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MI5 :plus de 1.600 personnes activement impliquées dans le terrorisme

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  • MI5 :plus de 1.600 personnes activement impliquées dans le terrorisme

    La chef des services de renseignement intérieur britanniques a lancé vendredi un véritable cri d'alarme sur l'aggravation de la menace terroriste au Royaume-Uni, faisant état de près de 200 groupes sous surveillance et d'une radicalisation préoccupante de certains jeunes.

    Dans une rare intervention publique, Eliza Manningham-Buller, directrice générale du MI5 depuis 2002, a dressé un tableau particulièrement sombre, révélant également que ses services avaient connaissance de près de 30 complots et en avaient déjoué "cinq très importants" depuis les attentats du 7 juillet 2005.

    Ces "quelque 200 groupes ou réseaux", totalisent, a-t-elle précisé, "plus de 1.600 individus identifiés, et il y en a beaucoup que nous ne connaissons pas". Ils sont "activement impliqués dans la préparation ou l'assistance à des actes terroristes ici et à l'étranger".
    La chef du MI5 a également affirmé que la police et les services de renseignement avaient "connaissance de nombreux complots pour tuer des gens et mettre en péril notre économie. Non pas cinq ou dix, mais plus près de 30".

    Selon elle, certains réseaux sont "dirigés par Al-Qaïda au Pakistan", d'autres "s'en inspirent" pour préparer des "attentats-suicide visant à faire un maximum de victimes au Royaume-Uni". La menace devient plus sophistiquée, et pourrait "inclure demain l'utilisation d'agents chimiques et bactériologiques, de matériaux radioactifs et même nucléaires", a-t-elle ajouté.

    "De plus en plus de gens passent de la sympathie passive au terrorisme actif, après avoir été radicalisés ou endoctrinés par des amis, leur famille, ou lors d'entraînements organisés ici ou à l'étranger", a-t-elle asséné.

    "La machine de propagande est sophistiquée (...) et nous en voyons les résultats effrayants ici: de jeunes adolescents préparés pour devenir des kamikazes".

    Selon elle, les terroristes sont motivés notamment par "la politique étrangère britannique, interprétée comme anti-musulmane, en particulier (à cause de) l'implication britannique en Irak et en Afghanistan". Un lien qu'a toujours farouchement refusé le Premier ministre Tony Blair.

    Cette semaine, un Britannique de 34 ans, converti à l'islam, Dhiren Barot, a été condamné à la prison à vie à Londres pour avoir préparé des attentats en Angleterre et aux Etats-Unis. Mais 99 autres suspects attendent d'être jugés dans 34 affaires, a rappelé Mme Manningham-Buller.

    Le MI5 est rarement aussi précis, et sa directrice, qui parle au mieux une fois par an, a insisté sur le fait qu'elle ne cherchait pas à dramatiser, mais "à décrire de la manière la plus franche possible la menace d'Al-Qaïda au Royaume-Uni". Cette menace "est grave, elle augmente, et sera avec nous, je pense, pour une génération. C'est une campagne soutenue, pas une série d'incidents isolés", a-t-elle insisté.

    Elle a rappelé qu'à en croire les sondages, plus de 100.000 Britanniques considéraient justifiés les attentats de Londres, qui avaient fait 56 morts et près de 700 blessés dans les transports en commun londoniens.

    Les auteurs de ces attentats étaient quatre jeunes Britanniques musulmans, dont trois d'origine pakistanaise.

    La communauté musulmane au Royaume-Uni est principalement composée de Pakistanais, qui en 2005 ont effectué 402.000 voyages dans leur pays d'origine.

    Eliza Manningham-Buller a tenu ces propos devant un petit groupe fermé d'universitaires jeudi soir au Queen Mary's College à Londres. Son discours a ensuite été placé vendredi sur le site internet du MI5.

    Interrogé sur ce cri d'alarme, Tony Blair a déclaré que la menace terroriste en Grande-Bretagne était "très réelle et elle s'est aggravée au cours d'une longue période". Lui aussi a estimé qu'il s'agissait d'une " très longue bataille", qui prendrait "une génération".

    Mais Massoud Shadjareh, président de l'Islamic Human Rights Commission, a affirmé que les chiffres du MI5 étaient contredits par le petit nombre de personnes condamnées pour terrorisme, et estimé que ces propos ne feraient que "contribuer à la paranoïa".

    Par AFP
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