Nidaa pensant faire barrage aux islamistes. Les divergences sur la conception de l'Etat, la place de la religion dans la société ne sont pas minces.

    On est encore dans de la politique-fiction. Sans doute jusqu'à demain quand vont commencer les tractations. La désillusion risque d'être terrible pour les Tunisiens : dès les premières alliances nouées, dès les premières mesures d'austérité tombées. Mais une bonne partie du peuple tunisien n'est pas dupe, celle qui crie "dégage" aux ambassadeurs étrangers venus faire la loi en Tunisie !

    solidarité internationale pcf 28/10/2014
    Dernière modification par Elghifari, 28 octobre 2014, 08h42.

  • #2
    La "révolution" tunisienne détournée de ses objectifs en faveur de l'enrichissement des riches tunisiens en alliance avec les USA, l'Europe et les monarchies ??

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    • #3
      155 observateurs américains pour les législatives



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