Je suis très peiné de devoir ainsi intituler les quelques lignes inspirées par la lecture du dernier billet de Kamel DAOUD intitulé « Pourquoi je ne suis pas « solidaire » de la Palestine » et honteusement publié par le Quotidien d’Oran. Je dis peiné parce que j’avais plutôt l’habitude d’apprécier les fulgurances du chroniqueur, son trait dévastateur et même sa capacité à se hisser à la hauteur du génie de Dilem.
En affirmant à plusieurs reprises dans sa chronique que l’affaire palestinienne s’était démonétisée politiquement ou moralement parce que transformée en « affaire arabe et musulmane » le chroniqueur se rend-il compte qu’il fait cortège à la propagande la plus vile des amis d’Israël , celle qui ne cesse de prétendre à Paris comme à New York que les Israéliens continuent à affronter l’hostilité géographique ou politique de millions d’arabes et de musulmans en occultant les accords de paix signés avec l’Egypte et la Jordanie ?
Et au nom de quelle logique, en dehors de celle, absconse, du chroniqueur la solidarité internationale pourrait s’exonérer de s’exprimer à propos de la Palestine par ce qu’il s’agit désormais d’un drame « « arabisé » et islamisé à outrance » ?
Au lieu de laisser libre cours à un discours ambigu à plus d’un titre, le chroniqueur aurait dû savoir que le conflit est depuis plus de dix ans un conflit strictement palestino-israélien, les pays arabes et musulmans ont depuis longtemps abandonné le peuple palestinien à son sort, la Ligue Arabe n’est plus que l’ombre d’elle-même, c'est-à-dire incapable d’influer ou de peser sur quelque conflit que ce soit dans son aire géostratégique, les milliards du Qatar ou d’Arabie Saoudite alimentent plus les salafistes de Syrie et d’Irak ou d’ailleurs que les programmes de développement de la Palestine.
Que des amis d’Israël continuent à clamer partout où ils peuvent le faire qu’Israël est seul au milieu d’un océan d’adversité et de haine, c’est de bonne guerre. C’est le travail de Frédéric ENCEL ou de Alexandre ADLER.
Mais qu’un chroniqueur algérien, jouissant du prestige d’une tribune, vienne à répéter ce genre de contre-vérités pour affirmer sa non-solidarité avec un peuple victime du plus grand hold-up colonial du 20 ème siècle, la pilule est trop dure à avaler.
La cruelle vérité est qu’Israël n’est pas au milieu de cet océan d’adversité arabo-musulmane dessiné par sa propagande et relayé béatement par Kamel Daoud . Bien au contraire, il est établi par tous les spécialistes que la force de frappe de l’armée israélienne est de nature à pouvoir affronter l’ensemble des armées arabes de la région.
Lorsque notre chroniqueur-vedette parle « d’un drame de colonisation transformé entre clashs de religions »il ne fait là aussi que relayer la litanie du Likoud et du Hamas qui font tout pour nous faire oublier qu’il s’agit incontestablement d’une affaire politique générée par la colonisation éhontée du territoire d’autrui et nous convaincre du contenu théologique de l’affrontement .
Oui , dussions-nous le répéter un million de fois , nous sommes face à un problème politique de décolonisation et ce n’est pas la présence de députés arabes à la Knesset qui pourrait nous convaincre du contraire comme le suggère encore naïvement Kamel Daoud lorsqu’il écrit « avoir des élus juifs « chez nous », comme il y a des élus arabes « chez eux ».
Si la seule présence de députés arabes à la Knesset suffisait à attester de la virginité ou de la justesse d’une démocratie ,nos valeureux militants de la guerre de libération et notre million et demi de martyrs étaient inutiles puisque nous aurions dû nous suffire de la présence de quelques indigènes dans les dorures de la démocratie coloniale , à l’instar d’ Ali Chekkal Vice-président l’Assemblée Algérienne ou de Mme Nafissa Sid Cara Secrétaire d’Etat de De Gaulle au lieu de nous lancer dans une lutte de libération .
Non, de grâce, cher chroniqueur, épargnez-nous vos états d’âme et redevenez vous-même car en parlant de « palestinisation du M’zab et du Sud » vous nous confirmez définitivement votre incapacité à distinguer un problème de décolonisation et de droit à l’autodétermination d’une stratégie de haute manipulation ou d’instrumentalisation des officines militaires et civiles algériennes dont vous êtes pourtant un connaisseur averti.
