65ème ANNIVERSAIRE DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE ALLEMANDE (RDA) : DISCOURS DU REPRÉSENTANT DU PARTI COMMUNISTE ALLEMAND (DKP), OLAF HARMS
Discours du représentant du DKP (Parti communiste allemand), Olaf Harms, membre du secrétariat du présidium du DKP, à l’occasion de la cérémonie pour le 65ème anniversaire de la RDA (République Démocratique Allemande) au Cabinet d’histoire de la RDA à Bochum
Le discours est paru le 29/09/2014 sur news.dkp
Chères amies et chers amis, chers camarades,
d’abord, je vous remercie cordialement pour l’invitation à cette cérémonie au nom du DKP. Je viens de Hambourg, la ville natale d’une personnalité exceptionnelle : Ernst Thälmann. C’est en outre le seul lieu en RFA, entretenu par les moyens privés, où il y a encore un mémorial dédié à ce communiste extraordinaire, à ce leader ouvrier et à ses camarades de lutte. A cause de cela, je veux ouvrir mon discours de bienvenue en citant Thälmann : « Des journées commémoratives n’ont pas de sens, si elles n’ont pas un effet sur le présent et sur le futur. »
L’objectif des socialistes et des communistes soviétiques est-allemands était, à l’origine, garder une Allemagne entière, un nouveau départ et une mutation de toute l’Allemagne sans fascistes, profiteurs de la guerre ni capitalistes. Il s’agissait de construire une vraie nouvelle Allemagne démocratique et pacifique. C’est ce qu’avait aussi prévu le Traité de Potsdam signé par les quatre puissances victorieuses en 1945.
Mais les choses se sont passées autrement : « Plutôt l’entière moitié de l’Allemagne, que la moitié de l’Allemagne entière !» – conformément à cette devise d’Adenauer, l’Allemagne fut divisée. La proposition soviétique de conclure un traité de paix avec une Allemagne démocratique et antifasciste fut rejetée en faveur d’une « intégration » dans l’Occident capitaliste (fondation de la RFA, le 23/05/1949) et dans son alliance militaire et agressive, l’OTAN.
La RDA fut fondée le 7 octobre 1949. C’est ainsi que la construction d’une alternative antifasciste et socialiste a commencé à l’Est, dans un effort énorme.
La plupart de ceux qui comptaient à la génération de la construction de la RDA n’étaient pas des gens de l’élite bourgeoise, mais des fils et des filles d’ouvriers et de paysans qui étaient souvent encore peu expérimentés en politique. Ils construisaient un projet antifasciste antagonique à celui de l’Ouest capitaliste.
Ils ont fait de la partie la plus petite de l’Allemagne un pays qui faisait partie des dix plus grands Etats industriels. Ils s’orientaient vers une alternative socialiste durable face au capitalisme. Ils construisaient un État reconnu dans le monde entier, dont la politique extérieure témoignait de l’internationalisme et de la lutte pour la paix. Dans beaucoup de pays du monde, cet État était respecté pour sa solidarité avec les peuples qui luttaient pour leur liberté nationale et politique. En RDA, beaucoup de réfugiés fuyant le fascisme ou l’impérialisme ont trouvé une nouvelle patrie.
Dans l’industrie, il n’existait plus les propriétés privées capitalistes des grands moyens de production. Il n’existait plus les anciens agrariens à l’est de l’Elbe avec leurs grandes terres. Les usines avaient passé aux mains du peuple ; ils étaient entreprises socialisées [en all. VEB]. Les terrains appartenaient à ceux qui les cultivaient – aux coopérateurs agricoles. Le droit d’avoir du travail avait été inscrit dans la constitution.
Le pouvoir d’Etat n’était plus à côté des millionnaires et des milliardaires, mais était exercé par la Chambre du peuple en alliance avec le Front national [rien à voir avec ce parti de l’extrême droite en France] qui se composait des partis, du syndicat et des unions démocratiques. Les Krupp, les Siemens, les Henkel, les Porsche, Quandt et Piech ne régnaient plus. Ceux qui dominaient désormais, c’étaient les « Monsieur-Tout-le-monde » : les Müller et les Krause, les Schulze et les Schmidt.
