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Le marché automobile américain tourne la page des années crise

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  • Le marché automobile américain tourne la page des années crise

    Après avoir subi l'effondrement spectaculaire des ventes durant la crise financière, le marché automobile américain renoue avec ses niveaux d'avant-crise. Annoncé comme condamné, le traditionnel pick-up américain reste la vedette de ce marché, au grand soulagement des trois groupes nationaux.

    Tout serait-il rentré dans l'ordre dans le monde automobile américain comme si une violente tempête n'avait pas tout soufflé sur son passage? En tout cas, le mois d'octobre confirme que le marché automobile américain est définitivement sorti du marasme. D'après Autodata Corp près de 1,28 million de véhicules ont été vendus sur le mois d'octobre soit une hausse de 6,1% sur un an, un chiffre légèrement au-dessus des attentes.

    Un rattrapage de 7 millions de voitures
    Les experts estiment que le marché américain pourrait caresser dès cette année les 17 millions d'immatriculations ce qui le ramènerait à son niveau d'avant-crise. Pour rappel, les ventes étaient de 15,6 millions en 2013. Cette dynamique tranche avec le marché européen qui parvient à peine à stabiliser son marché. Yann Lacroix, analyste automobile chez Euler Hermés, relativise et estime que le marché américain vit surtout un phénomène de rattrapage. "La crise a été beaucoup plus violente aux États-Unis qu'en Europe, le marché américain est passé de 17,5 millions d'immatriculations à 10,5 millions au plus fort de la crise en 2009-2010", explique-t-il.


    Un marché très mature
    Il semblerait donc que les constructeurs automobiles américains semblent avoir tourné la page de la crise économique mais celui-ci pourrait avoir atteint un plafond. "Je table sur une croissance de 5% en 2014, et de 3% en 2015, je pense que le marché devrait rester aux alentours de 17,5 millions de véhicules", anticipe Yann Lacroix. "Nous sommes dans un marché de renouvellement, pas dans un marché d'investissement", met-il toutefois en garde.

    "La moyenne d'âge des véhicules était de plus de dix ans, dans un marché où le taux d'équipement est le plus élevé du monde, le consommateur américain s'est donc relancé dans l'achat d'un nouveau véhicule", poursuit l'analyste d'EulerHermés pour La Tribune.

    Et pourtant, les constructeurs reviennent de très loin. L'effondrement sans précédent des immatriculations avait conduit le pays à des solutions extrêmes : nationalisations, fermetures de dizaines d'usines, disparition de marques (Pontiac, Hummer, Saturn...).

    En pleine crise, les Cassandres ne donnaient pas cher des constructeurs américains en raison de leur spécialisation dans les grosses voitures (pick-up, 4X4) alors que la hausse des prix du carburant poussait le consommateur vers des modèles plus sobres et plus petits. L'administration américaine avait d'ailleurs conditionné le rachat de Chrysler par Fiat par l'introduction d'un "petit modèle" dans le catalogue du constructeur américain.

    Le retour en grâce des grosses voitures
    La prédiction ne s'est pas accomplie puisqu'aujourd'hui, c'est précisément ce segment qui tire le marché. Ainsi, les ventes de Jeep ont flambé de 52% sur le seul mois d'octobre sur un an. Les ventes de RAM (l'autre filiale de Chrysler spécialisée dans les grosses cylindrées) ont augmenté de 36%. S'il n'a pas enregistré de forte hausse, Ford est toutefois en embuscade puisque le renouvellement de sa série F (gamme la plus vendue) doit être prochainement relancée avec de nouveaux modèles. De son côté, General Motors sort d'une mauvaise passe après les rappels massifs (plus de 30 millions de véhicules) qui ont abîmé son image. Le groupe compte néanmoins sur la montée en puissance de ses nouveaux Chevrolet Colorado et GMC Canyon (commercialisés depuis mi-septembre) pour surfer sur le retour en grâce des pick-up chez le consommateur américain.

    Lire aussi : L'Europe, gouffre financier pour GM et Ford

    Les constructeurs ne se sont pas contentés de relancer des nouveaux modèles. Ils ont totalement revu la conception de ces modèles pour les alléger et proposer des motorisations plus efficientes. Ainsi, la nouvelle et très attendue série F de Ford sera totalement conçue en aluminium soit 300 kilos en moins. Elle sera également dotée d'une motorisation de 6 cylindres contre 8 cylindres auparavant. Ces efforts seraient vains si, en parallèle, les prix à la pompe n'avaient pas connu une relative accalmie à la faveur d'un dollar plus cher, mais surtout grâce à l'abondance du pétrole de schiste.

    Un bilan social moins glorieux
    Les choses sont-elles rentrées dans l'ordre aux États-Unis ? Presque ! Le bilan social reste très lourd. "Le marché américain s'est lourdement restructuré avec beaucoup de fermetures d'usines, avant une réindustrialisation permise par d'importants efforts de productivité. Aujourd'hui, la filière automobile compte 950.000 salariés, contre 1,1 million avant la crise", nous rappelle Yann Lacroix.

    la tribune
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