Le Bonjour du «Soir» Boumediène, Kateb et Daoud...

[nacer-eddine06]

Par Maâmar Farah
Alger. Années 1960 et 1970. Pour l'anecdote, j'ai failli être giflé par un malabar en casque parce que je n'avais pas éteint ma cigarette et que je ne m'étais pas levé au passage de la terrible «PM» (Police militaire) et, une autre fois, j'ai été embarqué à coups de pied dans la malle d'une 504 de la police ! Je fus récupéré au petit matin par le rédacteur en chef après un interrogatoire absurde : j'étais simplement témoin d'une bagarre où le nom de la SM a été prononcé ! L'Algérie était indépendante et cela se passait rue Arago, à quelques mètres du journal où je travaillais. Chacun de nous peut citer des situations où il a été amoindri, humilié. Et il y a évidemment pire, beaucoup plus grave. Mais je demande aux «anti-Boumediène» de répondre à la question : la création artistique littéraire, balisée certes par l'État, subissait-elle la censure d'une manière aussi absurde qu'aujourd'hui où l'on voit même des imams intolérants appeler à dresser des bûchers pour des livres ? Et Kateb Yacine, le grand nom de la littérature algérienne de la seconde moitié du XXe siècle, a-t-il été persécuté ou, au contraire, put-il travailler et créer en toute liberté quand il a décidé de vivre au pays, d'y écrire et d'y monter des spectacles ? Aurait-il pu le faire aujourd'hui, alors que Kamel Daoud, nominé parmi les quarts finalistes du monumental Goncourt, est superbement ignoré par les autorités d'Oran et du pays ? Il remporterait le Nobel qu'on le trouverait toujours «subversif» et donc inapte à l'hommage de la Nation. Ou peut-être parce qu'il écrit en français ? Question à deux sous : en quelle langue fut écrit l'original de l'appel du Premier Novembre ?

[Aggour]

Si c'était un petit cheikh qui a obtenu une quelconque reconnaissance en Arabie saoudite dans le domaine de la phraséologie religieuse il serait maintenant au rang de grand penseur et adulé à souhait dans les cérémonies de couscous pour tous.
Je crois que Kateb , Daoud et tous leurs semblables n'attendent plus d'etre respectés dans leur société, le temps de l'honnêteté intellectuelle en Algérie a été de courte durée et le couscous viande de mouton a remplacé le débat

[molker]

C'est ridicule ,il y a pas lieu de comparer le fait d'être ignoré mais pouvoir écrire librement, et être tabassé, parfois même torturé pour un geste anodin(il le dit lui-même),comme par exemple ,ne pas éteindre sa cigarette ,dans les bureaux de la police ou la SM .

[Aggour]

La PM était là dans les rues des grandes villes pour parer au chamboulement de
l'après indépendance et la gabegie qui régnait, les citoyens de l'époque se sont cru tout permis, ils rentraient dans les maisons abandonnées et se les appropriaient, les risques de règlements de compte étaient courants, les lois étaient piétinés de toutes part. Il fallait r remédier à ce désordre car les services de police étaient naissants et n'arrivaient pas a assur la sécurité Aux biens et aux personnes.
On peut tout dire sur la période Boumediene mais on ne peut nier que kateb était installé à belabess et montait ses pièces en toute liberté, lui et Issiakhem et tousles progressistes n'acceptaient pas les ggratifications du pouvoir de crainte d'être manipulés ou utilisés pour une certaine légitimité. N'empêche, ils écrivaient, ils militaient et n'ont jamais été ficelés comme le sont les créateurs d'aujourd'hui.

[benam]

Kamel Daoud, nominé parmi les quarts finalistes du monumental Goncourt, est superbement ignoré par les autorités d'Oran et du pays

Il n'est pas footballeur. Ce n'est qu'un écrivain, et même pas public ou chiyate de surcroît, les autorités d'Oran et du pays, et même le wali d'Alger qui peut puiser à sa guise dans les caisses de l'Etat pour "encourager le football", ne peuvent que l'ignorer, et d'un certain point de vue, c'est tant mieux pour lui.

[Bachi]

quart finaliste !

c'est quoi cette foutaise encore.

[hiemsal]

La PM était là dans les rues des grandes villes pour parer au chamboulement de
l'après indépendance et la gabegie qui régnait, les citoyens de l'époque se sont cru tout permis, ils rentraient dans les maisons abandonnées et se les appropriaient, les risques de règlements de compte étaient courants, les lois étaient piétinés de toutes part. Il fallait r remédier à ce désordre car les services de police étaient naissants et n'arrivaient pas a assur la sécurité Aux biens et aux personnes.
On peut tout dire sur la période Boumediene mais on ne peut nier que kateb était installé à belabess et montait ses pièces en toute liberté, lui et Issiakhem et tousles progressistes n'acceptaient pas les ggratifications du pouvoir de crainte d'être manipulés ou utilisés pour une certaine légitimité. N'empêche, ils écrivaient, ils militaient et n'ont jamais été ficelés comme le sont les créateurs d'aujourd'hui.

La boite qui pouvait faire de la creation du temps de boumediene etait la sinistre SM.
Kateb yacine ne faisait pas de la "politique"...pas explicitement du moins. Il etait tolere, d'autant plus que son aura interdisais a la police poilitique de s'occuper de lui pour sa "subversion " a travers ses oeuvres theatrales. Mais tout de meme strictement censure dans les medias publics.

Qu'en est t il des militants politiques. Du PAGS , des berbersites, des islamistes ? Qui peut ignorer le sort reserves a ces hommes et femmes qui ont eu le malheur d'etre arretes par les sinistres barbouzes de l'epoque?
meme leurs enfants et leurs femmes ont subis les pires humiliations et certains des sevices et violes. Les disparitions etaient choses banales.
Un policier pouvait pisser sur un citoyen impunement.
La belle epoque galou !

[benam]

Salut Bachi,
Sûrement un lapsus: l'auteur a écrit quarts finalistes au lieu de quatre finalistes.

[benam]

Une info cueillie dans le site du Goncourt:

La liste Goncourt/Le choix de l'Orient a attribué le prix à Kamel Daoud «Meursault, contre-enquête», Actes Sud
Ce Prix littéraire francophone régional, lancé en 2012 et organisé en partenariat avec l’Institut français du Liban, vise à renforcer les rencontres et la coopération universitaires à l’échelle de la région tout en introduisant les productions littéraires francophones contemporaines dans les cursus universitaires.
Comme le veut la tradition, le lauréat couronné est invité à Beyrouth au Salon du livre francophone l’année qui suit sa récompense et se voit remettre la traduction de son livre en arabe.

[confiture]

Il remporterait le Nobel qu'on le trouverait toujours «subversif» et donc inapte à l'hommage de la Nation.

Subversif ? Quelle chance il a ce meddeh ....J'en connais, Allah yarhem, ils se seraient largement contentés du titre de "subversif" .....Je propose un prix Nobel à l'inventeur du "Bled miki" !