L’image que se faisait d’elle-même la RDA, c’était celle d’un pays où les travailleurs devraient tenir et exercer le pouvoir dans leurs mains, et non les riches.
De là venait la colère du capital. Cette colère se faisait jour envers un Etat qui s’orientait à partir des idées de Marx et d’Engels et des expériences de la lutte du mouvement ouvrier et communiste international. C’était un Etat qui était fidèle à l’objectif de construire une alternative anticapitaliste et antifasciste face au pouvoir des monopoles et des banques, des patrons de l’armement et des profiteurs de guerre, donc face à ceux qui avaient déjà financé le parti de Hitler en 1933. Ces représentants de l’ancien ordre capitaliste et impérialiste ont essayé de saboter et de supprimer cet Etat des cartes de géographie. Ils ont essayé de boycotter, d’isoler politiquement et enfin d’étrangler cette Allemagne antifasciste et socialiste, économiquement plus faible.
Pendant 40 ans, ils n‘y sont pas parvenus. Durant ces 40 ans, l’existence de la RDA et des Etats socialistes a mis un frein au capitalisme: durant 40 ans nous avons eu la paix en Europe. Des limites ont été imposées aux fractions les plus agressives du grand capital et du capital monopoliste et à leurs tendances expansionnistes, notamment par des moyens économiques importants qui le socialisme a dû trouver pour sa défense.
Pendant 40 ans, la RDA prenait place comme partenaire invisible aux tables de négociation salariales et elle donnait un coup de main à la plus grande organisation de classe au sein de la classe ouvrière, aux syndicats en RFA.
Pendant 40 ans, l’ouest a dû se mesurer à la RDA, quand il s’agissait par exemple de la politique de l’éducation, de la santé et de la protection sociale.
Pendant 40 ans, la RDA était l’écharde dans la chair du capitalisme et sz l’impérialisme allemand.
Quand le 3 octobre 1990, la RDA a formellement fini d’exister, le capital, refréné jusqu’à ce moment, a été libéré avec des conséquences désastreuses.
Discours du représentant du DKP (Parti communiste allemand), Olaf Harms, membre du secrétariat du présidium du DKP, à l’occasion de la cérémonie pour le 65ème anniversaire de la RDA (République Démocratique Allemande) au Cabinet d’histoire de la RDA à Bochum
Le discours est paru le 29/09/2014 sur news.dkp
Chères amies et chers amis, chers camarades,
d’abord, je vous remercie cordialement pour l’invitation à cette cérémonie au nom du DKP. Je viens de Hambourg, la ville natale d’une personnalité exceptionnelle : Ernst Thälmann. C’est en outre le seul lieu en RFA, entretenu par les moyens privés, où il y a encore un mémorial dédié à ce communiste extraordinaire, à ce leader ouvrier et à ses camarades de lutte. A cause de cela, je veux ouvrir mon discours de bienvenue en citant Thälmann : « Des journées commémoratives n’ont pas de sens, si elles n’ont pas un effet sur le présent et sur le futur. »
L’objectif des socialistes et des communistes soviétiques est-allemands était, à l’origine, garder une Allemagne entière, un nouveau départ et une mutation de toute l’Allemagne sans fascistes, profiteurs de la guerre ni capitalistes. Il s’agissait de construire une vraie nouvelle Allemagne démocratique et pacifique. C’est ce qu’avait aussi prévu le Traité de Potsdam signé par les quatre puissances victorieuses en 1945.
Mais les choses se sont passées autrement : « Plutôt l’entière moitié de l’Allemagne, que la moitié de l’Allemagne entière !» – conformément à cette devise d’Adenauer, l’Allemagne fut divisée. La proposition soviétique de conclure un traité de paix avec une Allemagne démocratique et antifasciste fut rejetée en faveur d’une « intégration » dans l’Occident capitaliste (fondation de la RFA, le 23/05/1949) et dans son alliance militaire et agressive, l’OTAN.
