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Relance industrielle : La mue libérale ?

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  • Relance industrielle : La mue libérale ?

    25 ans quasi jour pour jour après la chute du mur de Berlin, le gouvernement veut tourner la page de l’économie administrée. Les travaux de la conférence nationale sur le développement économique et social se sont clôturés hier à Alger.


    Un grand vent de liberté a soufflé cette semaine sur le Palais des nations, où s’est tenue la Conférence sur le développement économique et social. Intitulé ronflant pour une ambition colossale : définir un nouveau modèle de croissance. En clair : relancer l’outil de production pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures. En encore plus clair : LI-BE-RA-LI-SER ! Le terme n’est pas pleinement assumé. «Nous ne sommes pas des libéraux débridés, c’est de l’ordre du blasphème ça», a lâché Abdelmalek Sellal à la tribune. Nul ne sait s’il s’est ensuite lavé la bouche avec du savon. Assumée, en revanche, la volonté de tourner la page d’une économie asphyxiée par une trop grande implication de l’Etat. «Nous avons été socialistes. Nous avons été pseudo-capitalistes. Nous sommes désormais pragmatiques», a assuré le Premier ministre. «Oui, c’est un tournant libéral», décrypte en coulisses un conseiller du ministre de l’Industrie, Abdessalam Bouchouareb.

    Yoyo

    Le catalogue de promesses laisse rêveur. Révision du code de l’investissement et du code des marchés publics, allégement des procédures, évolution du cadre fiscal, réduction des délais et des coûts liés à l’investissement, ouverture à terme du capital des entreprises publiques… «Sur les start-ups, nous comptons envoyer des créateurs algériens dans la Silicon Valley», jure Abdelmalek Sellal. Et de préciser, à de nombreuses reprises : «Notre économie est ouverte. Il n’y aura pas de retour en arrière.» «Ce ne sera pas une énième rencontre dont les conclusions seraient sans prolongement concret», reprend en chœur son ministre de l’Industrie.

    Comprendre : cette fois, c’est du sérieux… pas comme au début des années 2000. A l’époque, Hamid Temmar vantait les mérites de l’investissement en Algérie. Architecte des grandes privatisations, le ministre qualifiait alors l’industrie algérienne de «quincaillerie» et les installations du complexe Sider de «ferraille». «Sous la contrainte du FMI, des fleurons nationaux ont été bradés», se souvient un dirigeant du public, citant les cas de Henkel et Asmidal. En 2006, le même Hamid Temmar prévient à la radio qu’«il n’y aura pas de recul sur la privatisation des entreprises publiques. La cadence va être accélérée».

    L’ouverture du capital du Crédit populaire d’Algérie (CPA) est à l’agenda. Deux ans plus tard, patatras ! La crise financière balaie les résolutions de l’Exécutif. «Et, heureusement, se réjouit Ali Sokhal, directeur marketing du groupe RedMed, ne pas être connecté à la finance mondiale a protégé le pays de la crise.» En 2011, quand éclatent les printemps arabes, la réforme libérale est renvoyée aux calendes grecques. «A partir de là, on est revenu à une économie dirigiste et distributrice qui permettait d’acheter la paix sociale», sourit un grand patron.

    Mohamed Chakib Skander, président du cabinet de conseil Bravehill, avance d’autres arguments : «A l’époque de Temmar, certains décideurs ont considéré que les opérateurs économiques n’ont pas joué le jeu. Beaucoup ont fait de la spéculation plutôt que d’investir sur le secteur productif.» D’où une rupture de confiance entre décideurs et opérateurs. «C’est cette confiance qu’il faut rétablir en tirant les leçons du premier train de privatisations», recommande Mohamed Chakib Skander.

