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MAROC,Fruits et légumes: Les prix explosent à l’export

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  • MAROC,Fruits et légumes: Les prix explosent à l’export

    Sur le marché russe, 15 à 20% par rapport à la concurrence
    Double effet de l’assainissement du circuit et de la demande
    Le Maroc tire profit de l’embargo russe
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    C’est une année favorable pour le Maroc de gagner à la fois des parts de marché et de consolider ses positions sur le marché russe», constate Abdallah Janati, directeur général de l’Etablissement de contrôle et de coordination des exportations (EACCE). Ceci concerne, bien évidemment, l’export des agrumes et primeurs. Les premiers rapports en provenance de la représentation marocaine à Saint-Pétersbourg sont plus qu’encourageants. Ils témoignent du regain de confiance de ce marché vis-à-vis des marchandises marocaines après les déboires de la campagne précédente. De même, la nouvelle politique russe privilégiant l’origine Maroc comme fournisseur sûr de fruits et légumes contribue à réduire sensiblement le risque d’impayés. Cela dans un contexte de forte demande adressée aux agrumes et primeurs marocains, avec à la clé des prix jugés très intéressants. Mardi 4 novembre, nos tomates rondes étaient négociées entre 480 et 520 roubles le colis de 6 kg, soit l’équivalent de 15,20 et 16,40 DH le kilo. «C’est du jamais-vu», se réjouit le DG de l’Etablissement de contrôle. Outre la forte demande captée par les origines autres que celles de l’Europe occidentale, mises sous embargo, le Maroc est présent avec des produits de qualité. Ses cotations dépassent de 15 à 20% celle de la concurrence, notamment turque et égyptienne. Certains produits à forte valeur ajoutée décrochent des prix beaucoup plus élevés. A titre d’exemple, la tomate cerise a été écoulée la semaine dernière à des prix voisins, voire au-dessus de 50 DH/kg. Et le même constat est observé pour le marché de l’Union européenne. Les valeurs forfaitaires à l’importation sur ce débouché se sont établies en moyenne à plus de 150 euros/100 kg durant tout le mois d’octobre.

    La clémentine précoce n’est pas en reste. Les valeurs relevées par la représentation marocaine en Russie varient entre 12,50 et 13,30 DH/kg. Pour les responsables de l’EACCE, ce sont là les premières retombées de la nouvelle organisation de l’export. Grâce à un écrémage draconien des marchandises le Maroc est parvenu à ne placer sur ce marché que des fruits de très bonne qualité. A cet effet, un gros effort a été fourni par les producteurs via les stations de conditionnement. Ces dernières ont tourné avec des écarts de triage de l’ordre de 50% des volumes réceptionnés. Mais les ventes de ces écarts sur le marché local ont également rapporté des prix jugés «très intéressants par rapport aux années précédentes». Résultats, la moyenne de la recette entre l’export et le marché intérieur s’annonce nettement en amélioration. Et si, la tendance se maintient, la filière agrumicole pourrait renouer avec le dynamisme qu’elle connaissait avant la crise qu’elle a vécue durant les deux dernières campagnes. Surtout que la production, bien qu’en retrait de 14% par rapport à la saison précédente, est d’un bon profil qualitatif. Selon les premières estimations de récolte établies par le ministère de l’Agriculture, la production attendue cette campagne devrait s’établir à 1,9 million de tonnes. De leur côté, les exportations devraient se situer au même niveau que la saison passée: entre 580.000 et 600.000 tonnes.

    Pour le moment, 18.000 tonnes ont été exportées dont 7.000 sur la Russie et autant sur le marché nord-américain Fruits et légumes: Les prix explosent à l’exportAutant les exportations des primeurs restent concentrées sur l’UE, autant celles des agrumes ont tendance à s’orienter de plus en plus vers le marché russe(Canada et Etats-Unis). L’Union européenne a absorbé 3.500 tonnes et le reste, soit 500 tonnes, a été destiné aux pays du Golfe.
    L’effort qui reste à déployer, c’est la reconquête du marché de l’UE avec la même coordination pratiquée cette année en direction de la Russie. Surtout que le principal concurrent, l’Espagne s’attend à une baisse de 4% de ses exportations d’oranges et de 8% de petits fruits. La conjoncture est donc favorable, quand on sait que l’Espagne pèse pour près de 4 millions de tonnes sur le marché européen des agrumes. C’est donc des parts de marché que le Maroc peut capter pour ses sorties des diverses variétés de clémentine, notamment tardive.

    De plus, il est prévu de réduire, cette année, le volume de clémentine destinée au marché russe à 130.000 tonnes contre 200.000 réalisées la campagne passée. De plus les exportations d’agrumes restent concentrées à hauteur de 60% sur le marché russe. A l’inverse, celles des primeurs sont fortement orientées vers l’Union européenne. Sur 900.000 tonnes exportées en 2013-2014, le débouché russe n’a absorbé que 17.500 tonnes. C’est dire le manque à gagner pour le Maroc. Or, le secteur a opéré une véritable diversification par produits. Actuellement, une gamme forte d’une cinquantaine de variétés de fruits et légumes est produite et expédiée chaque année. Les tomates rondes qui représentaient, il y a moins d’une décennie l’essentiel de l’export, pèsent de nos jours pour moins de moitié avec également une diversité de produits à forte valeur ajoutée: tomate cerise, allongée, grappe.

    . Il est donc temps d’opérer une diversification par marchés. Et la conjoncture du marché russe s’annonce également favorable pour ce secteur. De plus des négociants russes se sont rapprochés, l’été dernier, des opérateurs marocains pour réorganiser leur approvisionnement en réaction à l’embargo européen. Des volumes d’origine marocaine qui transitaient autrefois par la Belgique et la Hollande seront pour la majeure partie orientés directement vers le marché russe.

    Pour le moment 77.000 tonnes de primeurs dont 49.000 de tomates ont été exportées. Mais l’essentiel (64.000 tonnes) a été destiné à l’UE. La Russie n’a drainé que 11.000 tonnes tous produits confondus, avec une part importante de produits à forte valeur ajoutée. Ce qui explique le niveau des prix fort rémunérateurs comme indiqué plus haut. -

    l'économiste
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