La RDA fut fondée le 7 octobre 1949. C’est ainsi que la construction d’une alternative antifasciste et socialiste a commencé à l’Est, dans un effort énorme.
La plupart de ceux qui comptaient à la génération de la construction de la RDA n’étaient pas des gens de l’élite bourgeoise, mais des fils et des filles d’ouvriers et de paysans qui étaient souvent encore peu expérimentés en politique. Ils construisaient un projet antifasciste antagonique à celui de l’Ouest capitaliste.
Ils ont fait de la partie la plus petite de l’Allemagne un pays qui faisait partie des dix plus grands Etats industriels. Ils s’orientaient vers une alternative socialiste durable face au capitalisme. Ils construisaient un État reconnu dans le monde entier, dont la politique extérieure témoignait de l’internationalisme et de la lutte pour la paix. Dans beaucoup de pays du monde, cet État était respecté pour sa solidarité avec les peuples qui luttaient pour leur liberté nationale et politique. En RDA, beaucoup de réfugiés fuyant le fascisme ou l’impérialisme ont trouvé une nouvelle patrie.
Dans l’industrie, il n’existait plus les propriétés privées capitalistes des grands moyens de production. Il n’existait plus les anciens agrariens à l’est de l’Elbe avec leurs grandes terres. Les usines avaient passé aux mains du peuple ; ils étaient entreprises socialisées [en all. VEB]. Les terrains appartenaient à ceux qui les cultivaient – aux coopérateurs agricoles. Le droit d’avoir du travail avait été inscrit dans la constitution.
Le pouvoir d’Etat n’était plus à côté des millionnaires et des milliardaires, mais était exercé par la Chambre du peuple en alliance avec le Front national [rien à voir avec ce parti de l’extrême droite en France] qui se composait des partis, du syndicat et des unions démocratiques. Les Krupp, les Siemens, les Henkel, les Porsche, Quandt et Piech ne régnaient plus. Ceux qui dominaient désormais, c’étaient les « Monsieur-Tout-le-monde » : les Müller et les Krause, les Schulze et les Schmidt.
L’image que se faisait d’elle-même la RDA, c’était celle d’un pays où les travailleurs devraient tenir et exercer le pouvoir dans leurs mains, et non les riches.
De là venait la colère du capital. Cette colère se faisait jour envers un Etat qui s’orientait à partir des idées de Marx et d’Engels et des expériences de la lutte du mouvement ouvrier et communiste international. C’était un Etat qui était fidèle à l’objectif de construire une alternative anticapitaliste et antifasciste face au pouvoir des monopoles et des banques, des patrons de l’armement et des profiteurs de guerre, donc face à ceux qui avaient déjà financé le parti de Hitler en 1933. Ces représentants de l’ancien ordre capitaliste et impérialiste ont essayé de saboter et de supprimer cet Etat des cartes de géographie. Ils ont essayé de boycotter, d’isoler politiquement et enfin d’étrangler cette Allemagne antifasciste et socialiste, économiquement plus faible.
Pendant 40 ans, ils n‘y sont pas parvenus. Durant ces 40 ans, l’existence de la RDA et des Etats socialistes a mis un frein au capitalisme: durant 40 ans nous avons eu la paix en Europe. Des limites ont été imposées aux fractions les plus agressives du grand capital et du capital monopoliste et à leurs tendances expansionnistes, notamment par des moyens économiques importants qui le socialisme a dû trouver pour sa défense.
Pendant 40 ans, la RDA prenait place comme partenaire invisible aux tables de négociation salariales et elle donnait un coup de main à la plus grande organisation de classe au sein de la classe ouvrière, aux syndicats en RFA.
Pendant 40 ans, l’ouest a dû se mesurer à la RDA, quand il s’agissait par exemple de la politique de l’éducation, de la santé et de la protection sociale.
Pendant 40 ans, la RDA était l’écharde dans la chair du capitalisme et sz l’impérialisme allemand.
Quand le 3 octobre 1990, la RDA a formellement fini d’exister, le capital, refréné jusqu’à ce moment, a été libéré avec des conséquences désastreuses.
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