    Contrainte

    C’est qu’il y a péril en la demeure. Shootée aux hydrocarbures, l’Algérie ne sera plus en mesure d’en exporter à l’horizon 2030. Dans le même temps, elle assiste à l’effondrement des cours du pétrole. En quatre mois, le prix du baril de Brent est passé de 115 à 83 dollars. Le gouvernement veut se montrer rassurant en affirmant qu’il a anticipé cette baisse et pris ses précautions. Les prévisionnistes britanniques cités par le journal The Economist sont nettement plus pessimistes. Ils estiment que l’Algérie a besoin d’un baril à 120 dollars pour soutenir son budget. Ancien directeur de la stratégie au ministère de l’Energie, Ali Kefaïfi tire la sonnette d’alarme : «La politique actuelle mène tout droit vers la cessation de paiement.»

    Message entendu cinq sur cinq par le Premier ministre qui a promis, mardi, une «accélération décisive de notre développement». «C’est un acte fondateur pour l’Algérie», s’est enthousiasmé Abdessalem Bouchouareb. Les opérateurs étrangers présents à la conférence ne partagent pas tous son emballement. «Ils ont compris qu’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, mais Sellal a soufflé le chaud et le froid dans son discours», confie l’un des participants. «Je crains que ce ne soit davantage un repositionnement qu’un tournant libéral, minimise un ancien dirigeant du public. Un repositionnement sous la contrainte.»

    En effet, l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) impose un train de réformes. Comme la réduction des barrières douanières et le respect de la propriété intellectuelle. «Il y a aussi l’abandon de certaines subventions, complète Mohamed Chakib Skander. L’essence pas chère, ce sera fini. Ça vaut le coup si on a un avantage comparatif. Mais attention à ne pas devenir un marché d’import.» Le ministre de l’Industrie assure que ce risque a été pris en compte. Pas question de devenir «un pays de main-d’œuvre low-cost», ce sont les industries à forte valeur technologique qui intéressent l’Algérie. L’Etat veillera donc au grain. La révolution libérale, oui, mais à une vitesse limitée. Du keynésianisme, en somme. L’essayiste britannique estimait au début du siècle dernier que «l’économie est un cheval puissant, mais la politique doit être son cavalier.»


    El watan
    Dernière modification par tizout, 07 novembre 2014, 09h30.

  • #2
    Je ne pense pas qu'il y a une volonté politique pour l'ouverture économique du pays , la preuve on est toujours en négociation éternelle pour intégrer l'OMC ,ensuite ,il faut des réformes économiques douleureuses , réduire les subventions , etc le chemin est encore long

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    • #3
      Moi le truc qui m'a fait tiquer c'est la volonté de passer directement aux produits a haute valeurs technologiques
      Pas question de devenir un pays a main d'œuvre low cost ....alors qu'il l'est déjà!
      C'est vraiment troublant cette volonté de sauter les étapes , comme pour dire nous ne sommes pas un pays du tiers monde ,on vaut mieux que les autres!

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      • #4
        L'Algérie a les moyens de passer directement de l'idée conceptuelle à un produit final de haute technologie, l'étape de l'industrie low cost est une perte de temps. L'industrie algérienne est mature et est capable de faire des miracles qui sont à la portée de peu de pays.

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        • #5
          iridium

          tu les connais de mieux en mieux, moi je doute fort qu'ils se contenteront des technologies deja existantes, ils vont epater le monde

          wait and see

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          • #6
            Pourquoi la réindustrialisation de l'Algérie ne peut pas commencer sous Bouteflika

