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Jérusalem brûle-t-il ?

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  • Jérusalem brûle-t-il ?

    Les tensions, exacerbées par les projets de colonisation juive, sont encore montées d'un cran dans la ville sainte après l'attaque perpétrée, le 29 octobre, contre un militant connu de l’extrême droite israélienne.

    Quatre mois de feu à Jérusalem. La carte complète des indicents", annonce sur sa page d’accueil le site hébréophone du grand quotidien de centre-gauche Ha’Aretz. De fait, depuis l’interruption ex abrupto des laborieux pourparlers de paix entre l’OLP de Mahmoud Abbas et le gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou, pas un jour ne passe sans affrontements dans la partie orientale (arabe mais sous occupation) de Jérusalem, le plus souvent causés par de nouvelles annonces de projets de constructions israéliens ou d’expropriations de Palestiniens dans quelques quartiers emblématiques, comme celui de Silwan.

    L’assassinat manqué de Yéhouda Glick, un responsable d’une association extrémiste nationaliste religieuse, ce mercredi 29 octobre, puis la liquidation de son auteur présumé, Mouhammad Hijazi, un Palestinien de Jérusalem-Est, sont venus rappeler à quel point la vieille forteresse cananéenne vit sur un volcan depuis un demi siècle. Pour l’instant, à l’instar de Yediot Aharonot, la presse à grand tirage s’interroge sur le port d’arme de l’assaillant palestinien. Le même quotidien se demande qui sera la prochaine cible nationaliste religieuse d’un attentat palestinien, expliquant ainsi que le très radical député du Likoud, Moshé Feiglin, bénéficie depuis ce jeudi 30 octobre d’une protection rapprochée.

    Conjurer le spectre d'une guerre de religion

    De plus en plus de fidèles juifs obtiennent de la police israélienne des dérogations à l’interdiction* qui leur est faite de fouler l’esplanade sacrée (Noble sanctuaire ou mont du Temple). Dans ce contexte, l’annonce faite par le Premier ministre Nétanyahou que ladite esplanade était temporairement interdite aux musulmans (c'est-à-dire aux Palestiniens) a suscité la colère de l'OLP.

    L'Organisation de libération de la Palestine était déjà chauffée à blanc par l’interruption des négociations au printemps dernier et serait déterminée, en tant qu’Etat observateur, à défendre le dossier devant l’Assemblée générale, voire le Conseil de sécurité de l’ONU. Au point de pousser le journaliste d’habitude très martial Ron Ben-Yishaï, à exhorter, dans Yediot Aharanot, le gouvernement Nétanyahou à "conjurer le spectre d’une guerre de religion à l’échelle de tout le Moyen-Orient et à s’en prendre aux pyromanes, fussent-ils juifs ou musulmans".

    "Notre présence ne sera jamais naturelle pour eux"

    S’il est d’accord sur le constat de Ron Ben-Yishaï, son confrère Nadav Shragaï ne l’est pas sur les mesures que devrait prendre le gouvernement israélien. Dans les colonnes du tabloïd nationaliste Israël Hayom, cet ancien journaliste de Ha’Aretz n’y va pas par quatre chemins. "Les raisons qui ont poussé Hijazi à tenter d’assassiner Yéhouda Glick sont les mêmes que celles qui poussèrent, en 1929, des émeutiers palestiniens à massacrer des Juifs à Jérusalem et à Hébron. Pour ces Palestiniens, le libre accès de fidèles juifs à des lieux considérés comme musulmans est inacceptable. Et ces Palestiniens, en s’en prenant au très radical mais pacifique Yéhouda Glick, viennent de nous rappeler que notre présence en ce pays ne sera jamais naturelle pour eux. Il faut temporairement interdire l’accès de l’esplanade aux fidèles juifs comme musulmans, attendre que le calme revienne, et imposer à ces derniers que les Juifs puissent se rendre et se recueillir là où leur foi les appelle."

    le courrier international
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