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PRIX DES CÉRÉALES « La baisse du prix du pétrole ne constitue pas un danger supplémentaire »

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  • PRIX DES CÉRÉALES « La baisse du prix du pétrole ne constitue pas un danger supplémentaire »

    11/11/2014 | par Frédéric Hénin | Terre-net Média
    Compte tenu des stocks importants, les prix des céréales et des oléoprotéagineux avaient déjà largement entamé leur repli lorsque ceux du pétrole ont commencé à diminuer significativement. Et tant que les marges des producteurs d’agrocarburants restent bonnes, le maïs est assuré de trouver un débouché. Aussi, le risque d’un engorgement des marchés des céréales dans les prochains mois est très faible. Explications avec Lucille Brazzini, expert des marchés agricoles chez Oda.


    L’enjeu de la baisse des prix du pétrole n’est pas seulement celui du prix du plein du gasoil utilisé pour les travaux agricoles ni celui des produits dérivés. Il est autre. Interrogée par Terre-net Média, Lucille Brazzini, expert des marchés agricoles d’Offre et demande agricole, en donne les raisons.

    Terre-net Média (TnM) : « Le cours du pétrole constitue-t-il une menace pour les marchés des céréales ? »

    Lucille Brazzini (L.B.) : « C’est l’abondance de céréales récoltées, et du maïs en particulier, qui explique d’abord le niveau des prix mondiaux depuis des mois. A ce jour, les marchés des hydrocarbures n’ont pas encore atteint leur point de rupture avec un prix du pétrole trop faible pour ne plus rendre les filières de bioéthanol compétitives. Mais si un tel scénario se produisait, les marchés des céréales s’effondreraient. Les stocks de maïs s’accumuleraient et seraient en concurrence directe avec les autres céréales destinées à l’alimentation animale. A ce jour, le scénario du pire est toutefois inenvisageable. Les débouchés du maïs sont assurés car la consommation destinée à l’alimentation animale ne fléchit pas et aux cours actuels, les industries américaines du bioéthanol dégagent de bonnes marges. Mais les agriculteurs ne profitent pas de cette aubaine. Aux Etats-Unis et surtout en Europe, leurs revenus ont été cette année sacrifiés par les marchés même si le pire a été évité ! »

    TnM : « Les cours des céréales à paille et du maïs ne sont donc pas corrélés à ceux des produits pétroliers ? »

    L.B. : « Oui, le marché du pétrole reste un marché directeur. Le prix du maïs diminuera si les cours du pétrole baissent davantage. Mais c’est secondaire. Avec des grains bon marché, le Brésil reste à l’export plus compétitif que les Etats-Unis.

    Tnm : « Au Brésil, faut-il redouter justement un engorgement des marchés du sucre ? »

    L.B. : « Comme pour le maïs, c’est la marge des distilleries de cannes à sucre qui est déterminante mais aussi les politiques fiscales en cours. Ces dernières conditionnent le niveau d’incorporation de bioéthanol dans le carburant. Aussi, tant que le coût de production de l’éthanol issu de la canne à sucre restera compétitif face au pétrole, les débouchés seront assurés. Sinon, les marchés agricoles seront engorgés de sucre de canne qui concurrencera le sucre de betteraves. »
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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