            L’idéal pour l’Algérie serait d’avoir à la fois la démocratie tunisienne et l’attractivité économique marocaine. C’est la lecture économique de la semaine d’El Kadi Ihsane.
            Le gouvernement algérien veut réindustrialiser le pays. Il organise pour cela des assises avec comme horizons la diversification de l’économie. Le risque est réel que cela soit une fois de plus un coup pour rien. La théorie économique au sujet du syndrome hollandais a déjà tout expliqué. Un niveau important de revenus d’exportations énergétiques provoque des biais en série. Sur la balance des paiements, sur le taux de change, sur le niveau général des prix. L’Algérie nage dans le syndrome hollandais depuis la remontée des cours du brut en 2004-2005. L’incitation à produire algérien est barrée par la compétitivité des importations. Pour réindustrialiser l’Algérie, il faut commencer par rendre les importations plus chères, notamment celles des biens finis. Il faut ensuite, comme aime à le rappeler le professeur Abdellatif Benachenhou depuis deux ans, changer l’allocation des ressources budgétaires. Moins de subventions à la consommation. Plus de soutien à l’investissement productif. Cela correspond en gros à un programme politique impopulaire : dévaluation du dinar et réduction des subventions. Personne sous Bouteflika ne le fera. C’est entendu. Donc pourquoi des assises sur la compétitivité de l’Algérie et sa réindustrialisation ? Peut être parce que la diversification devient enfin une urgence, même si la capacité politique à la mettre à l’œuvre n’est toujours pas là. L’automne est la saison des grands arbitrages économiques. Plus lourds de conséquence cette année. Les assises sur la compétitivité de l’Algérie vont alimenter les discussions sur le prochain plan quinquennal est encours d’élaboration. Connexion évidente. L’investissement public ne sera plus le seul moteur de la croissance algérienne les prochaines années. Ou alors la croissance sera atone. Comment alors faire émerger une autre croissance basée sur la valeur ajoutée des entreprises ? Les pistes sont heureusement nombreuses. Le temps perdu ces dix dernières années oblige à des mesures audacieuses. Un bond en avant des investissements directs étrangers en Algérie est clairement nécessaire aujourd’hui pour réduire les gaps nombreux. Toutes les conditions sont réunies pour se fixer comme objectif 10 milliards de dollars d’IDE par an en Algérie à partir de 2018. La Pologne l’a fait durant dix ans avant la crise des subprimes. La aussi le verrou est politique. Mais peut être que celui-ci va sauter plus facilement que les autres. La diversification économique ? Il faut bien commencer un jour quelque part


            Maghreb émergent

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            • #7
              L'Algérie a les moyens de passer directement de l'idée conceptuelle à un produit final de haute technologie, l'étape de l'industrie low cost est une perte de temps. L'industrie algérienne est mature et est capable de faire des miracles qui sont à la portée de peu de pays.

              Si le pays avait les capacités pour passer directement aux produits de hautes technologies , il l'aurait fait depuis longtemps
              Aucun pays a ma connaissance n'a sauté l'étape du low cost ,c'est une étape a ne pas négliger a mon sens . elle permet de maitre a niveau les petites entreprises sur le règles qui ont cours dans les économies modernes , d'imposer des reformes de bonne gouvernance a l'État , de reformer le système financier et bancaire , ect ect
              Bref impulser une culture de compétitivité a toute une société !
              Les entreprises occidentales sont de toute façon entrain de rapatrier leurs unités de haute technologies en Chine , la période de délocalisation sans stratégie prend fin au nord

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              • #8
                c'est si mignon de lire un quarteron de Marocains discuter d'économie algérienne.

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                • #9
                  c'est si mignon de lire un quarteron de Marocains discuter d'économie algérienne.
                  les experts Marrakech

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                  • #10
                    c'est si mignon de lire un quarteron de Marocains discuter d'économie algérienne.
                    Tient un nouveau concept... Le nationalisme appliqué à l'économie... Faut-il absolument algérien pour parler de l'Algérie ?

                    Bachi nous disions simplement que l'Algérie est un pays leader dans le savoir en haute technologie et que pour se développer elle n'avait pas besoin de suivre les étapes une à une elle est capable de griller les étapes du développement industriel et d'accéder au top mondial, car d’après l'expressiondz et Al Moujahid l’Algérie produit déjà 1/3 de tout les brevets en Afrique, elle va produire des drones supersoniques, créer 125 centres de recherche, qui seront tous dans le top 1000 mondial, et qui emploieront plus de 2000 chercheurs. Bref un avenir radieux et prospère.

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