Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a une nouvelle fois invité les Algériens à se «départir du pessimisme ambiant». S’il suffisait de le vouloir, sommes-nous tentés de lui répondre. M. Sellal est dans son rôle qui consiste à remonter le moral des troupes blasées que nous sommes. Le fait de le réclamer ex cathedra, au Palais des nations, est en soi un aveu implicite que ce sentiment de déprime nationale est largement partagé et qu’il y a de quoi être pessimiste en Algérie. Sans verser dans l’alarmisme, les voyants sont au rouge dans beaucoup de domaines.
A la décharge du Premier ministre, il n’est peut-être pas responsable du désastre économique, de l’impasse politique et du malaise social qui alimentent comme un combustible ce pessimisme ambiant. Mais comment garder un brin d’optimisme quand vous voyez le président de la République sur un fauteuil roulant, la voix presque éteinte, servir bien malgré lui de décor à l’activité protocolaire ? Comment garder le moral quand la rare apparition du chef de l’Etat à la télévision s’apparente à un scoop et qu’il dise quelques mots à peine audibles équivaut à une fête nationale ?
Comment ne pas céder à ce pessimisme ambiant quand vous entendez tous les jours qu’un aussi grand pays que l’Algérie est géré, en sous-main, par un quarteron de personnes qui gravitent autour du Président malade ? Comment ne pas s’arracher les cheveux quand vous observez la méthode artisanale avec laquelle le pouvoir tente d’impulser un processus politique de sortie de crise qu’il ne reconnaît pas d’ailleurs ? Comment ne pas s’alarmer quand vous entendez un ministre de la République menacer publiquement de tordre le cou à des journaux qui ne le caressent pas dans le sens du poil ?
Comment ne pas se lamenter sur le sort de l’Algérie quand vous lisez qu’un wali s’est permis un grave abus sur les deniers publics en versant 20 millions de dinars à un club de foot qui n’est même pas de la ville dont il a la charge ? Comment ne pas s’inquiéter quand des milliers de nos enfants marchent 15 km pour rejoindre leurs écoles et d’autres s’entassent à 50 dans une salle, dans une Algérie débordante de pétrodollars ? Que des centaines de malades meurent faute de rendez-vous dans nos hôpitaux devenus des mouroirs ?
Comment ne pas enrager quand on voit, 60 ans après l’indépendance, les entreprises étrangères importer des bataillons de coffreurs et de ferrailleurs que notre pays n’a pas formés ? Comment se départir du pessimisme quand votre gouvernement et ceux qui l’ont précédé n’ont pour seul programme que la distribution de la rente pétrolière, qui plus est injustement ? Comment rester serein quand on assiste à l’exode massif de nos jeunes cadres vers des cieux plus cléments, fatigués d’attendre qu’on veuille bien les accompagner ?
Comment, comment, comment… On peut sérier des centaines d’actes manqués, de faillites managériales et de comportement indignes d’une République qui rendent ce pessimisme absolument indépassable en l’état actuel des choses.
Moralité : l’optimisme ne se décrète pas, Monsieur le Premier ministre, il se construit jour après jour, sur la base d’une République irréprochable menée par des responsables exemplaires. Pour vous, il y a tout lieu, effectivement, d’être optimiste. Pas pour le commun des Algériens.
Hassan Moali
A la décharge du Premier ministre, il n’est peut-être pas responsable du désastre économique, de l’impasse politique et du malaise social qui alimentent comme un combustible ce pessimisme ambiant. Mais comment garder un brin d’optimisme quand vous voyez le président de la République sur un fauteuil roulant, la voix presque éteinte, servir bien malgré lui de décor à l’activité protocolaire ? Comment garder le moral quand la rare apparition du chef de l’Etat à la télévision s’apparente à un scoop et qu’il dise quelques mots à peine audibles équivaut à une fête nationale ?
Comment ne pas céder à ce pessimisme ambiant quand vous entendez tous les jours qu’un aussi grand pays que l’Algérie est géré, en sous-main, par un quarteron de personnes qui gravitent autour du Président malade ? Comment ne pas s’arracher les cheveux quand vous observez la méthode artisanale avec laquelle le pouvoir tente d’impulser un processus politique de sortie de crise qu’il ne reconnaît pas d’ailleurs ? Comment ne pas s’alarmer quand vous entendez un ministre de la République menacer publiquement de tordre le cou à des journaux qui ne le caressent pas dans le sens du poil ?
Comment ne pas se lamenter sur le sort de l’Algérie quand vous lisez qu’un wali s’est permis un grave abus sur les deniers publics en versant 20 millions de dinars à un club de foot qui n’est même pas de la ville dont il a la charge ? Comment ne pas s’inquiéter quand des milliers de nos enfants marchent 15 km pour rejoindre leurs écoles et d’autres s’entassent à 50 dans une salle, dans une Algérie débordante de pétrodollars ? Que des centaines de malades meurent faute de rendez-vous dans nos hôpitaux devenus des mouroirs ?
Comment ne pas enrager quand on voit, 60 ans après l’indépendance, les entreprises étrangères importer des bataillons de coffreurs et de ferrailleurs que notre pays n’a pas formés ? Comment se départir du pessimisme quand votre gouvernement et ceux qui l’ont précédé n’ont pour seul programme que la distribution de la rente pétrolière, qui plus est injustement ? Comment rester serein quand on assiste à l’exode massif de nos jeunes cadres vers des cieux plus cléments, fatigués d’attendre qu’on veuille bien les accompagner ?
Comment, comment, comment… On peut sérier des centaines d’actes manqués, de faillites managériales et de comportement indignes d’une République qui rendent ce pessimisme absolument indépassable en l’état actuel des choses.
Moralité : l’optimisme ne se décrète pas, Monsieur le Premier ministre, il se construit jour après jour, sur la base d’une République irréprochable menée par des responsables exemplaires. Pour vous, il y a tout lieu, effectivement, d’être optimiste. Pas pour le commun des Algériens.
Hassan Moali
Commentaire