Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Tunisie: Vision, leadership et management

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Tunisie: Vision, leadership et management

    Sidi Bouzid continue à nous interpeller. Avec son taux de participation le plus faible aux élections législatives (47%), elle nous renvoie un message d’alerte, de désespoir, de désenchantement. Près de quatre ans après l’immolation de Bouazizi, rien ou presque n’a été fait pour réduire les fractures économiques et sociales, répondre aux aspirations réelles des populations des marges et restaurer la confiance du Tunisien dans les institutions et les dirigeants politiques.

    Le temps des tiraillements idéologiques, des intérêts partisans et des égoïsmes individuels a trop duré et lourdement pénalisé la Tunisie et les Tunisiens. Contrebande, crime organisé et terrorisme en ont profité pour s’imposer en maîtres des lieux dans nombre de zones, exerçant leur loi, menaçant le pays, s’employant à saper les fondements de l’Etat. Les martyrs de l’armée et des forces de sécurité ont payé de leur sang le prix d’une implacable traque qui a significativement réduit ces derniers mois l’ampleur des basses besognes et des lâches attaques.

    Le temps de l’économique n’a pu se déclencher. Aussi prometteuse qu’elle ait été, la conférence «Investir en Tunisie» reste encore sur le ton des vœux pieux, dans le doute pour certains quant à l’aboutissement du processus électoral et l’espoir pour les autres de voir émerger une nouvelle majorité en rupture avec l’ancienne troïka.

    Par un vote significatif, les Tunisiens viennent de changer la cartographie politique. Plébiscite d’une société moderniste, démocratique, le suffrage hisse Nidaa Tounès en tête, sanctionne la gestion d’Ennahdha, rééquilibre le paysage et, surtout, appelle à la stabilisation et à la relance. Le message le plus fort sorti des urnes est en effet celui du rattrapage du temps perdu, de l’apaisement des tensions politiques, mais aussi sociales, de la remise au travail et de la lutte contre les inégalités. Un message qui s’adresse à l’ensemble de la classe politique, mais plus particulièrement aux deux grands partis arrivés les premiers et ceux aussi qui pèseront le plus de leur poids. La lourde responsabilité que portent désormais les dirigeants politiques sera déterminante.

    Voici donc venu le temps de la vision, du leadership et du management. Les Tunisiens attendent de ceux qu’ils ont mandatés une grande perspicacité afin de considérer, au-delà des partis et du moment actuel, l’intérêt de la nation et les facteurs de stabilisation au moins pour les cinq prochaines années. Pour cela, le pays a besoin de leadership, non plus d’un seul chef, mais de plusieurs, de ceux qui, par leur sagesse, leur charisme et leur dévouement patriotique, forgeront les compromis indispensables et rallieront autour d’eux tous les Tunisiens, à commencer par les plus récalcitrants.

    A cette vision et à ce leadership doit nécessairement s’ajouter un nouveau style de management général du pays. Un management politique, avec de nouvelles règles éthiques et démocratiques, un management gouvernemental, avec un esprit d’équipe, le sens de l’Etat et l’impératif de l’efficience, un management administratif pour rénover l’appareil de l’Etat et le dédier à la performance, un management de soutien à la société civile. Bref, un vrai management nécessaire à la refonte, digne d’une démocratie, levier de progrès.

    La tâche principale de Béji Caïd Essebsi, Rached Ghannouchi et tous les autres dirigeants qui de par leurs attitudes et comportements détermineront les toutes prochaines étapes, est précisément d’incarner et promouvoir cette vision, ce leadership et ce management. Sidi Bouzid, mais aussi la Tunisie entière auront alors obtenu la réponse attendue à leur message: stabilisation, relance et prospérité équitable.

    LEADERS
Chargement...
X