En fin de compte, que vous soyez solidaire ou non de la Palestine ne nous importe pas à nous vos lecteurs et à partir d'aujourd'hui vos ex-lecteurs.
Que cela compte pour d’autres, c’est le grand mystère d’une telle chronique.
Bachir DAHAK
En affirmant à plusieurs reprises dans sa chronique que l’affaire palestinienne s’était démonétisée politiquement ou moralement parce que transformée en « affaire arabe et musulmane » le chroniqueur se rend-il compte qu’il fait cortège à la propagande la plus vile des amis d’Israël , celle qui ne cesse de prétendre à Paris comme à New York que les Israéliens continuent à affronter l’hostilité géographique ou politique de millions d’arabes et de musulmans en occultant les accords de paix signés avec l’Egypte et la Jordanie ?
Et au nom de quelle logique, en dehors de celle, absconse, du chroniqueur la solidarité internationale pourrait s’exonérer de s’exprimer à propos de la Palestine par ce qu’il s’agit désormais d’un drame « « arabisé » et islamisé à outrance » ?
Au lieu de laisser libre cours à un discours ambigu à plus d’un titre, le chroniqueur aurait dû savoir que le conflit est depuis plus de dix ans un conflit strictement palestino-israélien, les pays arabes et musulmans ont depuis longtemps abandonné le peuple palestinien à son sort, la Ligue Arabe n’est plus que l’ombre d’elle-même, c'est-à-dire incapable d’influer ou de peser sur quelque conflit que ce soit dans son aire géostratégique, les milliards du Qatar ou d’Arabie Saoudite alimentent plus les salafistes de Syrie et d’Irak ou d’ailleurs que les programmes de développement de la Palestine.
Que des amis d’Israël continuent à clamer partout où ils peuvent le faire qu’Israël est seul au milieu d’un océan d’adversité et de haine, c’est de bonne guerre. C’est le travail de Frédéric ENCEL ou de Alexandre ADLER.
Mais qu’un chroniqueur algérien, jouissant du prestige d’une tribune, vienne à répéter ce genre de contre-vérités pour affirmer sa non-solidarité avec un peuple victime du plus grand hold-up colonial du 20 ème siècle, la pilule est trop dure à avaler.
La cruelle vérité est qu’Israël n’est pas au milieu de cet océan d’adversité arabo-musulmane dessiné par sa propagande et relayé béatement par Kamel Daoud . Bien au contraire, il est établi par tous les spécialistes que la force de frappe de l’armée israélienne est de nature à pouvoir affronter l’ensemble des armées arabes de la région.
Lorsque notre chroniqueur-vedette parle « d’un drame de colonisation transformé entre clashs de religions »il ne fait là aussi que relayer la litanie du Likoud et du Hamas qui font tout pour nous faire oublier qu’il s’agit incontestablement d’une affaire politique générée par la colonisation éhontée du territoire d’autrui et nous convaincre du contenu théologique de l’affrontement .
Oui , dussions-nous le répéter un million de fois , nous sommes face à un problème politique de décolonisation et ce n’est pas la présence de députés arabes à la Knesset qui pourrait nous convaincre du contraire comme le suggère encore naïvement Kamel Daoud lorsqu’il écrit « avoir des élus juifs « chez nous », comme il y a des élus arabes « chez eux ».
Si la seule présence de députés arabes à la Knesset suffisait à attester de la virginité ou de la justesse d’une démocratie ,nos valeureux militants de la guerre de libération et notre million et demi de martyrs étaient inutiles puisque nous aurions dû nous suffire de la présence de quelques indigènes dans les dorures de la démocratie coloniale , à l’instar d’ Ali Chekkal Vice-président l’Assemblée Algérienne ou de Mme Nafissa Sid Cara Secrétaire d’Etat de De Gaulle au lieu de nous lancer dans une lutte de libération .
Non, de grâce, cher chroniqueur, épargnez-nous vos états d’âme et redevenez vous-même car en parlant de « palestinisation du M’zab et du Sud » vous nous confirmez définitivement votre incapacité à distinguer un problème de décolonisation et de droit à l’autodétermination d’une stratégie de haute manipulation ou d’instrumentalisation des officines militaires et civiles algériennes dont vous êtes pourtant un connaisseur averti.
En fin de compte, que vous soyez solidaire ou non de la Palestine ne nous importe pas à nous vos lecteurs et à partir d'aujourd'hui vos ex-lecteurs.
Que cela compte pour d’autres, c’est le grand mystère d’une telle chronique.
Bachir DAHAK
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