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Le dollar résiste aux élections mais plie devant la Chine

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  • Le dollar résiste aux élections mais plie devant la Chine

    Certains économistes redoutaient une victoire des démocrates aux élections américaines, estimant qu'elle serait mauvaise pour l'économie et le dollar, mais c'est finalement l'annonce de la Chine de diversifier ses avoirs qui a secoué le billet vert...

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    Le dollar résiste aux élections mais plie devant la Chine

    Les marchés de taux d'intérêt et de change internationaux sont restés indifférents au bouleversement politique observé au sein de la première puissance économique mondiale. Ils ont en revanche été ébranlés, en fin de semaine, par des rumeurs sur un changement de stratégie de la Banque de Chine.

    A l'annonce de la défaite subie par les républicains lors des élections parlementaires américaines, le dollar est resté stable, cotant, mercredi soir 8 novembre, 1,2768 dollar pour 1 euro, contre 1,2773 dollar la veille. De son côté, le rendement de l'emprunt d'Etat américain à 10 ans demeurait inchangé, à 4,65 %.

    Il est vrai que les investisseurs avaient, sur la foi des sondages, anticipé la victoire démocrate. Celle-ci était, comme on a coutume de le dire dans le jargon des marchés, "déjà dans les cours". De surcroît, les experts sont nombreux à considérer qu'il ne faut pas s'attendre à un changement significatif de la politique économique et monétaire américaine.

    La Réserve fédérale, d'abord, qui fixe le niveau des taux d'intérêt à court terme, agit en toute indépendance. Elle devrait continuer à déterminer sa stratégie en fonction des indicateurs d'inflation, de l'évolution des prix de l'essence ou de l'immobilier, sans guère se soucier de la bataille attendue entre le Congrès et la Maison Blanche.

    NOUVELLE DONNE

    Sur le plan budgétaire - et donc sur l'évolution des taux d'intérêt à long terme, la nouvelle donne politique pourrait avoir un impact positif.

    D'un côté, les démocrates pourraient forcer la Maison Blanche à augmenter les impôts des ménages les plus aisés et à couper dans les dépenses militaires en Irak. De l'autre, le président Bush pourrait mettre son veto aux projets démocrates les plus coûteux, par exemple en matière de santé. Ces deux mouvements seraient favorables à la réduction du déficit.

    "On peut bien chercher à analyser les différences de politique économique entre républicains et démocrates, mais si le mandat de Bush se transforme en canard boiteux, peu d'initiatives économiques se matérialiseront de toute façon", estime Ian Stannard, économiste à la BNP Paribas.

    En matière de politique de change - qui est du ressort du pouvoir politique outre-Atlantique et non de la Banque centrale - les démocrates sont, officiellement, aussi attachés que les républicains à la stratégie du dollar fort.

    La formule rituelle "un dollar fort est dans l'intérêt des Etats-Unis" date de la fin des années 1990, lorsque Bill Clinton était à la Maison Blanche. Elle a été reprise depuis, à l'identique, par tous les secrétaires au Trésor. Aucun bouleversement, donc, à attendre de ce côté-là. "La seule chose qui pourrait affecter le marché des changes serait une loi protectionniste des démocrates envers la Chine, mais le marché s'en souciera le moment venu", estime Steve Plant, analyste de Foreign Exchange Analytics, cité par l'AFP.

    De fait, les démocrates apparaissent moins bien disposés à l'égard de Pékin que ne l'ont été les républicains. "Les Etats-Unis doivent adopter une ligne plus dure dans leurs échanges commerciaux avec la Chine", a déclaré mercredi Charles Rangel, représentant démocrate de New York. "Nous devrions insister pour dire que si les Chinois veulent faire du commerce avec nous, il faut que ce soit un commerce équitable."

    Dans ce contexte, les pressions américaines en faveur d'une réévaluation du yuan chinois pourraient bien monter d'un cran. Ce n'est sans doute pas un hasard si la devise chinoise est montée, jeudi, à son plus haut niveau depuis seize mois face au dollar.

    Et quelles pourraient être les conséquences d'une guerre monétaro-commerciale entre les Etats-Unis et la Chine ? Les analystes rappellent que les velléités offensives américaines resteront limitées par le fait que la Chine est devenue, à travers ses colossales réserves de changes, investies majoritairement en bons du Trésor US, le principal banquier des Etats-Unis.

    A ce propos, le dollar, totalement insensible aux résultats des élections américaines, a vivement réagi vendredi aux rumeurs - démenties - selon lesquelles la Banque de Chine pourrait choisir de diversifier ses avoirs de changes. Le billet vert s'est nettement affaibli, tombant jusqu'à 1,2901 dollar pour 1 euro, son plus bas niveau depuis le 21 août.

    COUP DUR POUR LA BCE

    Du moins peut-on espérer que l'Europe tire profit d'une éventuelle paralysie politique outre-Atlantique. Qu'elle puisse enfin, après des années d'humiliation, contester la suprématie américaine en matière de croissance et attaquer son hégémonie monétaire.

    Lundi, la Commission européenne était allée dans ce sens en révisant à la hausse ses prévisions de croissance, prédisant pour 2007 une hausse du produit intérieur brut (PIB) plus forte dans l'Union qu'aux Etats-Unis (2,4 % contre 2,3 %). Mais cette vague d'optimisme n'a pas duré. L'Insee a annoncé, vendredi, une stagnation du PIB au troisième trimestre en France. Et un nouveau repli de l'inflation (1,1 % sur un an son plus bas niveau depuis novembre 1999).

    Un coup dur pour le gouvernement, mais aussi pour la Banque centrale européenne (BCE), qui a annoncé pour décembre une hausse de ses taux directeurs en la justifiant... par l'accélération de la croissance et l'augmentation des tensions inflationnistes !

    source : Le Monde
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