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L'Amérique enlève à la Chine les moyens d'existence

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  • L'Amérique enlève à la Chine les moyens d'existence

    Les Etats-Unis optent pour la main-d'oeuvre de l'Amérique centrale et du Sud qui devient de plus en plus compétitive sur fond de la hausse des salaires en Asie. Des zones industrielles utilisant l'énergie électrique bon marché et la main-d'oeuvre à bas prix apparaîssent sur la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Selon les experts, les produits chinois seront progressivement évincé du marché américain géant qui sera reconquis par les producteurs locaux.

    The Boston Constulting Group américain a réalisé un sondage auprès de gros industriels. Le sondage a démontré qu' à la fin de 2013 plus de la moitié des compagnies américaines ayant un chiffre d'affaires annuel supérieur à un milliard de dollars avaient rapatrié leurs capacités de production aux Etats-Unis ou se proposaient de le faire. Les spécialistes de The Boston Consulting Group en ont déduit que le reshoring (le retour à la production industrielle locale) devenait une tendance dans les économies développées.

    A quoi tient cette tendance ? Les experts citent plusieurs raisons. La cause principale est le renchérissement de la main-d'oeuvre en Asie, particulièrement en Chine. Il y a plusieurs décennies, un prix bas était le principal avantage compétitif des produits chinois qui leur a permis d'occuper l'ensemble du marché mondial. Mais le niveau de vie en Chine croît et la main-d'oeuvre devient, par conséquent, plus chère. Dans certaines branches à haute technicité le coût du travail en Chine est déjà comparable à celui de l'Europe centrale et de l'Est. En outre, l'électricité y devient plus chère à cause des problèmes écologiques croissants.

    Aux Etats-Unis, c'est tout le contraire. L'extraction croissante du gaz de schiste diminue le coût de l'énergie électrique. Le chômage grandissant dans les pays d'Amérique latine promet aux Etats-Unis une main-d'oeuvre bon marché. Aussi le reshoring est-il tout à fait logique pour les Américains. Il y a cependant d'autres raisons pour lesquelles les entreprises étrangères abandonnent la Chine, signale le conseiller de l'Institut du développement moderne Nikita Maslennikov :

    « La fragilité du système financier de Chine lourd de risques de défauts de paiement corporatifs et de dettes des gouvernements locaux représente un grave danger pour les entreprises étrangères. De faibles rithmes de libéralisation de l'économie n'augmentent pas d'optimisme. Le plan d'action des régulateurs monétaires n'est pas élucidé. Il n'est pas clair s'ils vont stimuler la croissance économique ou résoudre les problèmes en suspens.

    En effet, le montant des crédits dans l'économie chinoise est déjà supérieur à 200 % du PIB. Notons à titre de comparaison que le Japon est entré dans une récession quand ce taux a atteint 230 %. La crise hypothécaire de 2008 aux Etats-Unis a éclaté quant la charge des dettes dans l'économie a atteint 249 %. Ainsi les craintes des hommes d'affaires étrangers ne sont pas sans fondement. Selon Nikita Maslennikov cela pousse les investisseurs à prendre une pause pour réfléchir sur l'avenir du système financier et de l'économie en Chine.

    Entre-temps, le reshoring américain cause un grave préjudice à la Chine dont l'économie est orientée vers les exportations : les Etats-Unis demeurent son principal partenaire commercial et en matière d'investissement. L'activité industrielle en Chine ralentit. En témoignent les données du premier semestre. Selon le service chinois des statistiques entre janvier et juin la croissance industrielle a légèrement dépassé 7 %, le taux le plus bas de ces deux dernières années.

    La Chine, que doit-elle faire dans cette situation ? Il faut évidemment tabler sur le marché intérieur. Mais la transformation du modèle de croissance économique ne se produit pas rapidement. Les experts suggèrent que dans les conditions où les exportations des produits manufacturés ont dimuné, le développement des exportations des services pourrait être une solution provisoire. Des premières réalisations en la matière ont déjà lieu. En 2013, la part des services dans le PIB chinois a pour la première fois dépassé celle de la production industrielle. L'immobilier, le commerce de détail et les finances ont constitué 46 % du PIB tandis que la contribution de la production industrielle n'a été que de 44 %. D'autant plus que le secteur tertiaire a des possibilités de croissance : dans les pays évolués il représente jusqu'à 70 % de l'économie.


    Léonide Kovatchitch
    La Voix de Russie
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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