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Israël : la troisième Intifada a-t-elle commencé ?

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  • Israël : la troisième Intifada a-t-elle commencé ?

    Jérusalem a connu mercredi une de ses pires flambées de violence avec une nouvelle attaque à la voiture bélier et des heurts sur l'esplanade des Mosquées.

    Sera-t-il possible d'arrêter l'embrasement de Jérusalem ? La troisième Intifada a-t-elle commencé ? Dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est, il n'y a pratiquement pas de soirs sans accrochages entre de jeunes Palestiniens et la police israélienne. En l'espace d'une dizaine de jours, deux attentats à la voiture bélier perpétrés par des Palestiniens ont fait trois morts israéliens, un bébé, une jeune femme et un officier des gardes-frontières. Les deux assaillants ont été abattus sur place.

    Les derniers événements sur l'esplanade des Mosquées sont à l'origine de cette violence qui pourrait se transformer en incendie régional. Troisième lieu saint de l'islam, le Haram-Al-Charif (le Noble Sanctuaire) est aussi le mont du Temple, le site le plus sacré du judaïsme. C'est là que se dressait le temple d'Hérode détruit par les Romains en 70 apr. J.-C. Des fondamentalistes messianiques réclament le droit d'y prier. Des députés et des ministres du Likoud - la droite nationaliste - et de la Maison juive - le parti religieux nationaliste de Naftali Bennett - se sont joints à ce combat, en allant visiter l'esplanade des Mosquées et en réclamant à la Knesset, le Parlement, le changement du statu quo existant qui interdit toute prière juive dans ce lieu. Pour les musulmans, de plus en plus inquiets, tout cela n'est que provocations. Chaque incident sur ce site est générateur de violence.


    La colère de la Jordanie

    Comme ce mercredi où lors d'un accrochage avec de jeunes lanceurs de pierres, les policiers ont pour la première fois brièvement pénétré à l'intérieur de la sainte mosquée Al-Aqsa. Peu après, à Jérusalem-Est, Ibrahim al-Akari, du camp de réfugiés de Shouafat, a, très énervé, quitté son épouse et ses cinq enfants. Au volant de sa fourgonnette, il a foncé dans un groupe de gardes-frontières. Il est ensuite sorti de son véhicule armé d'une barre de fer et a frappé des passants, avant d'être abattu par des policiers. Le Shin Beth, le service de sécurité intérieur israélien, ne le considérait pas comme dangereux, bien que cet homme de 38 ans appartienne à une famille proche du Hamas.

    Une heure plus tard, pour protester contre "les mesures prises par Israël sur l'esplanade des Mosquées", la Jordanie rappelait pour consultation son ambassadeur à Tel-Aviv. La Jordanie, qui, tout comme l'Autorité palestinienne, réclame une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU. Le porte-parole de Mahmoud Abbas a accusé le gouvernement israélien de "persister dans son plan pour que continuent les violations dans le sanctuaire d'Al-Aqsa et de défendre les colons qui attaquent la mosquée, violant toutes les règles internationales".

    Poursuite de la colonisation

    Après la tentative d'assassinat, le 29 octobre dernier, du rabbin activiste Yehuda Glick par Mouataz Hijazy, un Palestinien de 32 ans de Jérusalem-Est, abattu quelques heures plus tard à son domicile par des forces spéciales de la police, Benyamin Netanyahou avait lancé un appel au calme, demandant notamment aux membres du Parlement proches des messianistes juifs de faire preuve de modération. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas été suivi. Moshe Feiglin, vice-président de la Knesset et un des dirigeants du Likoud, a effectué une visite très médiatisée sur l'esplanade des Mosquées. Tout cela alors que le ton ne cesse de monter entre le gouvernement israélien et l'Autorité autonome.

    Depuis l'appel lancé par Mahmoud Abbas pour "la défense d'Al-Aqsa face au colon", le président palestinien est devenu pour le cabinet israélien celui qui, "avec ses partenaires du Hamas, incite à la violence". Ce mercredi, Benyamin Netanyahou a enfoncé un peu plus le clou en affirmant que "Abbas était directement responsable des attaques terroristes qui ont secoué Jérusalem ces dernières semaines". À cela s'ajoutent les dernières décisions du gouvernement israélien en matière de colonisation qui ne sont pas faites pour calmer les esprits. Lundi dernier, le ministère de l'Intérieur a en effet annoncé le lancement d'un plan de construction de 500 logements à Jérusalem-Est.

    Mercredi soir, un autre attentat à la voiture bélier avait lieu, cette fois en Cisjordanie. L'Intifada de Jérusalem ferait-elle tache d'huile ?

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